lundi 20 décembre 2010

Zennihon jūdō senshuken taikai (All Japan Judo Championships)

1930 Kanbe Furusawa ·
1931 Tatsukuma Ushijima ·
1932 Tatsukuma Ushijima ·
1933 N'a pas eu lieu ·
1934 Suekichi Tanaka ·
1935 Eisaku Iiyama ·
1936 Isamu Shinbara / Shinkichi Setoguchi ·
1937 Masahiko Kimura · Kimura n'est âgé que de 20 ans lors de sa première conquête du titre
1938 Masahiko Kimura ·
1939 Masahiko Kimura ·
1940 Masahiko Kimura · La biographie de Kimura écrite par Jim Chen M.D. parle plutôt d'une victoire en 1940 dans le tournoi Ten-Ran Shiai : en présence de l'empereur du Japon.
1941 Iwao Hirose · Vaincu l'année précédente par Kimura en demi-finale du Ten-Ran Shiai, Hirose profite de l'absence du champion (mobilisé pour la Seconde Guerre Mondiale) pour gagner le tournoi annuel.
1942 N'a pas eu lieu
1943 N'a pas eu lieu ·
1944 N'a pas eu lieu ·
1945 N'a pas eu lieu ·
1946 N'a pas eu lieu ·
1947 N'a pas eu lieu · Le All Japan n'a pas eu lieu mais le West Japan oui; remporté par Kimura face aux meilleurs judokas de ces dernières années. Il prouve par cette victoire qu'il est encore le champion.
1948 Yasuichi Matsumoto · Refusant de remettre en jeu le drapeau de champion obtenu lors de son troisième sacre consécutif en 1939, Kimura n'est pas autorisé à prendre part au All Japan en 1948 !
1949 Takahiko Ishikawa / Masahiko Kimura ·
1950 Takahiko Ishikawa ·
1951 Toshiro Daigo ·
1952 Yoshihiko Yoshimatsu ·
1953 Yoshihiko Yoshimatsu ·
1954 Toshiro Daigo ·
1955 Yoshihiko Yoshimatsu ·
1956 N'a pas eu lieu ·
1957 Shokichi Natsui ·
1958 Koji Sone ·
1959 Isao Inokuma ·
1960 Akio Kaminaga ·
1961 Akio Kaminaga ·
1962 Yoshinori Takeuchi ·
1963 Isao Inokuma ·
1964 Akio Kaminaga ·
1965 Seiji Sakaguchi ·
1966 Mitsuo Matsunaga ·
1967 Isao Okano · Plus léger vainqueur du All Japan avec 80kg
1968 Takeshi Matsuzaka ·
1969 Isao Okano · Plus léger vainqueur du All Japan avec 79kg.
1970 Masatoshi Shinomaki ·
1971 Kaneo Iwatsuri ·
1972 Shinobu Sekine ·
1973 Haruki Uemura ·
1974 Nobuyuki Sato ·
1975 Haruki Uemura ·
1976 Sumio Endo ·
1977 Yasuhiro Yamashita · A 19 ans et 10 mois, Yamashita est le plus jeune vainqueur du All Japan.
1978 Yasuhiro Yamashita ·
1979 Yasuhiro Yamashita ·
1980 Yasuhiro Yamashita ·
1981 Yasuhiro Yamashita · Avec ce 5ème titre consécutif, Yamashita établit un nouveau record de victoires dans le tournoi du All Japan
1982 Yasuhiro Yamashita ·
1983 Yasuhiro Yamashita ·
1984 Yasuhiro Yamashita ·
1985 Yasuhiro Yamashita · Le record de victoires dans le tournoi est porté à 9.
1986 Yoshimi Masaki ·
1987 Yoshimi Masaki ·
1988 Hitoshi Saito ·
1989 Naoya Ogawa ·
1990 Naoya Ogawa ·
1991 Naoya Ogawa ·
1992 Naoya Ogawa ·
1993 Naoya Ogawa ·
1994 Jun Konno ·
1995 Naoya Ogawa ·
1996 Naoya Ogawa ·
1997 Jun Konno ·
1998 Shinichi Shinohara ·
1999 Shinichi Shinohara ·
2000 Shinichi Shinohara ·
2001 Kosei Inoue ·
2002 Kosei Inoue ·
2003 Kosei Inoue ·
2004 Keiji Suzuki ·
2005 Keiji Suzuki ·
2006 Satoshi Ishii · A 19 ans et 4 mois, Ishii établit une nouveau record de précocité.
2007 Keiji Suzuki ·
2008 Satoshi Ishii ·
2009 Takamasa Anai ·
2010 Kazuhiko Takahashi

Source : http://en.wikipedia.org/wiki/All-Japan_Judo_Championships

mercredi 15 décembre 2010

Alistair Overeem vs Peter Aerts II



http://www.youtube.com/watch?v=SO60CKQI-tM

En 2009, pour la première fois depuis 17 années, Peter Aerts ne participait pas à la finale du K1 Grand Prix à cause d'Alistair Overeem qui l'avait éliminé lors du Final 16, la dernière étape qualificitive avant le tournoi de décembre.

Cette année, pour la 17ème fois en 18 années (depuis la création du K1 Grand Prix en 1993), le vétéran Peter Aerts figure parmi les meilleurs. Lui qui a jadis gagné trois fois l'épreuve (1994, 1995 et 1998), il réalise l'exploit de battre le nouveau et giganstesque (2m12) champion que tout le monde considérait comme quasiment invincible : Semmy Schilt (quadruple vainqueur de l'épreuve : 2005, 2006, 2007 et 2009). Et en finale, il retrouve le jeune Alistair Overeem, transfuge des "arts martiaux mixtes", son vainqueur de l'année passée ...

Verdict ?

samedi 11 décembre 2010

Résultats du K1 Grand Prix 2010

FieLDS K-1 WORLD GP 2010 FINAL TournamentTournament Table

Fight #10 : K-1WGP 2010 Final
K-1 Rules / 3Min. 3R Ext.2R
Peter AertsHolland / Team Aerts vs Alistair OvereemHolland / Golden Glory
WINNER : Alistair Overeem (1R 1:07 KO)*Punch Rush

Fight #9 : Super Fight
K-1 Rules / 3Min. 3R Ext. 1R
Sergey KharitonovRussia / Golden Glory vs Singh "Heart" JaideepIndia / POWER OF DREAM
WINNER : Singh "Heart" Jaideep (1R 2:58 KO)*Right Hook

Fight #8 : K-1WGP 2010 Semi Final (2)
K-1 Rules / 3Min. 3R Ext.1R
Gokhan SakiTurkey / Team Level vs Alistair OvereemHolland / Golden Glory
WINNER : Alistair Overeem (1R 2:33 KO) *Left Middle Kick

Fight #7 : K-1WGP 2010 Semi Final (1)
K-1 Rules / 3Min. 3R Ext.1R
Peter AertsHolland / Team Aerts vs Semmy SchiltHolland / Seido Kaikan
WINNER : Peter Aerts (3R Decision 2-0)

Fight #6 :Super Fight : Fujimoto's Retirement Fight
K-1 Rules / 3Min. 3R Ext. 1R
Hesdy GergesEgypt / Pancration / Chakuriki vs Yusuke FujimotoJapan / Monster Factory
WINNER : Hesdy Gerges (1R 1:41 KO) *Right Lowkick

Fight #5 : K-1WGP 2010 Quarter Final (4)
K-1 Rules / 3Min. 3R Ext.1R
Alistair OvereemHolland / Golden Glory vs Tyrone SpongSuriname / Black Label Fighting
WINNER : Alistair Oveereem (3R Decision 3-0)

Fight #4 : K-1WGP 2010 Quarter Final (3)
K-1 Rules / 3Min. 3R Ext.1R
Gokhan SakiTurkey / Team Level vs Daniel GhitaRomania / Kamakura Gym
WINNER : Gokhan Saki (Ext.R Decision 3-0)

Fight #3 : K-1WGP 2010 Quarter Final (2)
K-1 Rules / 3Min. 3R Ext.1R
Semmy SchiltHolland / Seido Kaikan vs KyotaroJapan / Team Dragon
WINNER : Semmy Schilt (3R Decision 3-0)

Fight #2 : K-1 WGP 2010 Quarter Final (1)
K-1 Rules / 3Min. 3R Ext.1R
Mighty MoU.S.A. / Freelance vs Peter AertsHolland / Team Aerts
WINNER : Peter Aerts (1R 2:20 KO) *Punch Rush

Fight #1 : K-1 WGP 2010 Reserve Fight
K-1 Rules / 3Min. 3R Ext. 1R
Ewerton TeixeiraBrazil / Kyokushin Kaikan vs Errol ZimmermanCuracau / Golden Glory
WINNER : Ewerton Teixeira (3R Decision 3-0)

Opening Fight
K-1 Rules / 3Min. 3R
Tsutomu TakahagiEgypt / Pancration / Chakuriki vs Hidekazu KimuraJapan / P.O.D / team pitbull
WINNER : Tsutomu Takahagi (3R Decision 3-0)

Source : http://www.k-1.co.jp/en/event/2010/1211_wgp/index.html#fightcard

samedi 27 novembre 2010

Tournoi international de lutte mongole (bokh)

Depuis 2008, les fédérations de lutte mongole de Mongolie, de Russie et de Chine ont commencé à organiser des tournois internationaux entre toutes les ethnies mongoles. Les compétiteurs viennent de Mongolie, des plusieurs régions de Russie telles que la Tuva, la Buryatie, le Kalmyk et l'Altai, ainsi que de Mongolie Intérieure et du Xinjiang de Chine pour concourir les uns contre les autres dans le style de lutte "Khalkha".

Le premier championnat international ainsi organisé (... depuis la chute de l'Empire Mongol!) fut tenu à Oulan Bator, capitale de la Mongolie, en 2008, où Chimedregzengiin Sanjaadamba s'est imposé en "toutes catégories"; lui qui n'avait pourtant jamais remporté le titre national du Nadaam. En 2009, la compétition internationale eut lieu à Huhhot, en Mongolie Intérieure et une fois encore Sanjaadamba gagna ce championnat, sans avoir jusque-là remporté le titre national de Mongolie.

La compétition 2010 s'est tenue du 15 au 17 Juillet à Ulan-Ude en Buryatie, Russie. Cette fois, deux catégories de poids ont été créées: -75 kg et +75 kg. Dans la catégorie -75 kg, environ 45 lutteurs étaient engagés et au 5ème tour du championnat (à élimination directe) les 4 derniers en lice étaient : Ivan Garmaev (Buryatia), Kh.Munkhbayar (Mongolie), M.Batmunkh (Mongolie) et Seldys Mongush (Tuva). Seldys Mongush décrocha le titre au 6ème tour face à Kh.Munkhbayar. Pour la catégorie +75 kg, il y avait à peu près le même nombre de compétiteurs que dans la catégorie inférieure. Les deux meilleurs furent : Ch. Sanjaadamba (surnommé le "Lion de l'Armée") et D.Ragchaa ("Eléphant de la Nation"). Et, à nouveau, Sanjaadamba remporta le trophée du vainqueur, lui qui avait pourtant perdu au troisième tour du Naadam, cette année en Mongolie, lors de sa tentative de conquête du titre national.

Idée de cadeau pour les fêtes ...

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mercredi 17 novembre 2010

Pan-Mongol Wrestling

Since 2008, the associations of Mongol wrestling in Mongolia, Russia and China have started Mongol Wrestling Tournament between all ethnic Mongols. Participants come from Mongolia, Tuva of Russia, Buryatia of Russia, Kalmyk of Russia, Altai of Russia, Inner Mongolia of China and Xinjiang of China to compete with each other in Khalkha Wrestling style. The first ever championship was held in Ulaanbaatar Mongolia in 2008, where Chimedregzengiin Sanjaadamba, who has not gotten yet a national title, won the tournament. In 2009, it was held in Huhhot of Inner Mongolia and again Sanjaadamba won the championship, while still without a national title.

The 2010 competition took place in 15–17 July at Ulan-Ude of Buryatia, Russia. This time 2 weight categories have been created: -75 kg and +75 kg. In -75 kg division about 45 wrestlers have competed and at the 5th round top 4 were: Ivan Garmaev (Buryatia), Kh.Munkhbayar (Mongolia), M.Batmunkh (Mongolia), Seldys Mongush (Tuva). Eventually Seldys Mongush got the title on the 6th round through Kh.Munkhbayar. For the +75 kg division, there we're about the same number of competitors as in the lighter division. The top 2 where: Ch. Sanjaadamba (Lion of the Army) and D.Ragchaa (Elephant of the Nation). And again Sanjaadamba got the title, who lost in the 3rd round of this year's Naadam in Mongolia, where he failed to get a National level title.

mardi 9 novembre 2010

Championnat du monde Sambo Combat 2010

Le week end dernier avait eu lieu le championnat du monde de Sambo Combat avec, comme chaque année, la participation de Fedor Emilianenko.

En 2008, Fedor avait perdu, à la surprise générale, face au Bulgare Blagoy Ivanov, et terminant ainsi à la 3ème marche du podium.

Cette année, dans la catégorie poids lourds le niveau était d'autant plus relevé que figuraient dans le tableau Fedor, son frère Aleksander Emelianenko ou encore le bien surnommé "Baby Fedor", Kiril Sidelnikov.

Fedor, dont on aurait aimé voir une confrontation contre son frère, a gagné ses deux premiers combats et devaient combattre contre Aleksander. Mais une blessure au poignet contracté lors du quart de finale l'a contraint à renoncer forfait (voir les deux vidéos ci-dessous). Cette blessure privera peut être Fedor d'un combat au Strikeforce contre Fabricio Werdum en avril prochain.

Le tournoi a été remporté par Aleksander Emelianenko, qui gagna contre... Kiril "Baby Fedor" Sidelnikov.

Vidéos sur : http://www.ikusa.fr/forums/topic/3938-championnat-du-monde-sambo-combat-2010/

Finale + de 100kg




http://www.youtube.com/watch?v=pFMm-W55flc&feature=player_embedded

vendredi 22 octobre 2010

Vitali Klischko régne toujours

Shannon Briggs : 118,980 kg - Vitali Klitschko: 113,990 kg
Le poids lourds Ukrainien Vitaly Klistchko (41-2, 38 KO) a conservé son titre WBC des poids lourds en battant aux points l'Américain Shannon Briggs (51-6-1, 45 KO) samedi soir à la Arena Oltona de Hambourg. Le combat a été à sens unique du début à la fin, Briggs dépourvu de garde et omettant complétement de soigner sa défense a encaissé une multitude de coups de plein fouet pendant douze rounds, ainsi au septiéme round l'Américain fit-il l'ascenseur sur une énième droite de Klischko, le gong venant miraculeusement le sortir d'une situation bien compromise. Le huitième round voyait Briggs avancer sur son rival mais sans donner un seul coup de la reprise, les quatres reprises étant sur le meême schéma il est étonnant que dans ces conditions, l'Américain ait pu tenir la limite. L'ainé des frères Ukrainiens s'impose à l'unanimité des trois juges: 120-107 deux fois et 120-105.




L'Américain Shannon Briggs, laminé par l'Ukrainien Vitali Klitschko pour la ceinture WBC de la catégorie reine à Hambourg dans la nuit de samedi à dimanche, souffre d'une commotion cérébrale et de fractures aux pommettes, a annoncé ce matin son entourage. Hospitalisé en unité de soins intensifs à l’hopital d'Eppendorf à Hambourg, les médecins craignaient une possible hémorragie cérébrale après avoir observé les symptômes associés à des troubles neurologiques et de la somnolence. L’ancien champion WBO va subir une intervention chirurgicale au visage dans la journée. Il souffre également d'une blessure musculaire au bras gauche survenue dès l’entame du combat. Malgré un duel à sens unique, Briggs est allé au bout du combat, mais son équipe et l'arbitre de la rencontre ont fait l'objet de vives critiques de la part des observateurs qui estimaient que le combat aurait dû être arrêté à la fin de la sixième reprise ou au dixième round, tant l'Américain semblait dépassé par les événements. "A partir du 6e round, j'ai commencé à me faire du soucis pour Briggs" a admis le médecin officiant durant le combat, le Dr Stefan Bock qui n'a pas été consulté par l'arbitre.L’arbitre Britannique Ian John-Lewis qui officiait est aussi pointé du doigt pour ne pas avoir arrêté ce combat à sens unique "C’était un championnat du monde des poids lourds, ce sont des durs à cuire, aussi longtemps que l’homme se défend il faut lui laisser sa chance " s’est justifié le troisième acteur de ce combat.

jeudi 30 septembre 2010

Randy Couture vs James Toney, comme au temps des 1ers UFC

Film sur la lutte : Legendary

Les meilleurs des sports de combat modernes majeurs

Rappelons d'abord quels sont les sports qu'on peut qualifier de "majeurs":
- les sports officiels des Jeux Olympiques :
* la lutte (qui se décline en deux disciplines : gréco-romaine et libre)
* la boxe amateur
* le judo
* et le taekwondo
- les sports officiels des Jeux Mondiaux :
* le karaté (sous-entendu : du style shotokan)
* le ju-jitsu
* et le sumo amateur
- et les autres sports officiels des Jeux de Combat SportAccord :
* l'aïkido
* le grappling (en deux disciplines : gi et no-gi)
* le kendo
* le kick-boxing (7 ou 8 disciplines différentes reconnues par la WAKO dont : le semi-contact, le light-contact, le full-contact, le low-kick et le K1-style)
* le pankration
* le muay thaï
* le sambo (deux disciplines avec ou sans percussion : combat ou sportif)
* le wushu (nombreux styles dont un de combat : le sanda/sanshou)

En ne prenant pas en compte les disciplines gymniques et/ou artistiques de ces différents sports, et en mettant de côté les arts martiaux avec armes, on peut quand même déjà dénombrer près d'une vingtaine de variantes ... et nommer leurs plus grands champions (au moins 3 ou 4 années de règne) dans les catégories réservées aux hommes forts : les "toutes catégories" ou, à défaut, les "poids lourds".

1- la lutte gréco-romaine : Alexander Karelin (Russie) 15 ans de règne sur les - de 130kg
2- la lutte libre : Alexander Medved (Bélarus) 10 ans de règne sur les - de 97kg puis + de 97kg
3- la boxe amateur : Teofilo Stevenson (Cuba) et Felix Savon (Cuba), respectivement 12 et 14 années de règne sur les lourds (- de 91kg) ou super-lourds (+ de 91kg)
4- le judo : avant les années 1950, Masahiko Kimura (Japon), 12 années de règne en "toutes catégories", et après : David Douillet (France), 7 années de règne sur les "+ de 95kg".
5- le taekwondo : Je-Kyoung Kim (Corée du Sud), 4 années de règne
6- le karaté shotokan : Vic Charles (Royaume-Uni), 4 années de règne
7- le ju-jitsu (combat) : Marcello de Figueiredo (Brésil), 7 années de règne
8- le sumo amateur : Alan Karaev (Russie), 3 années de règne
9- le grappling no-gi : -
10- le grappling gi : -
11- le kick-boxing semi-contact : Steve Anderson (Etats-Unis), 8 années de règne
12- le kick-boxing light-contact : Wojciech Sczcerbinski (Pologne), 4 années de règne, et/ou Urii Abramov (Russie), 2 années en light-contact puis 2 années en full-contact
13- le full-contact karaté : Chiarrochi (France), 4 années de règne
14- le kick-boxing low-kick : -
15- le kick-boxing style K1 : -
16- le pankration : -
17- le muay thaï : -
18- le sambo sportif : Murat Khasanov (Russie), 6 années de règne
19- le sambo combat : Fedor Emelianenko (Russie), 5 années de règne
20- le wushu sanda/sanshou : Bozigit Ataev (Russie), 7 années de règne

Certaines de ces disciplines n'ont pas encore produit de champions dignes d'être cités pour leur longévité. C'est chez les professionnels qu'on devra trouver des champions de référence pour certains de ces sports (amateurs mais très bien structurés) qui manquent encore d'icones :
- pour le grappling (gi ou no-gi) : Roger Gracie (Brésil), champion toutes catégories de grappling puis de jiu-jitsu brésilien en 2005, 2007, 2009 et 2010 soit 4 années de règne.
- pour le kick-boxing (low-kick, K1 et muay thaï confondus) : Ernesto Hoost (Pays-Bas) et Semmy Schilt (Pays-Bas), vainqueurs de 4 K1 Grand Prix soit 4 années de règne chacun.
- et pour le pankration moderne, qui n'est autre qu'une version édulcorée des arts martiaux mixtes professionnels (dits MMA en anglais) : Fedor Emelianenko (Russie), 7 années de règne.

Beaucoup de Russes parmi ces hommes forts ...

Finalement, à bien y regarder, ce sont dans les sports les plus haut placés dans cette hiérarchie des valeurs, les sports olympiques, qu'on retrouve les seuls champions à avoir dépassé la marque de 8 années de règne (correspondant à deux olympiades complètes).
Mais ils ne sont pas nombreux pour autant à atteindre l'échelon encore au-dessus : celui des 12 années (ou 3 olympiades complètes) :
- 1 en lutte gréco-romaine (Karelin)
- 4 en boxe en comptant aussi les professionnels (Joe Louis et Mohamed Ali, avec Stevenson et Savon)
- 1 en judo (Kimura ... encore qu'on peut se demander si, de son départ à la guerre en 1941 à son retour à la compétition en 1947, d'autres Japonais ne lui avaient pas pris sa place.

Le meilleur d'entre tous est un Russe, natif de la Sibérie profonde, un beau bébé qui pesait déjà 7kg à la naissance et 130kg athlétiques adulte : Alexandre Karelin.

La nouvelle Période des grands Jeux sportifs

Désormais, les sports de combat majeurs ont leur "Grand Chelem", leur "Période" comme on disait au temps des Grecs où Jeux Olympiques, Jeux Pythiques, Jeux Isthmiques et Jeux Néméens représentaient les quatre grands Jeux sacrés qu'il fallait remporter dans une même période pour acquérir le statut prestigieux de périodonique.

La lutte (styles gréco-romain et libre), la boxe, le judo et le taekwondo ont désormais bien leurs quatre compétitions majeures avec : les Jeux Olympiques, les Jeux de Combat SportAccord, leurs Championnats du monde et leurs Coupes du monde sur une période de quatre années (une olympiade).

Il en va de même pour : le karaté, le ju-jitsu et le sumo qui ont les Jeux Mondiaux, les Jeux de Combat SportAccord, leurs Championnats du monde et leurs Coupes du monde.

Les fédérations participant aux Jeux de Combat SportAccord 2010

Aikido: IAF - International Aikido Federation
Boxing: AIBA International Boxing Association
Judo: IJF International Judo Federation
Ju-Jitsu: JJIF Ju-Jitsu International Federation
Karate: WKF World Karate Federation
Kendo: FIK International Kendo Federation
Kickboxing: WAKO World Association of Kickboxing Organizations
Muaythai: IFMA International Federation of Muaythai Amateur
Sambo: FIAS Fédération Internationale Amateur de Sambo
Sumo: IFS International Sumo Federation
Taekwondo: WTF World Taekwondo Federation
Wrestling: FILA Fédération Internationale des Luttes Associées
Wushu: IWUF International Wushu Federation

vendredi 24 septembre 2010

Commentaires sur les vainqueurs des SportAccord Combat Games 2010

Alan Karaev (Russie), déjà double champion du monde "toutes catégories" de sumo amateur, et Frédéric Husson (France), déjà double champion du monde "poids lourds" (+ de 94kg) de ju-jitsu, sont les deux véritables vedettes de leur sport à avoir confirmé leur statut lors de ces SportAccord Combat Games 2010.

D'autres disciplines n'ont pas forcément envoyé leurs hommes forts; soit parce que les catégories ne pouvaient pas toutes être présentées, soit parce que d'autres compétitions plus prestigieuses les avaient retenus. Par exemple, en judo, ce n'est que le "poids lourds" (+ de 100kg) n°3 du Japon qui a été envoyé : Masaru Momose (les deux meilleurs étant Keiji Suzuki et Daiki Kamikawa, récent vainqueur de Teddy Riner). Ce qui n'a pas empêché Momose de s'imposer en "toutes catégories" lors de ces Jeux.
Voir : http://www.judoinside.com/uk/?factfile/tournament/6732/all_japan_judo_championships_men

Puis, il y a les vedettes qui ont échoué dans leur quête de l'or. Alexander Emelianenko en sambo par exemple, qui n'a été "que" médaille d'argent. Ou encore Muslim Salikhov en wushu sanda/sanshou qui n'a obtenu "que" le bronze.

Enfin, cette compétition a permis la consécration de certains combattants qui jusque là devaient se contenter du bronze ou de l'argent. Le boxeur chinois des "super-lourds" (+ de 91kg) Zhilei Zhang (deux fois médaillé de bronze aux championnats du monde 2007 et 2009, et une fois d'argent, aux Jeux Olympiques 2008) obtient enfin l'or; comble du bonheur : dans son pays natal.
Voir : http://www.les-sports.info/boxe-amateur-zhang-zhilei-resultats-identite-s21-c2-b4-o65-w30614.html

Rob Haans, triple champion du monde de ju-jitsu

http://www.youtube.com/watch?v=MNoeNe2RscU&feature=player_embedded

jeudi 23 septembre 2010

Principaux résultats des Sportaccord Combat Games 2010

Voici classés par ordre alphabétique, les treize arts martiaux et sports de combat retenus pour la compétition officielle des "Sportaccord Combat Games 2010" :

I-Aïkido

Par respect pour la philosophie du maître-fondateur Morihei Ueshiba, cet art martial, bien qu'officiellement présent lors de ces Jeux, n'a pas fait l'objet de classements individuels à l'issue des compétitions techniques. C'est la deuxième fois qu'il apparaissait dans une compétition multisports majeure après les Jeux Olympiques de 1964 où les budo (judo, karatédo, kendo et aïkido) étaient en sport de démonstration.

II-Boxe

Pour une fois, ce n'est pas Cuba qui s'impose en boxe anglaise amateur (cette nation n'était même pas présente à ces Jeux) mais la Chine avec 5 titres sur 10 catégories de poids. Le symbole est le vainqueur dans la catégorie reine des "+ de 91kg" : le Chinois Zhilei Zhang.

III-Judo

Pas de catégories de poids distinctes dans cette compétition. Le judo n'a, lui non plus, probablement pas envoyé l'élite de son sport qui a déjà une reconnaisance supérieure avec les Jeux Olympiques et des Championnats du monde auxquels près de 200 pays adhèrent (c'est le sport de combat le plus diffusé dans le monde en 2010, devant la boxe anglaise !). Le Japonais Masaru Momose s'impose en "toutes catégories" chez les messieurs (bronze pour le Français Jérôme Wustner).

IV-Ju-Jitsu

C'est le retour du Français Frédéric Husson (champion du monde 2004 et 2006) qui détrône le grand champion de ces dernières années, Rob Haans (Pays-Bas) dans la catégorie reine des "+ de 94kg". Outre sa version "combat", ce sport se décline aussi en duo techniques, hommes, femmes ou mixtes. La Russie, l'Allemagne, les Pays-Bas et la France étant les nations dominantes avec 2 titres chacune sur 13 catégories et/ou disciplines.

V-Karaté

Dans le style shotokan qui est sport officiel des Jeux Mondiaux depuis 1981, c'est le Français Ibrahim Gary qui remporte le titre des "+ de 84kg". La France, la Croatie et la Truquie remportent 2 titres chacune sur les 10 mis en jeu, hommes et femmes confondues.

VI-Kendo

Compétitions par équipe et compétitions individuelles ont été dominées par le Japon qui rafle tous les titres. En individuel, le Japonais Kazuo Furukawa s'impose contre un compatriote dans le maniement du sabre de bambou.

VII-Kick-Boxing

Ce sport de combat se déclinait, lors de ces Jeux SportAccord, en trois disciplines : "semi-contact" (pieds-poings à la touche), "full-contact" (pleine puissance mais sur le haut du corps seulement) et "low-kick" (coups de pieds et de tibias dans les jambes autorisés). 21 titres étaient en jeu mais toutes les catégories de poids (hommes et femmes) n'ont pas pu être représentées. Les nations fortes ont été : la Russie, l'Italie et l'Ukraine. Chez les messieurs, en individuels, on notera les victoires du Hongrois Kristian Jaroszkievicz en "semi-contact" dans la catégorie des 84kg (la plus lourde représentée), de l'Ukrainien Igor Prykhodko en "full-contact" chez les 81kg (la plus lourde représentée) et enfin du Russe Evgeny Gubar en "low-kick" chez les 81kg.

VIII-Lutte

Comme la boxe et le judo, la lutte olympique (qui se décline habituellement en trois styles : lutte gréco-romaine, lutte libre et lutte féminine) n'a pas besoin de ces Jeux SportAccord pour accroître sa notoriété. Par contre, c'était l'occasion de faire connaître deux styles récemment admis par la fédération internationale, la FILA. Le pankration et le grappling y ont ainsi présenté chacun trois catégories de poids chez les messieurs : 70kg, 80kg et 90kg. Pour cette première apparition dans une compétition de cette importance, c'est le Russe Mayindur Magomedov qui s'est imposé en "pankration" chez lez 90kg, et le Polonais Zbigniew Tyszka en "grappling" chez les 90kg (catégorie la plus lourde représentée). A noter la médaille d'or de David Pierre-Louis chez les 80kg et celle d'argent de Matthieu Husson chez les 70kg.

IX-Muay Thaï

Les Thaïlandais ont remporté presque toutes les médailles d'or jusqu'aux 71kg (4 titres sur 11 mis en jeu, hommes et femmes confondues) puis, au-dessus, ce sont les nations de l'Est (Russie, Ukraine, Bélarus) qui se sont montré les plus fortes. A titre d'exemple, dans la catégorie la plus lourde représentée (les 91kg), c'est le Bélarus Dzianis Hancharonak qui s'impose.

X-Sambo

Russie, Ouzbékistan et Allemagne se partagent les 6 titres mis en jeu (4 chez les messieurs : 68kg, 74kg, 90kg et + de 100kg; 2 chez les dames : 56kg et 64kg). En finale, le très attendu Alexander Emelianenko (champion du monde 2006 de sambo combat), frère du quadruple champion du monde de sambo combat Fedor Emelianenko (doublé en 2002, puis 2005, 2007), doit concéder un 0-0 face à l'Allemand Janosh Stefan qui est déclaré vainqueur par les juges.

XI-Sumo

Lors des SportAccord Games 2010, le Russe Alan Karaev réalise un exploit sans précédent en sumo amateur : le doublé lourds/toutes catégories. Son dauphin dans les deux épreuves est le Japonais Hiroaki Tanaka. Chez les lourds, le médaillé de bronze n'est autre que le vainqueur des championnats du monde 2008 et des Jeux Mondiaux 2009 : le Japonais Takashi Himeno. Enfin, en toutes catégories, le médaillé de bronze n'est autre que le Mongol Byambajav Ulambayar, champion du monde des lourds 2006 et 2007 et vainqueur des Jeux Mondiaux 2009 en toutes catégories.

Chez les moyens (- de 115kg), le titre revient à Ryo Ito (Japon) face à son compatriote Katsuo Yoshida. C'est la confirmation d'une passation de pouvoir après 5 années de règne (2004-2008) de Katsuo Yoshida.

Chez les légers (- de 85kg) : le Russe Nachyn Mongush s'impose face au Mongol Gantugs Rentsendorj tandis que le Japonais Takashi Shimako (champion du monde 2008) se contente de la 3ème place sur le podium.

XII-Taekwondo

Sport olympique depuis 2000, le taekwondo n'en finit pas de séduire. 8 catégories étaient représentée lors de ces Jeux SportAccord : 4 chez les messieurs, 4 chez les dames. Dans la catégorie la plus lourde représentée, les + de 80kg, c'est l'Italien Leonardo Basile qui obtient la médaille d'or. L'Espagne devance la Corée du Sud au classement des médailles.

XIII-Wushu

Cet art martial, ou plutôt cet ensemble qui synthétise près de 400 styles traditionnels, se déclinait lors de ces Jeux en 5 disciplines : le sanda/sanshou, le changquan, le nanquan/nangun, le daoshu/gunshu et le taijiquan/taijijian selon la prononciation en mandarin (du nord) ou cantonnais (du sud). Le sanda/sanshou, qu'on peut décrire comme la boxe chinoise (pieds-poings et projections) était représenté avec trois catégories de poids seulement : 56kg, 70kg et 85kg. Dans la catégorie reine des 85kg, le Chinois Jia Heng Xu créa l'exploit en s'emparant du titre devant le double champion du monde des 80kg, l'Iranien Hamidreza Gholipour et surtout la vedette actuelle de ce sport, le Russe Muslim Salikhov, quintuple champion du monde, qui doit se contenter ici d'une médaille de bronze.

En changquan, style traditionnel du nord de la Chine qui signifie « long poing » ou « boxe longue », le titre revint au représentant de Macao Rui Jia.

En nanquan/nangun, style traditionnel du sud, qui inclut la "boxe du sud", le "bâton du sud" ou encore le "sabre du sud", la victoire est revenue à l'Iranien Farshad Arabi.

En daoshu/gunshu ("dao shu" constituant la pratique du sabre. le qiang shu la pratique de la lance et le "gun shu" les techniques au bâton), c'est le Chinois Yong Xu Lv qui se montra le plus technique.

En taijiquan/taijijian, "lance", "sabre", "double sabre", "épée" ... victoire pour le Chinois Ying Qi Huang.

Bien sûr, le pays hôte s'impose dans son art de prédilection, le wushu, en remportant 7 des 13 médailles d'or mises en jeu hommes et femmes confondus.

Au tableau final des médailles par nation, toutes catégories de poids et toutes disciplines confondues, on trouve en tête la Russie (avec 18 médailles d'or, 11 d'argent et 10 de bronze) suivie du pays organisateur, la Chine (avec 15 d'or, 3 d'argent et 13 de bronze) et de l'Ukraine (avec 7 d'or, 5 d'argent et 11 de bronze). La France, l'Italie, le Japon, la Thaïlande et l'Espagne complètent le "Top8".

Tous les médaillés français (et françaises) à l'adresse suivante : http://competitioninformation.beijing2010.org/en/Root.mvc/MedalCountry/FRA

Résultats complets : http://competitioninformation.beijing2010.org/en/Root.mvc/Medals

Les premiers Sportaccord Games 2010 à Beijing (Pékin, en Chine)

Du 28 août au 4 septembre 2010, Beijing (Pékin, en Chine) a été le théâtre d’une compétition hors norme et attendue depuis longtemps par le monde des arts martiaux : les Sportaccord Combat Games 2010 (sportaccord est le nouveau nom de la GAISF : General Association of International Sports Federations).

L'Association générale des fédérations internationales de sports (AGFIS), en français, est une organisation reconnue par le Comité international olympique (C.I.O.) fondée en 1967 par les fédérations. Elle regroupe des associations sportives internationales, pour défendre leurs intérêts, coordonner leurs activités et défendre le sport dans le monde.

Cet évènement hors norme en préparation depuis 2009, a rassemblé plus de 650 compétiteurs dans 13 arts martiaux ou sports de combats différents ; certains sports se déclinant eux-mêmes en plusieurs disciplines et catégories de poids. Il faut également citer la boxe française savate, sport de démonstration sous sa forme "assaut", c'est-à-dire hors-combat (KO) interdits.

Ce fut la première rencontre internationale d’une telle envergure regroupant des arts martiaux dits « traditionnels » et des sports de combat olympiques ou non-olympiques.

L’aïkido fut également présent et cette annonce seule fit énormément parler. On a pu s’étonner de voir l’art de O Senseï (Morihei Ueshiba) se pratiquer avec un dossard alors que ce dernier ne souhaitait manifestement pas qu’on puisse gagner ou perdre en pratiquant son art. Toutefois, l’aïkido ne fut présent que pour des démonstrations techniques sans classement final (mais avec 80 personnes sélectionnées de part le monde).

dimanche 19 septembre 2010

Kimura aurait-il pu régner de nos jours ?

Avec un gabarit de 1m68 pour 84 à 86kg, Masahiko Kimura aurait-il pu régner sur le judo mondial (championnats du monde et Jeux Olympiques) comme au temps de sa splendeur dans les années 1937-1949 ?

La réponse est : oui ... au moins jusqu'aux années 1960 !

Deux exemples nous proviennent de ces décennies 1950-1960, époque des premiers championnats du monde (dès 1956) et de l'apparition du judo aux Jeux Olympiques (1964) : Isao Inokuma et Isao Okano.

Le premier possédait un physique presque identique à celui de Masahiko Kimura. Mesurant 1m73 pour un poids de 83 à 88kg, Isao Inokuma a remporté deux championnats du Japon en "toutes catégories" (1959 et 1963) mais aussi le titre olympique de 1964 chez les poids lourds (son adversaire en finale pesant pourtant 118kg) et le titre mondial "toutes catégories" en 1965. C'était pourtant l'époque d'Anton Geesink (1m98, 115kg) mais avec l'alternance "poids lourds" et "toutes catégories", ces deux champions ne se sont jamais rencontrés.

Le second était encore plus léger que Kimura. Mesurant 1m71 pour un poids d'à peine 79 à 80kg, Isao Okano fut le meilleur du monde dans sa catégorie de poids (les "moins de 80kg"), avec le titre olympique 1964 et le titre mondial 1965, avant de créer l'exploit en 1967 et 1969 en remportant les championnats du Japon "toutes catégories" (devenant le plus léger à remporter l'épreuve) à une époque où ses compatriotes continuaient pourtant à monopoliser les titres mondiaux. Quelques noms : Mitsuo Matsunaga (champion du monde "toutes catégories" en 1967), Masatoshi Shinomaki (champion du monde "toutes catégories" 1969 devant le Néerlandais Wim Ruska), Nobuyuki Sato (champion du monde des "moins de 93kg" en 1967) ou encore Skuji Suma (champion du monde "plus de 93kg" en 1969) et Fumio Sasahara (champion du monde "moins de 93kg" en 1969).

De nos jours, en toutes catégories, on voit encore des combattants issus des moins de 100kg s'imposer (Kosei Inoue, Keiji Suzuki, Satoshi Ishii) mais il est vrai que la quasi-totalité sont des colosses pesant entre 120 et 140kg. Avec un physique de 84kg, on voit mal comment Kimura aurait pu continuer à régner ...

Quoique n'oublions pas que les frères et cousins Gracie, Royce (80kg), Rickson (84kg) et Renzo (77kg), qui ont dominé en "toutes catégories" dans les tournois d'arts martiaux mixtes du début des années 1990 en utilisant justement les techniques du sol inspirées du ne-waza des judokas. Un dernier exemple : en 1994, le quadruple champion du monde de judo ("poids lourds" et "toutes catégories"), Naoya Ogawa, a été battu lors des championnats "toutes catégories" du Japon par Hidehiko Yoshida champion olympique 1992 des "moins de 78kg" et futur champion du monde 1999 des "moins de 90kg".

samedi 18 septembre 2010

Pas facile de trouver des champions iconiques !

Dans l'Antiquité, quand on remportait trois fois les Jeux Olympiques ou l'autre compétition majeure qu'étaient les Jeux Pythiques (de Delphes), on obtenait un statut particulier : celui de vainqueur iconique. On recevait le droit d'avoir une statue sacrée, à son image et grandeur nature. On devenait l'équivalent d'une divinité. Ainsi, de véritables cultes furent rendus à plusieurs champions grecs ou romains.

De nos jours, la compétition multi-sport majeure demeure les Jeux Olympiques (Modernes). Si on y ajoute les Jeux Mondiaux, qui ont également lieu tous les quatre ans, on peut lister au moins huit sports de combat différents qui ont (ou ont eu) le statut de sport officiel.

Aux Jeux Olympiques :
- la lutte gréco-romaine
- puis la lutte libre
- la boxe anglaise amateur
- le judo
- le taekwondo (issu des Jeux Mondiaux)

Aux Jeux Mondiaux :
- le karaté (style shotokan)
- le ju-jitsu
- et le sumo amateur.

On pourrait aussi mentionner ceux qui ont été sports officiels mais qui ne le sont plus et ceux qui sont brièvement apparus aux Jeux Olympiques et/ou aux Jeux Mondiaux en tant que sports de démonstration :
- la glima, sport de démonstration aux JO de Stockholm (Suède) en 1912 ;
- la savate (sans parler de la canne de combat), sport de démonstration aux JO de Paris (France) en 1924 ;
- les budo (dont l’aïkido et le kendo), sports de démonstration aux JO de Tokyo (Japon) en 1964 ;
- le sambo, sport officiel des Jeux Mondiaux en 1985 et 1993 ;
- et les wushu, c’est-à-dire les arts martiaux chinois dont le sanda/sanshou, sport de démonstration aux JO de Pékin (Chine) en 2008 et aux Jeux Mondiaux de Kaohsiung (Taïwan) en 2009.

Quels sont les meilleurs champions "poids lourds" ou "toutes catégories" dans ces différents sports ? Trouve-t-on parmi eux des vainqueurs iconiques, c'est-à-dire des champions dont les règnes couvrent trois olympiades (12 années environ) ?

Lutte gréco-romaine : chez les poids lourds, le meilleur fut Alexander Karelin (d'URSS puis de la CEI et enfin de Russie). Il domina pendant 3 années chez les "espoirs" (18-20 ans) avant de s'imposer 12 années consécutives chez les "seniors"; soit un total de 15 années chez les "- de 130kg". En Grèce antique, il aurait été adulé comme un demi-dieu.

Lutte libre : chez les poids lourds, le meilleur fut Alexander Medved (d'URSS puis de la Bélarus) qui domina ce style d'abord chez les "-de 97kg" puis chez les "+ de 97kg" pendant un total de 10 années. Presque mais pas suffisant pour être "iconique".

Boxe anglaise amateur : Ce sport olympique a déjà fourni deux vainqueurs iconiques (triples champions olympiques) chez les poids lourds ou super-lourds depuis 1904 : Teofilo Stevenson et Felix Savon-Fabre, tous deux Cubains, qui, en comptant les championnats du monde et les coupes du monde pour être plus précis, ont régné respectivement 12 et 14 années.
Si on compte aussi la boxe anglaise professionnelle, depuis 1892 et l'introduction des gants, on doit rajouter deux autres champions iconiques : Joe Louis (1937-1949) et Mohamed Ali (JO de 1960 puis 1964-1967, 1974-1978 et 1978-1979), tous deux des Etats-Unis d'Amérique.

Judo : Si on considère le judo depuis que les compétitions sportives existent (1930), le meilleur est Masahiko Kimura, du Japon, qui a dominé son sport pendant 12 années de 1937 à 1949 (à cheval sur la Seconde Guerre Mondiale). Mais si on ne prend en compte les résultats que depuis 1956 (1ers championnats du monde) voire 1964 (1ère apparition aux JO), le meilleur est David Douillet, de la France, qui a dominé le judo pendant 7 années. Loin du statut "iconique".

Taekwondo (sport olympique issu des Jeux Mondiaux) : Le meilleur champion poids lourds du taekwondo fut le Sud-Coréen Je-Kyoung Kim vainqueur des JO de 1992 (en démonstration), des championnats du monde 1993, des championnats du monde 1995 et enfin de la coupe du monde et des championnats du monde 1997. Soit un règne de seulement 4 années. Très loin du statut "iconique" !

Karaté (style shotokan) : Le seul à s'être imposé en « toutes catégories » lors de deux compétitions mondiales distinctes est le Britannique Vic Charles : aux Jeux Mondiaux de 1981 puis de 1985. Il fut aussi champion du monde des "+ de 80kg" en 1986. Mais cela ne représente en réalité que 4 années de règne au niveau mondial. Très loin du statut "iconique" !

Ju-jitsu : Le Brésilien Marcello de Figueiredo devient le premier champion poids lourds de cette discipline (qui combine les frappes/atemis, les projections et le travail au sol) en 1994. Détrôné en 1996, il s'empare du premier titre aux Jeux Mondiaux en 1997. Mais en 1998, il est à nouveau défait dans la catégorie reine. Il redevient champion du monde en 2000 et 2002 (jusqu'en 2004). Au total, ses trois règnes représentent une domination de 7 années sur la discipline (voire 6 si on enlève l'année 2001 où sa catégorie n'était pas représentée aux Jeux Mondiaux). Loin du statut "iconique".

Sumo amateur : Dans cette discipline en pleine expansion, les deux plus titrés sont le Japonais Keiji Tamiya (devenu "Kotomitsuki" chez les professionnels) et le Mongol Byambajav Ulambayar. Le premier fut champion "+ de 115kg" en 1994 et 1997 avant d'être couronné champion "toutes catégories" en 1998. Le second fut champion "+ de 115kg" en 2006 et 2007 avant d'être couronné champion "toutes catégories" aux Jeux Mondiaux de 2009. Mais ces règnes ne représentent que 3 ou 4 années de domination sur la discipline. Très loin du statut "iconique" !
Même en prenant en compte le sumo professionnel, dont le plus titré fut le Japonais "Taiho", avec 32 Tournois de l'empereur (ou Basho) remportés, et le statut honorifique de yokozuna de 1961 à 1971, on n'obtient qu'une domination de 6 années sur la discipline. Pour trouver mieux, il faudrait remonter à des époques plus anciennes, à la fin du XVIIIème siècle avec Tanikaze et son élève Raiden qui remportèrent respectivement 21 et 28 Basho à une époque où à peine deux étaient organisés par an (contre six par an de nos jours).

Glima : Le meilleur de tous fut l'Islandais Armann J. Larusson vainqueur de 15 éditions annuelles du championnat toutes catégories (en 1952 puis de 1954 à 1967 inclus). Toutefois, malgré sa présence aux JO comme sport de démonstration, cette discipline n'était pratiquée jusqu'à récemment (premiers championnats du monde en 2008) qu'en Islande et en Suède. Ce champion "iconique" n'est guère plus qu'un champion national. Mais on pourrait en dire autant de Masahiko Kimura pour le judo ...

Savate (ou boxe française) : Les coupes ou championnats du monde n'existent que depuis 1989. Le meilleur poids lourd depuis cette date a sans doute été le Français Enoch Effah qui a été champion de France ou du monde en 2004, 2005, 2006 et 2007. 4 années de règne : on est très loin du statut "iconique".
Si on remonte avant Guerre, le meilleur fut Pierre Baruzy. Titré 11 fois champion de France des poids moyens, couronné dès 1922, il s'adjugea aussi la victoire aux JO de 1924 (en démonstration) et termina sa carrière par un titre "toutes catégories" en 1937.

Aïkido : Pas de compétition dans cette discipline.

Sambo : C'est le Russe Murat Khasanov qui est le champion du monde le plus titré en sambo sportif : 2000, 2001, 2002, 2003, 2005 et 2006. Il fut également champion de Russie de judo en 1999 (« + de 100kg ») et 2000 (« toutes catégories »). Loin du statut "iconique".

Wushu (plus spécifiquement : sanda/sanshou) : Le Russe Ataev Bozigit a dominé sa discipline de 1999 (catégorie "- de 80kg" pour commencer) à 2005 (tous les autres succès chez les "+ de 90kg") avec des titres de champion du monde ou de vainqueur de la coupe du monde en : 1999, 2001, 2002, 2003, 2004 et 2005. Cela représente un total de 7 années de domination, loin du statut "iconique".

Conclusion :
Sur plus d'un siècle, de 1896 à 2010, même en prenant en compte la douzaine de sports olympiques ou pré-olympiques, on ne trouve que 6 ou 7 champions iconiques :
- 4 en boxe
- 1 en lutte gréco-romaine
- 1 en judo
- et peut-être 1 en glima.

mardi 7 septembre 2010

Analyse du combat "Couture vs Toney" par Randy Couture

A la conférence de presse d'après UFC 118, Randy Couture affirme qu'il a mis son plan de combat à parfaite exécution. Il n'avait aucune intention de rester debout et d'échanger ne serait-ce qu'un seul coup avec James Toney.

Un journaliste lui pose une question sur la mise au sol très unique qu'il a mis en oeuvre. Il ajoute qu'elle n'avait pas l'air très puissante. Dana White intervient et déclare en plaisantant : "C'était la plus belle amenée au sol que j'ai vu de ma vie, je suis un gros fan de ce single-leg", laissant sous-entendre qu'il était content que Couture ait réussi à mettre Toney au sol comme il l'a fait. Randy explique que ce single-leg lui vient de ses années étudiantes. La technique consiste à plonger de loin et le plus bas possible pour saisir le talon, mettre une pression sur le genou, et déséquilibrer l'adversaire. Très peu l'utilisent en MMA car elle est facile à contrer, mais il pensait que Toney n'y serait pas préparé. C'était le meilleur moyen d'éviter un punch en contre du boxeur.

Il s'était entraîné à lancer des low kicks sur Toney, ce qui aurait été un pari risqué vu que le meilleur contre aurait été un punch du droit, l'une des meilleures armes dans l'arsenal du boxeur.

Randy Couture déclare qu'il décline l'offre du promoteur de James Toney, Dan Goossen. "Je pense que ce serait bête pour moi d'aller en boxe anglaise, aussi bête que James Toney débarquant en MMA de la façon dont il l'a fait. James me mettrait probablement KO au premier round [dans un ring de boxe]."

Il conclut en disant qu'un boxeur pourrait réussir en MMA avec un bon entraînement, du temps, et en choisissant bien ses combats. Cependant, pas parce que vous êtes champion dans un autre sport que vous pouvez aller dans une cage de MMA du jour au lendemain et vous attendre à réussir.

lundi 6 septembre 2010

samedi 28 août 2010

La catégorie d'âge "espoir" en lutte

De 1969 à 1995, des championnats internationaux ont été organisés pour la catégorie d'âge "espoir" qui s'intercale entre les "juniors" et les "seniors". Elle correspond généralement aux moins de 23 ans (par exemple : 20-22 ans en athlétisme).

Les différentes compétitions internationales qui eurent lieu pendant ce quart de siècle furent : les championnats du monde, les championnats d'Europe, les Jeux des Balkans, les championnats panaméricains, les coupes du monde, les championnats arabes et les championnats nordiques.

Voici quels furent les principaux vainqueurs, à savoir les "poids lourds" aux championnats du monde (et coupes du monde) successifs :

1969 : Soslan Andiev d'URSS (+100kg, libre) et Shota Morshiladse d'URSS (+100kg, gréco-romaine)
1971 : Mark Bittick des Etats-Unis (+87kg, libre) et Stefan Ognafov de Bulgarie (+87kg, gréco-romaine)
1973 : Strastew de Bulgarie (+100kg, libre) et Nikolov de Bulgarie (+100kg, gréco-romaine)
1975 : Jozsef Balla de Bulgarie (+100kg, libre) et Avtandil Maisuradze d'URSS (+100kg, gréco-romaine)
1977 : Petar Ivanov de Bulgarie (+100kg, libre) et Beloglasov d'URSS (+100kg, gréco-romaine)
1979 : M. Blagoev de Bulgarie (+100kg, libre) et Rangel Gerovski de Bulgarie (+100kg, gréco-romaine)
1981 : Zangiev d'URSS (+100kg, libre) et Igor Rostorotzki d'URSS (-130kg, gréco-romaine)
1983 : John Tenta du Canada (+100kg, libre) et Krasimir Radoev de Bulgarie (+100kg, gréco-romaine)
1984 (coupe du monde) : Nikolai Ivanov d'URSS (+100kg, libre)
1985 : Nikolai Latushkin d'URSS (+100kg, libre) et Alexandre Karelin (-130kg, gréco-romaine)
1986 (coupe du monde) : Alexey Medved d'URSS (+100kg, libre)
1987 : Alexey Medved d'URSS (-130kg, libre) et Alexandre Karelin (-130kg, gréco-romaine)
1988 (coupe du monde) : Murabi Valiev d'URSS (-130kg, libre) et Andrey Grishin d'URSS (-130kg, gréco-romaine)
1989 : Andrej Shumilin d'URSS (-130kg, libre) et Sergej Mureiko d'URSS (-130kg, gréco-romaine)
1990 (coupe du monde) : Shorik Kashinov d'URSS (-130kg, libre)
1991 : Shorik Kashinov d'URSS (-130kg, libre) et Youri Evseytchik d'URSS (-130kg, gréco-romaine)
1992 (coupe du monde) : Erdogan Kaplan de Turquie (-130kg, gréco-romaine)
1993 : Vyasheslav Pirski de Bélarus (-130kg, libre) et Jason Gleasman des Etats-Unis (-130kg, gréco-romaine)
1995 : Timur Piliev de Russie (-130kg, libre) et Dimitry Debelka de Bélarus (-130kg, gréco-romaine).

Alexandre Karelin (lutte gréco-romaine) fut le seul lutteur à réussir un doublé aux championnats du monde "espoir" avec ses victoires en 1985 (à 18 ans) et 1987 (à 20 ans).
Ses compatriotes Alexey Medved et Shorik Kashinov (lutte libre) réussirent quant à eux le doublé coupe et championnat du monde "espoir", respectivement en 1986-1987 (à 19-20 ans) et en 1990-1991.

lundi 23 août 2010

Les héritiers des Vikings

Chez les poids lourds, les "hommes forts" de la lutte, le classement des nations (depuis que les Jeux Olympiques Modernes et les Championnats du monde existent) est le suivant :

- en lutte gréco-romaine
1. la Russie (ex-URSS), avec 32 titres conquis par 10 champions différents
2. la Suède, avec 7 titres conquis par 6 champions différents
3. la Bulgarie, avec 7 titres conquis par 2 champions différents

- en lutte libre :
1. la Russie (ex-URSS), avec 32 titres conquis par 9 champions différents
2. les Etats-Unis, avec 8 titres conquis par 4 champions différents
3. la Turquie, avec 6 titres conquis par 4 champions différents.

La présence de la Turquie et de la Bulgarie semble une évidence quand on sait que l'Empire Ottoman (qui englobait ces deux pays jusqu'aux années 1920) organisait la plus importante compétition de lutte (et même de tous les sports confondus) jusqu'à ce que Pierre de Coubertin ne restaure les Jeux Olympiques. Cette compétition, le Kirkpinar d'Edirne, existe encore aujourd'hui, et a lieu annuellement sans discontinuer depuis le XIVème siècle.
Première puissance économique et militaire du monde, les Etats-Unis d'Amérique sont forcément également présents dans le domaine sportif, et leur style de lutte, la lutte libre, synthèse des nombreux styles traditionnels anglo-saxons, est un sport majeur des Jeux Olympiques Modernes.

Reste à expliquer la présence des deux autres nations de ces podiums : la Suède et surtout la Russie.

C'est l'historien romain Tacite qui, au Ier siècle de notre ère, a pour la première fois mentionné la Suède sous son nom actuel. Elle était alors habitée par les Angles, les Goths, les Burgondes et les Svears et peut être considérée comme le berceau des peuples germaniques. Après les grandes invasions des IVème et Vème siècles, et le départ des autres tribus, les Svears, restés seuls, étendirent leur autorité à l'ensemble du territoire. Ils créèrent ainsi le royaume des Suédois ou Svearnas Rike, expression qui a donné le terme actuel de Sverige. Du VIIIème au Xème siècle, ce pays connut une phase d'expansion considérable : les Vikings suédois ou Varègues s'emparèrent des côtes orientales de la mer Baltique et ouvrirent des voies commerciales qui, à partir des fleuves russes, les conduisirent jusqu'en Orient et Constantinople. Les conquérants Varègues appelés Ruotsi par les Finnois fondèrent Novgorod-la-Grande, Kiev, la "mère des villes russes" et donnèrent leur nom à la Russie (856-945).

Les Vikings commençaient à entraîner leurs enfants à la lutte dès l'âge de 5 ou 6 ans. Ils organisaient des compétitions dont les plus populaires se déroulaient dans l'île de Bren. Des prix substantiels décernés aux vainqueurs y attiraient aussi les lutteurs professionnels. De nombreuses compétitions avaient lieu à l'occasion des festivals qui comprenaient également d'autres jeux, des danses et des récitations de sagas.

Dans les pays scandinaves, à part l'Islande, les luttes traditionnelles ont disparu mais il reste des renseignements permettant de procéder à leur reconstitution ethnique et historique.
La ressemblance de certains de ces styles avec la lutte gréco-romaine est un élément important qui explique la supériorité absolue des lutteurs suédois et finlandais aux Jeux Olympiques de la première moitié du XXème siècle.

Puis des Russes dans la deuxième moitié du XXème siècle.

lundi 16 août 2010

Redécouvertes

Entre 1993 et 1995, par l'intermédiaire des compétitions telles que UFC, WFC ou Japan Vale Tudo, le grand public a redécouvert l'efficacité du ne-waza, les techniques du sol empruntées par le Gracie jiu-jitsu au judo traditionnel.Pourtant, dès 1905, en FRance, des judoka/ju-jitsuka faisaient déjà la démonstration de leur efficacité face à des lutteurs et autres Hercule de foire.

Et puis, rapidement, c'est la combinaison de la lutte et de la boxe qui s'est fait redécouvrir. Pourtant, ses origines sont beaucoup plus anciennes. En Grèce antique, on appelait ça le "pankration" (pancrace).

Eternelles redécouvertes !

Les temps changent.

Il y a une vingtaine d'années, quand on parlait de "meilleur combattant", la plupart des gens pensaient "champion du monde poids lourds de boxe anglaise professionnelle".Mais aujourd'hui, il y a fort à parier qu'on parlerait de champion d'arts martiaux mixtes (MMA).

samedi 14 août 2010

Quand les lutteurs traditionnels s'essaient à d'autres styles que le leur

Le 17 décembre 1995, le Tókyó's Ryógoku Kokugikan accueillait les 4èmes championnats du monde de sumo amateur. Trois catégories de poids permettaient aux lutteurs de "moins de 85kg" (poids légers), "moins de 115kg" (poids moyens) ou "plus de 115kg" (poids lourds) de se mesurer. Enfin, un quatrième tournoi permettait aux meilleurs de s'affronter en "toutes catégories" pour déterminer le champion suprême.

Cette année-là, c'est l'énorme Etatsunien Emmanuel Yarborough (2m04, 272kg) qui s'imposa face au représentant du pays hôte, le Japonais Tajichi Goto. Mais là n'est pas mon propos.

Ce qui est à noter, c'est qu'à l'occasion de cette compétition de sumo, les deux plus grands champions contemporains de luttes traditionnelles mongole, d'une part, et turque, d'autre part, se sont croisés : Badmaanyambuu Bat-Erdene et Ahmet Tasçi.

Le Mongol Bat-Erdene (1m92, 120kg) est le plus grand champion de tous les temps du Naadam avec 11 titres glanés entre 1988 et 1999. Il fut également un judoka de niveau international dans les années 1990 avec deux fois la place de vice-champion d'Asie "lourds" et "toutes catégories". En sumo amateur, il a concourru en "toutes catégories" : vice-champion du monde 1993 et champion du monde 1994. C'est donc en tenant du titre qu'il s'est présenté à l'édition 1995 où il monta une fois de plus sur le podium : obtenant le bronze cette fois.

Badmaanyambuu Bat-Erdene

Le Turc Ahmet Tasci (1m75, 95 à 105kg) est l'un des quatre lutteurs les plus titrés de l'histoire du Kirkpinar, la célèbre compétition de lutte à l'huile organisée depuis le XIVème siècle; à l'époque, sous l'autorité de l'Empire Ottoman. C'est le plus titré de l'époque contemporaine (depuis 1924 et la fondation de la République Turque). Il a obtenu 9 titres entre 1990 et 2000. Aux championnats du monde de sumo 1995, il a concourru chez "poids moyens" c'est-à-dire chez les moins de 115kg et y a obtenu la médaille de bronze (comme Bat-Erdene en "toutes catégories") derrière le Russe Yevgeni Sleptsov (argent) et le Japonais Ryuji Kumagia (en or pour la deuxième fois consécutive).

Ahmet Tasçi

La présence de ces deux champions au plus haut niveau mondial dans une discipline qui n'est pas leur spécialité montre leur valeur intrinsèque. Elle fait écho à d'autres, par exemple les lutteurs islandais Jóhannes Jósefsson et Sigurjón Pétursson, champions "toutes catégories" de glima, qui figurèrent eux aussi parmi les 4 ou 5 meilleurs mondiaux lors des Jeux Olympiques de 1908 et 1912.

On peut en déduire que si leur pays avait été économiquement et/ou militairement le plus puissant au monde de leur vivant (à l'image de l'Angleterre ou de la France à la fin du XIXème siècle, ou des Etats-Unis au XXème siècle), leur style de lutte, leur sport national, se serait imposé sur le plan international. En grands spécialistes de leur discipline traditionnelle, c'est Bat-Erdene et Ahmet Tasçi qui auraient été considérés comme les meilleurs lutteurs du monde. Ils n'auraient pas eu à s'essayer à d'autres styles.

En prolongeant l'analogie avec les pratiquants de glima, on peut imaginer que si les Vikings avaient continué à organiser leurs populaires compétitions de lutte sur l'île de Bren (comme ce fut le cas jadis), avec une régularité digne des Tailteann Games (des Celtes) ou des Jeux Olympiques (des Grecs et des Romains), leurs champions seraient probablement au panthéon des lutteurs aux côtés des Milon de Crotone et Gaddar Kel Aliço, à commencer par Ármann J. Lárusson, 15 fois champion "toutes catégories" de glima entre 1952 et 1967.

Yakhya Diop alias "Yékini"


Yékini est le surnom de Yakhya Diop, actuel "Roi des Arènes" de la lutte sénégalaise. Yahya Diop est né en 1974 à Bassoul, à côté de Joal-Fadiouth. Il mesure 1m92 et pèse 130kg.

Plusieurs fois champion d'Afrique de lutte (traditionnelle) sans frappes, il a aujourd'hui dans le sport national sénégalais (la lutte avec frappes) un palmarès de 19 combats, 18 victoires, 1 nul et 0 défaite :
- victoires contre : Kadd-Gui, Pouye n°2, Mor Nguer, Pape Cissé, Baye Fall, Mohamed Ali, Mor Fadam, Bombardier 2 fois, Lac de Guiers, Khadim Ndiaye 2 fois, Tyson (2 fois), Balla Bèye n°2 (3 fois) et Gris Bordeaux.
- match nul contre : Moustapha Guèye.

Ainsi il est le premier lutteur invaincu dans l'arène sénégalaise après douze ans de carrière.
Le 4 avril 2010 à l'occasion du cinquantenaire de l'indépendance du Sénégal, il accorde une revanche pour un cachet de 100.000.000 Fcfa à l'ancien Roi des Arènes Mohamed Ndao "Tyson" dans ce que beaucoup d'observateurs qualifient de "combat du siècle". Lors de ce combat, après un long temps d'observation, Yékini sort vainqueur et confirme ainsi son titre de "Roi des Arènes".

En 1999, le jeune Yakhya Diop avait aussi obtenu une médaille d'argent dans le style international de la "lutte libre", lors des All African Games chez les -130kg seulement devancé par l'Egyptien Hisham Abdelwahab Abdelmoamem, 1m79, 115kg, 7 fois champion d'Afrique de la spécialité entre 1997 et 2007.

mercredi 11 août 2010

Kyuzo Mifune, 10ème dan de Judo et meilleur élève de Jigoro Kano.

Bien que ne mesurant qu'1m61 pour un poids de 45kg, Kyuzo Mifune possedait une telle technique qu'il pouvait vaincre des sumotori de plus de 100kg.

Voici une vidéo de lui en combat debout :



Et au sol :

mercredi 4 août 2010

Teddy Riner est exceptionnel.

En 2009, Teddy Riner (2m02, 128kg) n'a pas simplement conservé son titre de champion du monde des poids lourds; il a conquis sa 5ème couronne mondiale en 4 années !

- 2006 : champion du monde junior des +100kg à 17 ans
- 2007 : champion du monde senior des +100kg à 18 ans (alors qu'il est encore un junior !)
- 2008 : champion du monde junior des +100kg et champion du monde senior des toutes catégories à 19 ans
- 2009 : champion du monde senior des +100kg à 20 ans
- 2010 : vainqueur de la coupe du monde des + 100kg (à Lisbonne).

Le seul titre majeur qui lui manque (alors qu'il n'a que 21 ans !), c'est celui de champion olympique. En 2008, il a dû se contenter de la médaille de bronze, vaincu par l'Ouzbek Abdullo Tangriev (champion du monde de kurash) en demi-finale, titre qui est finalement revenu au jeune Japonais Satoshi Ishii, (mal)heureusement déjà retiré du judo pour se lancer dans une carrière d'arts martiaux mixtes (MMA).

Si Teddy Riner ne se lasse pas, à cause du manque d'adversité, il est promis à bientôt dépasser les précédentes références du judo mondial : Naoya Ogawa (quadruple champion du monde), Yasuhiro Yamashita (quadruple champion du monde et champion olympique), et son compatriote David Douillet (quadruple champion du monde et double champion olympique).

mardi 3 août 2010

Jeux Olympiques modernes : compétition de référence à partir de quand ?

Les Jeux Olympiques Modernes ont connu leur première édition en 1896 (symboliquement organisée à Athènes, en Grèce). Fondés par un Français, Pierre de Coubertin, ils s'appuyaient sur le deuxième plus grand empire colonial de l'époque, celui de la France. L'édition de 1900 eut d'ailleurs lieu à Paris pour marquer l'origine de cette restauration. Très tôt, cette compétition reçut l'aval des Britanniques et des Etatsuniens qui eux-aussi organisèrent cette compétition sur leur sol : en 1904 à Saint-Louis, Etats-Unis, et en 1908 à Londres, au Royaume-Uni.

D'ailleurs, plusieurs tentatives avaient précédé la réussite de Coubertin.

Les jeux olympiques connaissent quelques timides tentatives de rénovation entre la fin du XVIIIe siècle, époque à laquelle on découvre les ruines des sites d'Olympie, et la fin du XIXe siècle. Citons ainsi l'Olympiade de la République qui se tient à Paris en 1796, 1797 et 1798. Esprit-Paul De Laffont-Poulotti réclame même le rétablissement des Jeux olympiques. Il va jusqu'à présenter un projet à la municipalité parisienne, qui rejette l’idée. Le CIO honora la mémoire de ce visionnaire en 1924. Parmi les autres tentatives, citons les Jeux du Rondeau en Dauphiné à partir de 1832, les Jeux scandinaves (en 1834 et 1836), les festivals olympiques britanniques (depuis 1849) comme les Jeux de Much Wenlock, les Jeux athlétiques disputés à Montréal (Canada) en 1843 et qui sont rebaptisés jeux olympiques pour les éditions 1844 et 1845 et les jeux olympiques de Zappas à Athènes en 1859 et 1870. L'Allemagne tient également un rôle important dans cette rénovation en étant déterminante en matière d'archéologie sur le site d'Olympie et en devenant, très tôt, favorable à la rénovation.
La fédération omnisports française USFSA fête son cinquième anniversaire le 26 novembre 1892 dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne à Paris. À cette occasion, Pierre de Coubertin appelle à la rénovation des Jeux olympiques.
Deux ans plus tard, du 16 au 23 juin 1894, se tient également à la Sorbonne le « Congrès pour le rétablissement des jeux olympiques ». Devant l’absence de réactions à son appel deux ans plus tôt, Pierre de Coubertin parvient à convaincre les représentants britanniques et américains, mais aussi d'autres nations, notamment la Jamaïque, la Nouvelle-Zélande ou la Suède. Plus de 2 000 personnes représentant douze nations assistent finalement au congrès, qui vote à l’unanimité la rénovation des Jeux olympiques. L'autre décision importante prise à l’occasion de ce Congrès est la condamnation des règlements sportifs de certaines fédérations (britanniques notamment) excluant les ouvriers et les artisans au nom d’un élitisme social qui allait à l’encontre des idéaux égalitaires français.

Faut-il pour autant oublier les nations non-européennes comme l'Empire Ottoman qui, cette année-là (1896) organisait sa 535ème édition consécutive du Kirkpinar. Le fait que les grandes puissances modernes choisissent d'organiser leur propre compétition internationale éclipse-t-il tout ce qui existait auparavant ?
Si c'est le cas, le Kirkpinar ne peut être retenu comme compétition internationale de référence que jusqu'en 1895. Et les champions qui ont conquis leur titre de baspehlivan après cette date ne doivent plus être considérés comme les meilleurs du monde.
Gaddar Kel Aliço (baspehlivan du Kirkpinar de 1861 à 1886) et Koca Yusuf (baspehlivan de 1887 à 1895 ou 1897) ne sont pas concernés par cette date butoir. Par contre, Adali Halil (baspehlivan de 1896 ou 1898 à 1913) tombe complètement sous ce couperet. D'ailleurs, comme son prédécesseur Koca Yusuf, après s'être rendu maître du Kirkpinar, il essaya de s'emparer du titre mondial professionnel de lutte en Europe. Là où Koca Usuf réussit (champion du monde de lutte catch-as-you-can-catch professionnelle en 1898 contre l'Etatsunien d'origine allemande Ernest Roeber), Adali Halil échoua ... de peu (vice-champion du monde de lutte gréco-romaine professionnelle en 1901, battu par l'Estonien Georg Hackenschmidt).

Si Adali Halil n'est plus considéré que comme un champion national (certes 16 ou 18 fois vainqueur du trophée ultime dans son pays), il disparaît des listes de champions iconiques où il occupait la deuxième place parmi les combattants sportifs des Temps Modernes entre Gaddar Kel Aliço et Alexander Karelin.
Mais on peut tolérer que deux compétitions de référence co-existent, au moins quelques décennies. En effet, dès 1924, le Kirkpinar deviendra une compétition strictement nationale lorsque l'Empire Ottoman cèdera la place sur l'échiquier mondial à la République Turque.

lundi 2 août 2010

La glima

Cette lutte traditionnelle est le plus ancien sport pratiqué en Islande et remonte à l'époque des Vikings et au-delà, puisqu'elle aurait été amenée de Norvège lors de la colonisation de la grande île du Nord. Il est donc plus que probable qu'elle a été pratiquée puis oubliée en Normandie. Les sagas nous apprennent qu'aux Xème et XIème siècles plusieurs sports étaient très populaires en Islande et que ceux qui les pratiquaient étaient hautement considérés. A l'époque des Vikings, il y avait la nage, différents types de jeux de balle et différentes formes de lutte, dont la glima, qui reste caractéristique de l'Islande. Autrefois lors des assemblées locales ou à la sortie du service religieux, des groupes d'hommes essayaient leur habileté et leur force dans un jeu de glima. Quand les écoles furent officiellement créées auprès des sièges épiscopaux de Holar (1552) et Skalholt (1553), cela constitua un terrain favorable pour le développement de la glima. Les étudiants qui la pratiquaient étaient aussi admirés pour leurs connaissances que pour leur prouesses sportives. Lors de Jeux Olympiques de 1908 ( Londres) et 1912 (Stockholm), des équipes islandaises de glima furent présentées et reçurent un accueil enthousiaste. La glima est difficile à décrire : c'est une sorte de lutte «civilisée» : elle débute par un cérémonial entre les deux adversaires, le «salut de glima» - ils se serrent la main comme au tennis, et ils continuent en utilisant sept prises de lutte connues et acceptées, avec leurs variantes, et terminent par le salut. C'est un art délicat d'équilibre, fait d'agilité et de présence d'esprit. Les adversaires sont debout, toujours droits, toujours en mouvement, avec leurs mains accrochées à la ceinture de l'adversaire. Ces ceintures sont prolongées par des lanières qui entourent chaque cuisse. La force physique n'intervient que quand le lutteur essaie une prise et qu'il réussit à mettre l'adversaire sur terre. Comme dans le jeu d'échecs, pour chaque prise il y a une prise défensive. Les prises sont la prise de jambe ou coup extérieur, le talon arrière, l'accrochage, le coup intérieur-extérieur ou crochet, le déclic extérieur, la hanche, la fesse. On considère qu'il y a chute lorsque l'un des adversaires touche le sol avec ses épaules ou ses genoux, ou s'il tombe avec les deux mains derrière son dos. Si les deux tombent en même temps c'est une «chute-crampon» («hundafall», littéralement «chute de chiens»). Si une chute n'intervient pas dans un laps de deux minutes, la manche est jouée et chacun a droit à un demi-point. Le terrain doit être plat et de niveau. A l'intérieur un plancher de bois est recommandé. La surface fait environ 5 x 8m et à l'extérieur du terrain il faut une bande de 1 à 2m de large de la même matière que le terrain. Après la salutation initiale, les adversaires saisissent la ceinture de l'autre. La main droite passe sous le bras gauche de l'adversaire, au-dessus et juste derrière la hanche de celui-ci. Avec la main gauche il tient la partie extérieure de la ceinture sur la cuisse droite de son adversaire. Le pied droit est peu en avant du gauche. Avant de commencer les sept prises, les joueurs se déplacent par petits pas légers comme des mouvements de valse, testant le point faible de l'adversaire et attendant de pouvoir le déséquilibrer et le précipiter au sol. Aujourd'hui encore ce sport est pratiqué par de nombreux jeunes et chaque hiver des compétitions ont lieu autour des églises ou parmi les troupeaux de moutons, dans les gymnases et écoles. http://www.iceland.org/fr/lambassade/tout-sur-Islande/fetes-traditions/glima/ La lutte était le sport le plus répandu/populaire à l'époque Viking. Il était pratiqué dans toutes les classes de la société. Les femmes s'adonnaient également à la lutte. Partout où les Vikings se rassemblaient, la lutte faisait partie des divertissements. Thor était le dieu de la lutte et les règles de la lutte étaient même écrites dans le système judiciaire. Dans le livre des lois connu sous le nom de "Grågås", il y avait des règles de lutte. Il existait trois styles principaux : Lutte libre, Glima et Lutte brute. "Lutte libre" et Glima. Ces variantes étaient des jeux et à ce titre très appréciées par la population. Les garçons commençaient à s'entraîner dès l'âge de 7 ou 8 ans et continuaient à lutter jusqu'à un âge avancé. Les compétitions étaient divisées en plusieurs catégories basées sur la force et l'habileté. Des compétitions par équipe étaient également organisées entre différents districts. La lutte libre était à peine différente de celle d'aujourd'hui. En Glima, la force n'était pas aussi importante que la technique et l'équilibre. Les combattants se projetaient au sol par de façon fulgurante, grâce à des mouvements rapides et à la ruse, aussi bien avec les pieds qu'avec les mains. La Glima est encore pratiquée en Scandinavie de nos jours et l'on pense qu'elle est inchangée depuis l'époque Viking. "Lutte brute". Les combats étaient brutaux et sauvages. Les combattants étaient extrêmement puissants et parfois psychologiquement déséquilibrés (fous !). La force de ces hommes est la base sur laquelle se sont développées les légendes de géants qui luttaient contre des créatures surnaturelles. L'issue de ces batailles se décidait soit épinglant son adversaire de face soit par une projection arrière. Une autre façon de remporter la victoire pouvait être de faucher les deux jambes.
Les Viking appréciaient aussi la lutte aquatique (dans l'eau). http://www.viking.no/e/life/sports/ewrestle.htm Explications supplémentaires sur ces autres styles de lutte viking Hryggspenna Hryggspenna est similaire aux autres styles de lutte contemporaine (comme la lutte gréco-romaine) et est plus une confrontation de force que de technique. En Hryggspenna, les opposants saisissent l'autre par le haut du corps; quiconque touche le sol par une autre partie de son corps que les pieds a perdu le combat. Lausatök En Lausatök (lutte lâcher-attraper), les opposants peuvent utiliser la prise de leur choix. Ce style est une reconstruction moderne étant donné qu'il n'était plus pratiqué depuis au moins 100 ans avant d'être restauré par la génération passée. C'est un style beaucoup plus agressif qui se différencie de nombreuses façons avec les autres styles de luttes islandaises. Lausatök existe sous deux formes :
- une version pour la défense personnelle
- et une version pour la compétition sportive, amicale.
Dans les deux cas, toutes les techniques de lutte sont autorisées mais, dans la version édulcorée, elles doivent être exécutée de façon à ne pas blesser l'adversaire. Dans un tel combat sportif, le vainqueur est celui qui reste debout tandis que l'autre est allongé sur le sol. Cela signifie que si les deux opposants tombent ensemble au sol, le combat doit continuer au sol par l'usage de techniques obligeant l'autre à rester au sol tandis qu'on se relève soi-même. Encore plus différente des autres formes de lutte islandaise : le lausatök utilisé pour la défense personnelle (tel qu'enseignée seulement dans une paire d'endroits en Scandinavie). Dans ce type d'entraînement, les techniques douloureuses ou la façon d'exécuter les techniques, qui ne sont pas autorisées dans les autres styles de luttes islandaises, sont étudiées aussi librement et créativement que possible tant qu'on ne blesse pas son partenaire. Lausatök est une des influences dans la création de l'art martial européen Runa Glima qui inclut les armes "bâton bagué simple", "double bâton bagué", "triple bâton bagué" et couteau. Les runes historiques dans le contexte d'un combat psychologique sont aussi étudiées par les pratiquants de la Glima qui sont réputés pour avoir recours à des sorts magiques. http://en.wikipedia.org/wiki/Glima Champions historiques de glima Le prix suprême en Glima a toujours été la Grettisbelti (ceinture de champion). Le vainqueur est appelé pendant des décennies le Glímukóngur, c'est à dire le Roi de la Glima. Les compétition de Glima islandaise ont toujours eu lieu sans catégorie de poids et les meilleurs lutteurs de chaque époque s'y sont mesurés. Ci-dessous, une liste des vainqueurs par année, avec le nom de leur club ou ville. Rois de la Glima d'Islande (champion national) 1905 Ólafur Valdimarsson (UMFA) 1906 Ólafur Valdimarsson (UMFA) 1907 Jóhannes Jósefsson (UMFA) 1908 Jóhannes Jósefsson (UMFA) 4ème des Jeux Olympiques de 1908 en gréco-romaine chez les - de 73kg 1909 Guðmundur A. Stefánsson (Ármann) 1910 Sigurjón Pétursson (Ármann) 1911 Sigurjón Pétursson (Ármann) 1912 Sigurjón Pétursson (Ármann) 5ème des Jeux Olympiques de 1912 en gréco-romaine chez les - de 82,5kg 1913 Sigurjón Pétursson (Ármann) 1919 Tryggvi Gunnarsson (Ármann) 1920 Tryggvi Gunnarsson (Ármann) 1921 Hermann Jónasson (Ármann) 1922 Sigurður Greipsson (Umf. Bisk) 1923 Sigurður Greipsson (Umf. Bisk) 1924 Sigurður Greipsson (Umf. Bisk) 1925 Sigurður Greipsson (Umf. Bisk) 1926 Sigurður Greipsson (Umf. Bisk) 1927 Þorgeir Jónsson (Stefni) 1928 Þorgeir Jónsson (Stefni) 1929 Sigurður Thorarensen (Ármann) 1930 Sigurður Thorarensen (Ármann) 1931 Sigurður Thorarensen (Ármann) 1932 Lárus Salómonsson (Ármann) 1933 Lárus Salómonsson (Ármann) 1934 Sigurður Thorarensen (Ármann) 1935 Sigurður Thorarensen (Ármann) 1936 Sigurður Thorarensen (Ármann) 1937 Skúli Þorleifsson (Ármann) 1938 Lárus Salómonsson (Ármann) 1939 Ingimundur Guðmundsson (Ármann) 1940 Ingimundur Guðmundssson (Ármann) 1941 Kjartan Bergm. Guðjónsson (Ármann) 1942 Kristmundur J Sigurðsson (Ármann) 1943 Guðmundur Ágústsson (Umf. Vöku) 1944 Guðmundur Ágústsson (Ármann) 1945 Guðmundur Ágústsson (Ármann) 1946 Guðmundur Ágústsson (Ármann) 1947 Guðmundur Ágústsson (Ármann) 1948 Guðmundur Guðmundsson (Ármann) 1949 Guðmundur Guðmundsson (Ármann) 1950 Rúnar Guðmundsson (Umf. Vöku) 1951 Rúnar Guðmundsson (Ármann) 1952 Ármann J Lárusson (Umf. R) 1953 Rúnar Guðmundsson (Ármann) 1954 Ármann J Lárusson (Umf. R) 1955 Ármann J Lárusson (Umf. R) 1956 Ármann J Lárusson (Umf. R) 1957 Ármann J Lárusson (Umf. R) 1958 Ármann J Lárusson (Umf. R) 1959 Ármann J Lárusson (Umf. R) 1960 Ármann J Lárusson (Umf. R) 1961 Ármann J Lárusson (Umf. Breiðablik) 1962 Ármann J Lárusson (Umf. Breiðablik) 1963 Ármann J Lárusson (Umf. Breiðablik) 1964 Ármann J Lárusson (Umf. Breiðablik) 1965 Ármann J Lárusson (Umf. Breiðablik) 1966 Ármann J Lárusson (Umf. Breiðablik) 1967 Ármann J Lárusson (Umf. Breiðablik) 1968 Sigtryggur Sigurðsson (KR) 1969 Sveinn Guðmundsson (HSH) 1970 Sigtryggur Sigurðsson (KR) 1971 Sigtryggur Sigurðsson (KR) 1972 Jón E Unndórsson (KR) 1973 Jón E Unndórsson (KR) 1974 Hjálmur Sigurðsson (Umf. Víkverja) 1975 Pétur V Yngvason (Umf. Víkverja) 1976 Ingi Þór Yngvason (HSÞ) 1977 Ingi Þór Yngvason (HSÞ) 1978 Ómar Úlfarsson (KR) 1979 Ingi Þór Yngvason (HSÞ) 1980 Pétur V Yngvason (HSÞ) 1981 Ingi Þór Yngvason (HSÞ) 1982 Pétur V Yngvason (HSÞ) 1983 Eyþór Pétursson (HSÞ) 1984 Pétur V Yngvason (HSÞ) 1985 Ólafur H Ólafsson (KR) 1986 Ólafur H Ólafsson (KR) 1987 Eyþór Pétursson (HSÞ) 1988 Pétur V Yngvason (HSÞ) 1989 Ólafur H Ólafsson (KR) 1990 Ólafur H Ólafsson (KR) 1991 Ólafur H Ólafsson (KR) 1992 Jóhannes Sveinbjörnsson (HSK) 1993 Jóhannes Sveinbjörnsson (HSK) 1994 Orri Björnsson (KR) 1995 Jóhannes Sveinbjörnsson (HSK) 1996 Ingibergur Jón Sigurðsson (Ármann) 1997 Ingibergur Jón Sigurðsson (Umf. Víkverja) 1998 Ingibergur Jón Sigurðsson (Umf. Víkverja) 1999 Ingibergur Jón Sigurðsson (Umf. Víkverja) 2000 Ingibergur Jón Sigurðsson (Umf. Víkverja) 2001 Ingibergur Jón Sigurðsson (Umf. Víkverja) 2002 Ingibergur Jón Sigurðsson (Umf. Víkverja) 2003 Ólafur Oddur Sigurðsson (HSK) 2004 Pétur Eyþórsson (Víkverja) 2005 Pétur Eyþórsson (KR) 2006 Jón Birgir Valsson (KR) 2007 Pétur Eyþórsson (KR) 2008 Pétur Þórir Gunnarsson (HSÞ) 2009 Pétur Þórir Gunnarsson (HSÞ)

Le premier championnat du monde de Glima et d'Hryggspenna s'est tenu à Roskilde, au Danemark en août 2008. Pétur Þórir Gunnarsson (ci-dessus) est devenu le premier champion du monde de Glima chez les - de 100kg. Mais le plus grand champion de glima du XXème siècle, son seul champion iconique, le seul à avoir atteint (et dépassé) le seuil symbolique des 12 années (3 olympiades pleines) est Ármann J Lárusson : 15 fois détenteur de la ceinture (dont 14 consécutivement) de 1952 à 1967.

Turquie vs Iran (en lutte)

La Turquie et l'Iran sont deux nations qui ont un grand héritage dans le domaine de la lutte. Leurs traditions se sont même mêlées à la fin du Moyen-Âge lorsque le sultan de l'Empire Ottoman et le Shah de Perse invitaient régulièrement leurs meilleurs lutteurs à se mesurer pacifiquement.

Pourtant, de nos jours, la Turquie supplante largement l'Iran avec, dans la catégorie des poids lourds, 7 titres mondiaux ou olympiques contre 1 seul pour l'ancienne Perse.

Palmarès des champions poids lourds pour la Turquie :
- Ahmet Mersinli Kirecci (JO de 1948 en gréco-romaine)
- Hamit Kaplan (JO de 1956 en lutte libre)
- Hamit Kaplan (Mondiaux de 1957 en lutte libre)
- Mahmut Demir (Mondiaux de 1994 en lutte libre)
- Mahmut Demir (JO de 1996 en lutte libre)
- Zekeriya Gueclue (Mondiaux de 1997 en lutte libre)
- Aydin Polatci (Mondiaux de 2005 en lutte libre)

Palmarès de l'Iran en poids lourds :
- Ali Reza Soleimani (Mondiaux de 1989 en lutte libre)

Et encore, si l'on ajoutait quelques territoires qui appartenait encore à l'Empire Ottoman à la fin du XIXème siècle (l'âge d'or des champions du Kirkpinar, avec Gaddar Kel Aliço, Koca Yusuf et Adali Halil), ce nombre pourrait plus que doubler. Par exemple, la Bulgarie fut longtemps sous contrôle des Ottomans et a, à ce titre, fourni d'excellents baspehlivan aux tournois de yagli gures (lutte à l'huile).

Champions du monde ou olympiques poids lourds pour la Bulgarie :
- Ljutwi Dshiber Achmedov (Mondiaux de 1959 en lutte libre)
- Alexander Tomow (Mondiaux de 1971 en gréco-romaine)
- Alexander Tomow (Mondiaux de 1973 en gréco-romaine)
- Alexander Tomow (Mondiaux de 1974 en gréco-romaine)
- Alexander Tomow (Mondiaux de 1975 en gréco-romaine)
- Nikola Dinev (Mondiaux de 1977 en gréco-romaine)
- Alexander Tomow (Mondiaux de 1979 en gréco-romaine)
- Nikola Dinev (Mondiaux de 1982 en gréco-romaine)

En comparant les titres obtenus chez les hommes forts (les poids lourds), on obtient un classement des grandes nations de lutte :
- en lutte gréco-romaine
1. la Russie (ex-URSS), avec 32 titres conquis par 10 champions différents
2. la Suède, avec 7 titres conquis par 6 champions différents
3. la Bulgarie, avec 7 titres conquis par 2 champions différents
- en lutte libre :
1. la Russie (ex-URSS), avec 32 titres conquis par 9 champions différents
2. les Etats-Unis, avec 8 titres conquis par 4 champions différents
3. la Turquie, avec 6 titres conquis par 4 champions différents.

Ce qui différencie probablement la Turquie (et la Bulgarie si on se réfère à l'héritage ottoman) de l'Iran, c'est la tenue régulière d'au moins une compétition régulière de grande échelle. Le Kirkpinar d'Edirne fut cette compétition depuis le XIVème siècle.

Les Etats-Unis sont une nation jeune, mais puissante économiquement et influente culturellement. Ainsi, ce pays a imposé son style de lutte aux nations partipant aux Jeux Olympiques Modernes : la lutte libre. Que cette compétition fut fondée par un Français ne doit pas masquer le fait que les Britanniques et leurs héritiers les Etatsuniens étaient les précurseurs du sport moderne.

Reste à expliquer la présence des deux autres nations de ces podiums : la Suède et surtout la Russie. Leurs origines ethniques sont communes : le peuple des Vikings (appelés Varègues par les Russes). Le style de lutte viking n'est autre que la glima (encore aujourd'hui sport national en Islande). Ah ! Si les Viking avaient eu leur grande compétition sportive, d'immenses champions dignes de Milon de Crotone ou de Kel Aliço auraient sûrement marqué l'histoire !