samedi 28 août 2010

La catégorie d'âge "espoir" en lutte

De 1969 à 1995, des championnats internationaux ont été organisés pour la catégorie d'âge "espoir" qui s'intercale entre les "juniors" et les "seniors". Elle correspond généralement aux moins de 23 ans (par exemple : 20-22 ans en athlétisme).

Les différentes compétitions internationales qui eurent lieu pendant ce quart de siècle furent : les championnats du monde, les championnats d'Europe, les Jeux des Balkans, les championnats panaméricains, les coupes du monde, les championnats arabes et les championnats nordiques.

Voici quels furent les principaux vainqueurs, à savoir les "poids lourds" aux championnats du monde (et coupes du monde) successifs :

1969 : Soslan Andiev d'URSS (+100kg, libre) et Shota Morshiladse d'URSS (+100kg, gréco-romaine)
1971 : Mark Bittick des Etats-Unis (+87kg, libre) et Stefan Ognafov de Bulgarie (+87kg, gréco-romaine)
1973 : Strastew de Bulgarie (+100kg, libre) et Nikolov de Bulgarie (+100kg, gréco-romaine)
1975 : Jozsef Balla de Bulgarie (+100kg, libre) et Avtandil Maisuradze d'URSS (+100kg, gréco-romaine)
1977 : Petar Ivanov de Bulgarie (+100kg, libre) et Beloglasov d'URSS (+100kg, gréco-romaine)
1979 : M. Blagoev de Bulgarie (+100kg, libre) et Rangel Gerovski de Bulgarie (+100kg, gréco-romaine)
1981 : Zangiev d'URSS (+100kg, libre) et Igor Rostorotzki d'URSS (-130kg, gréco-romaine)
1983 : John Tenta du Canada (+100kg, libre) et Krasimir Radoev de Bulgarie (+100kg, gréco-romaine)
1984 (coupe du monde) : Nikolai Ivanov d'URSS (+100kg, libre)
1985 : Nikolai Latushkin d'URSS (+100kg, libre) et Alexandre Karelin (-130kg, gréco-romaine)
1986 (coupe du monde) : Alexey Medved d'URSS (+100kg, libre)
1987 : Alexey Medved d'URSS (-130kg, libre) et Alexandre Karelin (-130kg, gréco-romaine)
1988 (coupe du monde) : Murabi Valiev d'URSS (-130kg, libre) et Andrey Grishin d'URSS (-130kg, gréco-romaine)
1989 : Andrej Shumilin d'URSS (-130kg, libre) et Sergej Mureiko d'URSS (-130kg, gréco-romaine)
1990 (coupe du monde) : Shorik Kashinov d'URSS (-130kg, libre)
1991 : Shorik Kashinov d'URSS (-130kg, libre) et Youri Evseytchik d'URSS (-130kg, gréco-romaine)
1992 (coupe du monde) : Erdogan Kaplan de Turquie (-130kg, gréco-romaine)
1993 : Vyasheslav Pirski de Bélarus (-130kg, libre) et Jason Gleasman des Etats-Unis (-130kg, gréco-romaine)
1995 : Timur Piliev de Russie (-130kg, libre) et Dimitry Debelka de Bélarus (-130kg, gréco-romaine).

Alexandre Karelin (lutte gréco-romaine) fut le seul lutteur à réussir un doublé aux championnats du monde "espoir" avec ses victoires en 1985 (à 18 ans) et 1987 (à 20 ans).
Ses compatriotes Alexey Medved et Shorik Kashinov (lutte libre) réussirent quant à eux le doublé coupe et championnat du monde "espoir", respectivement en 1986-1987 (à 19-20 ans) et en 1990-1991.

lundi 23 août 2010

Les héritiers des Vikings

Chez les poids lourds, les "hommes forts" de la lutte, le classement des nations (depuis que les Jeux Olympiques Modernes et les Championnats du monde existent) est le suivant :

- en lutte gréco-romaine
1. la Russie (ex-URSS), avec 32 titres conquis par 10 champions différents
2. la Suède, avec 7 titres conquis par 6 champions différents
3. la Bulgarie, avec 7 titres conquis par 2 champions différents

- en lutte libre :
1. la Russie (ex-URSS), avec 32 titres conquis par 9 champions différents
2. les Etats-Unis, avec 8 titres conquis par 4 champions différents
3. la Turquie, avec 6 titres conquis par 4 champions différents.

La présence de la Turquie et de la Bulgarie semble une évidence quand on sait que l'Empire Ottoman (qui englobait ces deux pays jusqu'aux années 1920) organisait la plus importante compétition de lutte (et même de tous les sports confondus) jusqu'à ce que Pierre de Coubertin ne restaure les Jeux Olympiques. Cette compétition, le Kirkpinar d'Edirne, existe encore aujourd'hui, et a lieu annuellement sans discontinuer depuis le XIVème siècle.
Première puissance économique et militaire du monde, les Etats-Unis d'Amérique sont forcément également présents dans le domaine sportif, et leur style de lutte, la lutte libre, synthèse des nombreux styles traditionnels anglo-saxons, est un sport majeur des Jeux Olympiques Modernes.

Reste à expliquer la présence des deux autres nations de ces podiums : la Suède et surtout la Russie.

C'est l'historien romain Tacite qui, au Ier siècle de notre ère, a pour la première fois mentionné la Suède sous son nom actuel. Elle était alors habitée par les Angles, les Goths, les Burgondes et les Svears et peut être considérée comme le berceau des peuples germaniques. Après les grandes invasions des IVème et Vème siècles, et le départ des autres tribus, les Svears, restés seuls, étendirent leur autorité à l'ensemble du territoire. Ils créèrent ainsi le royaume des Suédois ou Svearnas Rike, expression qui a donné le terme actuel de Sverige. Du VIIIème au Xème siècle, ce pays connut une phase d'expansion considérable : les Vikings suédois ou Varègues s'emparèrent des côtes orientales de la mer Baltique et ouvrirent des voies commerciales qui, à partir des fleuves russes, les conduisirent jusqu'en Orient et Constantinople. Les conquérants Varègues appelés Ruotsi par les Finnois fondèrent Novgorod-la-Grande, Kiev, la "mère des villes russes" et donnèrent leur nom à la Russie (856-945).

Les Vikings commençaient à entraîner leurs enfants à la lutte dès l'âge de 5 ou 6 ans. Ils organisaient des compétitions dont les plus populaires se déroulaient dans l'île de Bren. Des prix substantiels décernés aux vainqueurs y attiraient aussi les lutteurs professionnels. De nombreuses compétitions avaient lieu à l'occasion des festivals qui comprenaient également d'autres jeux, des danses et des récitations de sagas.

Dans les pays scandinaves, à part l'Islande, les luttes traditionnelles ont disparu mais il reste des renseignements permettant de procéder à leur reconstitution ethnique et historique.
La ressemblance de certains de ces styles avec la lutte gréco-romaine est un élément important qui explique la supériorité absolue des lutteurs suédois et finlandais aux Jeux Olympiques de la première moitié du XXème siècle.

Puis des Russes dans la deuxième moitié du XXème siècle.

lundi 16 août 2010

Redécouvertes

Entre 1993 et 1995, par l'intermédiaire des compétitions telles que UFC, WFC ou Japan Vale Tudo, le grand public a redécouvert l'efficacité du ne-waza, les techniques du sol empruntées par le Gracie jiu-jitsu au judo traditionnel.Pourtant, dès 1905, en FRance, des judoka/ju-jitsuka faisaient déjà la démonstration de leur efficacité face à des lutteurs et autres Hercule de foire.

Et puis, rapidement, c'est la combinaison de la lutte et de la boxe qui s'est fait redécouvrir. Pourtant, ses origines sont beaucoup plus anciennes. En Grèce antique, on appelait ça le "pankration" (pancrace).

Eternelles redécouvertes !

Les temps changent.

Il y a une vingtaine d'années, quand on parlait de "meilleur combattant", la plupart des gens pensaient "champion du monde poids lourds de boxe anglaise professionnelle".Mais aujourd'hui, il y a fort à parier qu'on parlerait de champion d'arts martiaux mixtes (MMA).

samedi 14 août 2010

Quand les lutteurs traditionnels s'essaient à d'autres styles que le leur

Le 17 décembre 1995, le Tókyó's Ryógoku Kokugikan accueillait les 4èmes championnats du monde de sumo amateur. Trois catégories de poids permettaient aux lutteurs de "moins de 85kg" (poids légers), "moins de 115kg" (poids moyens) ou "plus de 115kg" (poids lourds) de se mesurer. Enfin, un quatrième tournoi permettait aux meilleurs de s'affronter en "toutes catégories" pour déterminer le champion suprême.

Cette année-là, c'est l'énorme Etatsunien Emmanuel Yarborough (2m04, 272kg) qui s'imposa face au représentant du pays hôte, le Japonais Tajichi Goto. Mais là n'est pas mon propos.

Ce qui est à noter, c'est qu'à l'occasion de cette compétition de sumo, les deux plus grands champions contemporains de luttes traditionnelles mongole, d'une part, et turque, d'autre part, se sont croisés : Badmaanyambuu Bat-Erdene et Ahmet Tasçi.

Le Mongol Bat-Erdene (1m92, 120kg) est le plus grand champion de tous les temps du Naadam avec 11 titres glanés entre 1988 et 1999. Il fut également un judoka de niveau international dans les années 1990 avec deux fois la place de vice-champion d'Asie "lourds" et "toutes catégories". En sumo amateur, il a concourru en "toutes catégories" : vice-champion du monde 1993 et champion du monde 1994. C'est donc en tenant du titre qu'il s'est présenté à l'édition 1995 où il monta une fois de plus sur le podium : obtenant le bronze cette fois.

Badmaanyambuu Bat-Erdene

Le Turc Ahmet Tasci (1m75, 95 à 105kg) est l'un des quatre lutteurs les plus titrés de l'histoire du Kirkpinar, la célèbre compétition de lutte à l'huile organisée depuis le XIVème siècle; à l'époque, sous l'autorité de l'Empire Ottoman. C'est le plus titré de l'époque contemporaine (depuis 1924 et la fondation de la République Turque). Il a obtenu 9 titres entre 1990 et 2000. Aux championnats du monde de sumo 1995, il a concourru chez "poids moyens" c'est-à-dire chez les moins de 115kg et y a obtenu la médaille de bronze (comme Bat-Erdene en "toutes catégories") derrière le Russe Yevgeni Sleptsov (argent) et le Japonais Ryuji Kumagia (en or pour la deuxième fois consécutive).

Ahmet Tasçi

La présence de ces deux champions au plus haut niveau mondial dans une discipline qui n'est pas leur spécialité montre leur valeur intrinsèque. Elle fait écho à d'autres, par exemple les lutteurs islandais Jóhannes Jósefsson et Sigurjón Pétursson, champions "toutes catégories" de glima, qui figurèrent eux aussi parmi les 4 ou 5 meilleurs mondiaux lors des Jeux Olympiques de 1908 et 1912.

On peut en déduire que si leur pays avait été économiquement et/ou militairement le plus puissant au monde de leur vivant (à l'image de l'Angleterre ou de la France à la fin du XIXème siècle, ou des Etats-Unis au XXème siècle), leur style de lutte, leur sport national, se serait imposé sur le plan international. En grands spécialistes de leur discipline traditionnelle, c'est Bat-Erdene et Ahmet Tasçi qui auraient été considérés comme les meilleurs lutteurs du monde. Ils n'auraient pas eu à s'essayer à d'autres styles.

En prolongeant l'analogie avec les pratiquants de glima, on peut imaginer que si les Vikings avaient continué à organiser leurs populaires compétitions de lutte sur l'île de Bren (comme ce fut le cas jadis), avec une régularité digne des Tailteann Games (des Celtes) ou des Jeux Olympiques (des Grecs et des Romains), leurs champions seraient probablement au panthéon des lutteurs aux côtés des Milon de Crotone et Gaddar Kel Aliço, à commencer par Ármann J. Lárusson, 15 fois champion "toutes catégories" de glima entre 1952 et 1967.

Yakhya Diop alias "Yékini"


Yékini est le surnom de Yakhya Diop, actuel "Roi des Arènes" de la lutte sénégalaise. Yahya Diop est né en 1974 à Bassoul, à côté de Joal-Fadiouth. Il mesure 1m92 et pèse 130kg.

Plusieurs fois champion d'Afrique de lutte (traditionnelle) sans frappes, il a aujourd'hui dans le sport national sénégalais (la lutte avec frappes) un palmarès de 19 combats, 18 victoires, 1 nul et 0 défaite :
- victoires contre : Kadd-Gui, Pouye n°2, Mor Nguer, Pape Cissé, Baye Fall, Mohamed Ali, Mor Fadam, Bombardier 2 fois, Lac de Guiers, Khadim Ndiaye 2 fois, Tyson (2 fois), Balla Bèye n°2 (3 fois) et Gris Bordeaux.
- match nul contre : Moustapha Guèye.

Ainsi il est le premier lutteur invaincu dans l'arène sénégalaise après douze ans de carrière.
Le 4 avril 2010 à l'occasion du cinquantenaire de l'indépendance du Sénégal, il accorde une revanche pour un cachet de 100.000.000 Fcfa à l'ancien Roi des Arènes Mohamed Ndao "Tyson" dans ce que beaucoup d'observateurs qualifient de "combat du siècle". Lors de ce combat, après un long temps d'observation, Yékini sort vainqueur et confirme ainsi son titre de "Roi des Arènes".

En 1999, le jeune Yakhya Diop avait aussi obtenu une médaille d'argent dans le style international de la "lutte libre", lors des All African Games chez les -130kg seulement devancé par l'Egyptien Hisham Abdelwahab Abdelmoamem, 1m79, 115kg, 7 fois champion d'Afrique de la spécialité entre 1997 et 2007.

mercredi 11 août 2010

Kyuzo Mifune, 10ème dan de Judo et meilleur élève de Jigoro Kano.

Bien que ne mesurant qu'1m61 pour un poids de 45kg, Kyuzo Mifune possedait une telle technique qu'il pouvait vaincre des sumotori de plus de 100kg.

Voici une vidéo de lui en combat debout :



Et au sol :

mercredi 4 août 2010

Teddy Riner est exceptionnel.

En 2009, Teddy Riner (2m02, 128kg) n'a pas simplement conservé son titre de champion du monde des poids lourds; il a conquis sa 5ème couronne mondiale en 4 années !

- 2006 : champion du monde junior des +100kg à 17 ans
- 2007 : champion du monde senior des +100kg à 18 ans (alors qu'il est encore un junior !)
- 2008 : champion du monde junior des +100kg et champion du monde senior des toutes catégories à 19 ans
- 2009 : champion du monde senior des +100kg à 20 ans
- 2010 : vainqueur de la coupe du monde des + 100kg (à Lisbonne).

Le seul titre majeur qui lui manque (alors qu'il n'a que 21 ans !), c'est celui de champion olympique. En 2008, il a dû se contenter de la médaille de bronze, vaincu par l'Ouzbek Abdullo Tangriev (champion du monde de kurash) en demi-finale, titre qui est finalement revenu au jeune Japonais Satoshi Ishii, (mal)heureusement déjà retiré du judo pour se lancer dans une carrière d'arts martiaux mixtes (MMA).

Si Teddy Riner ne se lasse pas, à cause du manque d'adversité, il est promis à bientôt dépasser les précédentes références du judo mondial : Naoya Ogawa (quadruple champion du monde), Yasuhiro Yamashita (quadruple champion du monde et champion olympique), et son compatriote David Douillet (quadruple champion du monde et double champion olympique).

mardi 3 août 2010

Jeux Olympiques modernes : compétition de référence à partir de quand ?

Les Jeux Olympiques Modernes ont connu leur première édition en 1896 (symboliquement organisée à Athènes, en Grèce). Fondés par un Français, Pierre de Coubertin, ils s'appuyaient sur le deuxième plus grand empire colonial de l'époque, celui de la France. L'édition de 1900 eut d'ailleurs lieu à Paris pour marquer l'origine de cette restauration. Très tôt, cette compétition reçut l'aval des Britanniques et des Etatsuniens qui eux-aussi organisèrent cette compétition sur leur sol : en 1904 à Saint-Louis, Etats-Unis, et en 1908 à Londres, au Royaume-Uni.

D'ailleurs, plusieurs tentatives avaient précédé la réussite de Coubertin.

Les jeux olympiques connaissent quelques timides tentatives de rénovation entre la fin du XVIIIe siècle, époque à laquelle on découvre les ruines des sites d'Olympie, et la fin du XIXe siècle. Citons ainsi l'Olympiade de la République qui se tient à Paris en 1796, 1797 et 1798. Esprit-Paul De Laffont-Poulotti réclame même le rétablissement des Jeux olympiques. Il va jusqu'à présenter un projet à la municipalité parisienne, qui rejette l’idée. Le CIO honora la mémoire de ce visionnaire en 1924. Parmi les autres tentatives, citons les Jeux du Rondeau en Dauphiné à partir de 1832, les Jeux scandinaves (en 1834 et 1836), les festivals olympiques britanniques (depuis 1849) comme les Jeux de Much Wenlock, les Jeux athlétiques disputés à Montréal (Canada) en 1843 et qui sont rebaptisés jeux olympiques pour les éditions 1844 et 1845 et les jeux olympiques de Zappas à Athènes en 1859 et 1870. L'Allemagne tient également un rôle important dans cette rénovation en étant déterminante en matière d'archéologie sur le site d'Olympie et en devenant, très tôt, favorable à la rénovation.
La fédération omnisports française USFSA fête son cinquième anniversaire le 26 novembre 1892 dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne à Paris. À cette occasion, Pierre de Coubertin appelle à la rénovation des Jeux olympiques.
Deux ans plus tard, du 16 au 23 juin 1894, se tient également à la Sorbonne le « Congrès pour le rétablissement des jeux olympiques ». Devant l’absence de réactions à son appel deux ans plus tôt, Pierre de Coubertin parvient à convaincre les représentants britanniques et américains, mais aussi d'autres nations, notamment la Jamaïque, la Nouvelle-Zélande ou la Suède. Plus de 2 000 personnes représentant douze nations assistent finalement au congrès, qui vote à l’unanimité la rénovation des Jeux olympiques. L'autre décision importante prise à l’occasion de ce Congrès est la condamnation des règlements sportifs de certaines fédérations (britanniques notamment) excluant les ouvriers et les artisans au nom d’un élitisme social qui allait à l’encontre des idéaux égalitaires français.

Faut-il pour autant oublier les nations non-européennes comme l'Empire Ottoman qui, cette année-là (1896) organisait sa 535ème édition consécutive du Kirkpinar. Le fait que les grandes puissances modernes choisissent d'organiser leur propre compétition internationale éclipse-t-il tout ce qui existait auparavant ?
Si c'est le cas, le Kirkpinar ne peut être retenu comme compétition internationale de référence que jusqu'en 1895. Et les champions qui ont conquis leur titre de baspehlivan après cette date ne doivent plus être considérés comme les meilleurs du monde.
Gaddar Kel Aliço (baspehlivan du Kirkpinar de 1861 à 1886) et Koca Yusuf (baspehlivan de 1887 à 1895 ou 1897) ne sont pas concernés par cette date butoir. Par contre, Adali Halil (baspehlivan de 1896 ou 1898 à 1913) tombe complètement sous ce couperet. D'ailleurs, comme son prédécesseur Koca Yusuf, après s'être rendu maître du Kirkpinar, il essaya de s'emparer du titre mondial professionnel de lutte en Europe. Là où Koca Usuf réussit (champion du monde de lutte catch-as-you-can-catch professionnelle en 1898 contre l'Etatsunien d'origine allemande Ernest Roeber), Adali Halil échoua ... de peu (vice-champion du monde de lutte gréco-romaine professionnelle en 1901, battu par l'Estonien Georg Hackenschmidt).

Si Adali Halil n'est plus considéré que comme un champion national (certes 16 ou 18 fois vainqueur du trophée ultime dans son pays), il disparaît des listes de champions iconiques où il occupait la deuxième place parmi les combattants sportifs des Temps Modernes entre Gaddar Kel Aliço et Alexander Karelin.
Mais on peut tolérer que deux compétitions de référence co-existent, au moins quelques décennies. En effet, dès 1924, le Kirkpinar deviendra une compétition strictement nationale lorsque l'Empire Ottoman cèdera la place sur l'échiquier mondial à la République Turque.

lundi 2 août 2010

La glima

Cette lutte traditionnelle est le plus ancien sport pratiqué en Islande et remonte à l'époque des Vikings et au-delà, puisqu'elle aurait été amenée de Norvège lors de la colonisation de la grande île du Nord. Il est donc plus que probable qu'elle a été pratiquée puis oubliée en Normandie. Les sagas nous apprennent qu'aux Xème et XIème siècles plusieurs sports étaient très populaires en Islande et que ceux qui les pratiquaient étaient hautement considérés. A l'époque des Vikings, il y avait la nage, différents types de jeux de balle et différentes formes de lutte, dont la glima, qui reste caractéristique de l'Islande. Autrefois lors des assemblées locales ou à la sortie du service religieux, des groupes d'hommes essayaient leur habileté et leur force dans un jeu de glima. Quand les écoles furent officiellement créées auprès des sièges épiscopaux de Holar (1552) et Skalholt (1553), cela constitua un terrain favorable pour le développement de la glima. Les étudiants qui la pratiquaient étaient aussi admirés pour leurs connaissances que pour leur prouesses sportives. Lors de Jeux Olympiques de 1908 ( Londres) et 1912 (Stockholm), des équipes islandaises de glima furent présentées et reçurent un accueil enthousiaste. La glima est difficile à décrire : c'est une sorte de lutte «civilisée» : elle débute par un cérémonial entre les deux adversaires, le «salut de glima» - ils se serrent la main comme au tennis, et ils continuent en utilisant sept prises de lutte connues et acceptées, avec leurs variantes, et terminent par le salut. C'est un art délicat d'équilibre, fait d'agilité et de présence d'esprit. Les adversaires sont debout, toujours droits, toujours en mouvement, avec leurs mains accrochées à la ceinture de l'adversaire. Ces ceintures sont prolongées par des lanières qui entourent chaque cuisse. La force physique n'intervient que quand le lutteur essaie une prise et qu'il réussit à mettre l'adversaire sur terre. Comme dans le jeu d'échecs, pour chaque prise il y a une prise défensive. Les prises sont la prise de jambe ou coup extérieur, le talon arrière, l'accrochage, le coup intérieur-extérieur ou crochet, le déclic extérieur, la hanche, la fesse. On considère qu'il y a chute lorsque l'un des adversaires touche le sol avec ses épaules ou ses genoux, ou s'il tombe avec les deux mains derrière son dos. Si les deux tombent en même temps c'est une «chute-crampon» («hundafall», littéralement «chute de chiens»). Si une chute n'intervient pas dans un laps de deux minutes, la manche est jouée et chacun a droit à un demi-point. Le terrain doit être plat et de niveau. A l'intérieur un plancher de bois est recommandé. La surface fait environ 5 x 8m et à l'extérieur du terrain il faut une bande de 1 à 2m de large de la même matière que le terrain. Après la salutation initiale, les adversaires saisissent la ceinture de l'autre. La main droite passe sous le bras gauche de l'adversaire, au-dessus et juste derrière la hanche de celui-ci. Avec la main gauche il tient la partie extérieure de la ceinture sur la cuisse droite de son adversaire. Le pied droit est peu en avant du gauche. Avant de commencer les sept prises, les joueurs se déplacent par petits pas légers comme des mouvements de valse, testant le point faible de l'adversaire et attendant de pouvoir le déséquilibrer et le précipiter au sol. Aujourd'hui encore ce sport est pratiqué par de nombreux jeunes et chaque hiver des compétitions ont lieu autour des églises ou parmi les troupeaux de moutons, dans les gymnases et écoles. http://www.iceland.org/fr/lambassade/tout-sur-Islande/fetes-traditions/glima/ La lutte était le sport le plus répandu/populaire à l'époque Viking. Il était pratiqué dans toutes les classes de la société. Les femmes s'adonnaient également à la lutte. Partout où les Vikings se rassemblaient, la lutte faisait partie des divertissements. Thor était le dieu de la lutte et les règles de la lutte étaient même écrites dans le système judiciaire. Dans le livre des lois connu sous le nom de "Grågås", il y avait des règles de lutte. Il existait trois styles principaux : Lutte libre, Glima et Lutte brute. "Lutte libre" et Glima. Ces variantes étaient des jeux et à ce titre très appréciées par la population. Les garçons commençaient à s'entraîner dès l'âge de 7 ou 8 ans et continuaient à lutter jusqu'à un âge avancé. Les compétitions étaient divisées en plusieurs catégories basées sur la force et l'habileté. Des compétitions par équipe étaient également organisées entre différents districts. La lutte libre était à peine différente de celle d'aujourd'hui. En Glima, la force n'était pas aussi importante que la technique et l'équilibre. Les combattants se projetaient au sol par de façon fulgurante, grâce à des mouvements rapides et à la ruse, aussi bien avec les pieds qu'avec les mains. La Glima est encore pratiquée en Scandinavie de nos jours et l'on pense qu'elle est inchangée depuis l'époque Viking. "Lutte brute". Les combats étaient brutaux et sauvages. Les combattants étaient extrêmement puissants et parfois psychologiquement déséquilibrés (fous !). La force de ces hommes est la base sur laquelle se sont développées les légendes de géants qui luttaient contre des créatures surnaturelles. L'issue de ces batailles se décidait soit épinglant son adversaire de face soit par une projection arrière. Une autre façon de remporter la victoire pouvait être de faucher les deux jambes.
Les Viking appréciaient aussi la lutte aquatique (dans l'eau). http://www.viking.no/e/life/sports/ewrestle.htm Explications supplémentaires sur ces autres styles de lutte viking Hryggspenna Hryggspenna est similaire aux autres styles de lutte contemporaine (comme la lutte gréco-romaine) et est plus une confrontation de force que de technique. En Hryggspenna, les opposants saisissent l'autre par le haut du corps; quiconque touche le sol par une autre partie de son corps que les pieds a perdu le combat. Lausatök En Lausatök (lutte lâcher-attraper), les opposants peuvent utiliser la prise de leur choix. Ce style est une reconstruction moderne étant donné qu'il n'était plus pratiqué depuis au moins 100 ans avant d'être restauré par la génération passée. C'est un style beaucoup plus agressif qui se différencie de nombreuses façons avec les autres styles de luttes islandaises. Lausatök existe sous deux formes :
- une version pour la défense personnelle
- et une version pour la compétition sportive, amicale.
Dans les deux cas, toutes les techniques de lutte sont autorisées mais, dans la version édulcorée, elles doivent être exécutée de façon à ne pas blesser l'adversaire. Dans un tel combat sportif, le vainqueur est celui qui reste debout tandis que l'autre est allongé sur le sol. Cela signifie que si les deux opposants tombent ensemble au sol, le combat doit continuer au sol par l'usage de techniques obligeant l'autre à rester au sol tandis qu'on se relève soi-même. Encore plus différente des autres formes de lutte islandaise : le lausatök utilisé pour la défense personnelle (tel qu'enseignée seulement dans une paire d'endroits en Scandinavie). Dans ce type d'entraînement, les techniques douloureuses ou la façon d'exécuter les techniques, qui ne sont pas autorisées dans les autres styles de luttes islandaises, sont étudiées aussi librement et créativement que possible tant qu'on ne blesse pas son partenaire. Lausatök est une des influences dans la création de l'art martial européen Runa Glima qui inclut les armes "bâton bagué simple", "double bâton bagué", "triple bâton bagué" et couteau. Les runes historiques dans le contexte d'un combat psychologique sont aussi étudiées par les pratiquants de la Glima qui sont réputés pour avoir recours à des sorts magiques. http://en.wikipedia.org/wiki/Glima Champions historiques de glima Le prix suprême en Glima a toujours été la Grettisbelti (ceinture de champion). Le vainqueur est appelé pendant des décennies le Glímukóngur, c'est à dire le Roi de la Glima. Les compétition de Glima islandaise ont toujours eu lieu sans catégorie de poids et les meilleurs lutteurs de chaque époque s'y sont mesurés. Ci-dessous, une liste des vainqueurs par année, avec le nom de leur club ou ville. Rois de la Glima d'Islande (champion national) 1905 Ólafur Valdimarsson (UMFA) 1906 Ólafur Valdimarsson (UMFA) 1907 Jóhannes Jósefsson (UMFA) 1908 Jóhannes Jósefsson (UMFA) 4ème des Jeux Olympiques de 1908 en gréco-romaine chez les - de 73kg 1909 Guðmundur A. Stefánsson (Ármann) 1910 Sigurjón Pétursson (Ármann) 1911 Sigurjón Pétursson (Ármann) 1912 Sigurjón Pétursson (Ármann) 5ème des Jeux Olympiques de 1912 en gréco-romaine chez les - de 82,5kg 1913 Sigurjón Pétursson (Ármann) 1919 Tryggvi Gunnarsson (Ármann) 1920 Tryggvi Gunnarsson (Ármann) 1921 Hermann Jónasson (Ármann) 1922 Sigurður Greipsson (Umf. Bisk) 1923 Sigurður Greipsson (Umf. Bisk) 1924 Sigurður Greipsson (Umf. Bisk) 1925 Sigurður Greipsson (Umf. Bisk) 1926 Sigurður Greipsson (Umf. Bisk) 1927 Þorgeir Jónsson (Stefni) 1928 Þorgeir Jónsson (Stefni) 1929 Sigurður Thorarensen (Ármann) 1930 Sigurður Thorarensen (Ármann) 1931 Sigurður Thorarensen (Ármann) 1932 Lárus Salómonsson (Ármann) 1933 Lárus Salómonsson (Ármann) 1934 Sigurður Thorarensen (Ármann) 1935 Sigurður Thorarensen (Ármann) 1936 Sigurður Thorarensen (Ármann) 1937 Skúli Þorleifsson (Ármann) 1938 Lárus Salómonsson (Ármann) 1939 Ingimundur Guðmundsson (Ármann) 1940 Ingimundur Guðmundssson (Ármann) 1941 Kjartan Bergm. Guðjónsson (Ármann) 1942 Kristmundur J Sigurðsson (Ármann) 1943 Guðmundur Ágústsson (Umf. Vöku) 1944 Guðmundur Ágústsson (Ármann) 1945 Guðmundur Ágústsson (Ármann) 1946 Guðmundur Ágústsson (Ármann) 1947 Guðmundur Ágústsson (Ármann) 1948 Guðmundur Guðmundsson (Ármann) 1949 Guðmundur Guðmundsson (Ármann) 1950 Rúnar Guðmundsson (Umf. Vöku) 1951 Rúnar Guðmundsson (Ármann) 1952 Ármann J Lárusson (Umf. R) 1953 Rúnar Guðmundsson (Ármann) 1954 Ármann J Lárusson (Umf. R) 1955 Ármann J Lárusson (Umf. R) 1956 Ármann J Lárusson (Umf. R) 1957 Ármann J Lárusson (Umf. R) 1958 Ármann J Lárusson (Umf. R) 1959 Ármann J Lárusson (Umf. R) 1960 Ármann J Lárusson (Umf. R) 1961 Ármann J Lárusson (Umf. Breiðablik) 1962 Ármann J Lárusson (Umf. Breiðablik) 1963 Ármann J Lárusson (Umf. Breiðablik) 1964 Ármann J Lárusson (Umf. Breiðablik) 1965 Ármann J Lárusson (Umf. Breiðablik) 1966 Ármann J Lárusson (Umf. Breiðablik) 1967 Ármann J Lárusson (Umf. Breiðablik) 1968 Sigtryggur Sigurðsson (KR) 1969 Sveinn Guðmundsson (HSH) 1970 Sigtryggur Sigurðsson (KR) 1971 Sigtryggur Sigurðsson (KR) 1972 Jón E Unndórsson (KR) 1973 Jón E Unndórsson (KR) 1974 Hjálmur Sigurðsson (Umf. Víkverja) 1975 Pétur V Yngvason (Umf. Víkverja) 1976 Ingi Þór Yngvason (HSÞ) 1977 Ingi Þór Yngvason (HSÞ) 1978 Ómar Úlfarsson (KR) 1979 Ingi Þór Yngvason (HSÞ) 1980 Pétur V Yngvason (HSÞ) 1981 Ingi Þór Yngvason (HSÞ) 1982 Pétur V Yngvason (HSÞ) 1983 Eyþór Pétursson (HSÞ) 1984 Pétur V Yngvason (HSÞ) 1985 Ólafur H Ólafsson (KR) 1986 Ólafur H Ólafsson (KR) 1987 Eyþór Pétursson (HSÞ) 1988 Pétur V Yngvason (HSÞ) 1989 Ólafur H Ólafsson (KR) 1990 Ólafur H Ólafsson (KR) 1991 Ólafur H Ólafsson (KR) 1992 Jóhannes Sveinbjörnsson (HSK) 1993 Jóhannes Sveinbjörnsson (HSK) 1994 Orri Björnsson (KR) 1995 Jóhannes Sveinbjörnsson (HSK) 1996 Ingibergur Jón Sigurðsson (Ármann) 1997 Ingibergur Jón Sigurðsson (Umf. Víkverja) 1998 Ingibergur Jón Sigurðsson (Umf. Víkverja) 1999 Ingibergur Jón Sigurðsson (Umf. Víkverja) 2000 Ingibergur Jón Sigurðsson (Umf. Víkverja) 2001 Ingibergur Jón Sigurðsson (Umf. Víkverja) 2002 Ingibergur Jón Sigurðsson (Umf. Víkverja) 2003 Ólafur Oddur Sigurðsson (HSK) 2004 Pétur Eyþórsson (Víkverja) 2005 Pétur Eyþórsson (KR) 2006 Jón Birgir Valsson (KR) 2007 Pétur Eyþórsson (KR) 2008 Pétur Þórir Gunnarsson (HSÞ) 2009 Pétur Þórir Gunnarsson (HSÞ)

Le premier championnat du monde de Glima et d'Hryggspenna s'est tenu à Roskilde, au Danemark en août 2008. Pétur Þórir Gunnarsson (ci-dessus) est devenu le premier champion du monde de Glima chez les - de 100kg. Mais le plus grand champion de glima du XXème siècle, son seul champion iconique, le seul à avoir atteint (et dépassé) le seuil symbolique des 12 années (3 olympiades pleines) est Ármann J Lárusson : 15 fois détenteur de la ceinture (dont 14 consécutivement) de 1952 à 1967.

Turquie vs Iran (en lutte)

La Turquie et l'Iran sont deux nations qui ont un grand héritage dans le domaine de la lutte. Leurs traditions se sont même mêlées à la fin du Moyen-Âge lorsque le sultan de l'Empire Ottoman et le Shah de Perse invitaient régulièrement leurs meilleurs lutteurs à se mesurer pacifiquement.

Pourtant, de nos jours, la Turquie supplante largement l'Iran avec, dans la catégorie des poids lourds, 7 titres mondiaux ou olympiques contre 1 seul pour l'ancienne Perse.

Palmarès des champions poids lourds pour la Turquie :
- Ahmet Mersinli Kirecci (JO de 1948 en gréco-romaine)
- Hamit Kaplan (JO de 1956 en lutte libre)
- Hamit Kaplan (Mondiaux de 1957 en lutte libre)
- Mahmut Demir (Mondiaux de 1994 en lutte libre)
- Mahmut Demir (JO de 1996 en lutte libre)
- Zekeriya Gueclue (Mondiaux de 1997 en lutte libre)
- Aydin Polatci (Mondiaux de 2005 en lutte libre)

Palmarès de l'Iran en poids lourds :
- Ali Reza Soleimani (Mondiaux de 1989 en lutte libre)

Et encore, si l'on ajoutait quelques territoires qui appartenait encore à l'Empire Ottoman à la fin du XIXème siècle (l'âge d'or des champions du Kirkpinar, avec Gaddar Kel Aliço, Koca Yusuf et Adali Halil), ce nombre pourrait plus que doubler. Par exemple, la Bulgarie fut longtemps sous contrôle des Ottomans et a, à ce titre, fourni d'excellents baspehlivan aux tournois de yagli gures (lutte à l'huile).

Champions du monde ou olympiques poids lourds pour la Bulgarie :
- Ljutwi Dshiber Achmedov (Mondiaux de 1959 en lutte libre)
- Alexander Tomow (Mondiaux de 1971 en gréco-romaine)
- Alexander Tomow (Mondiaux de 1973 en gréco-romaine)
- Alexander Tomow (Mondiaux de 1974 en gréco-romaine)
- Alexander Tomow (Mondiaux de 1975 en gréco-romaine)
- Nikola Dinev (Mondiaux de 1977 en gréco-romaine)
- Alexander Tomow (Mondiaux de 1979 en gréco-romaine)
- Nikola Dinev (Mondiaux de 1982 en gréco-romaine)

En comparant les titres obtenus chez les hommes forts (les poids lourds), on obtient un classement des grandes nations de lutte :
- en lutte gréco-romaine
1. la Russie (ex-URSS), avec 32 titres conquis par 10 champions différents
2. la Suède, avec 7 titres conquis par 6 champions différents
3. la Bulgarie, avec 7 titres conquis par 2 champions différents
- en lutte libre :
1. la Russie (ex-URSS), avec 32 titres conquis par 9 champions différents
2. les Etats-Unis, avec 8 titres conquis par 4 champions différents
3. la Turquie, avec 6 titres conquis par 4 champions différents.

Ce qui différencie probablement la Turquie (et la Bulgarie si on se réfère à l'héritage ottoman) de l'Iran, c'est la tenue régulière d'au moins une compétition régulière de grande échelle. Le Kirkpinar d'Edirne fut cette compétition depuis le XIVème siècle.

Les Etats-Unis sont une nation jeune, mais puissante économiquement et influente culturellement. Ainsi, ce pays a imposé son style de lutte aux nations partipant aux Jeux Olympiques Modernes : la lutte libre. Que cette compétition fut fondée par un Français ne doit pas masquer le fait que les Britanniques et leurs héritiers les Etatsuniens étaient les précurseurs du sport moderne.

Reste à expliquer la présence des deux autres nations de ces podiums : la Suède et surtout la Russie. Leurs origines ethniques sont communes : le peuple des Vikings (appelés Varègues par les Russes). Le style de lutte viking n'est autre que la glima (encore aujourd'hui sport national en Islande). Ah ! Si les Viking avaient eu leur grande compétition sportive, d'immenses champions dignes de Milon de Crotone ou de Kel Aliço auraient sûrement marqué l'histoire !