Le premier championnat du monde de Glima et d'Hryggspenna s'est tenu à Roskilde, au Danemark en août 2008. Pétur Þórir Gunnarsson (ci-dessus) est devenu le premier champion du monde de Glima chez les - de 100kg.
Mais le plus grand champion de glima du XXème siècle, son seul champion iconique, le seul à avoir atteint (et dépassé) le seuil symbolique des 12 années (3 olympiades pleines) est Ármann J Lárusson : 15 fois détenteur de la ceinture (dont 14 consécutivement) de 1952 à 1967.
lundi 2 août 2010
La glima
Cette lutte traditionnelle est le plus ancien sport pratiqué en Islande et remonte à l'époque des Vikings et au-delà, puisqu'elle aurait été amenée de Norvège lors de la colonisation de la grande île du Nord. Il est donc plus que probable qu'elle a été pratiquée puis oubliée en Normandie. Les sagas nous apprennent qu'aux Xème et XIème siècles plusieurs sports étaient très populaires en Islande et que ceux qui les pratiquaient étaient hautement considérés. A l'époque des Vikings, il y avait la nage, différents types de jeux de balle et différentes formes de lutte, dont la glima, qui reste caractéristique de l'Islande. Autrefois lors des assemblées locales ou à la sortie du service religieux, des groupes d'hommes essayaient leur habileté et leur force dans un jeu de glima. Quand les écoles furent officiellement créées auprès des sièges épiscopaux de Holar (1552) et Skalholt (1553), cela constitua un terrain favorable pour le développement de la glima. Les étudiants qui la pratiquaient étaient aussi admirés pour leurs connaissances que pour leur prouesses sportives.
Lors de Jeux Olympiques de 1908 ( Londres) et 1912 (Stockholm), des équipes islandaises de glima furent présentées et reçurent un accueil enthousiaste.
La glima est difficile à décrire : c'est une sorte de lutte «civilisée» : elle débute par un cérémonial entre les deux adversaires, le «salut de glima» - ils se serrent la main comme au tennis, et ils continuent en utilisant sept prises de lutte connues et acceptées, avec leurs variantes, et terminent par le salut. C'est un art délicat d'équilibre, fait d'agilité et de présence d'esprit. Les adversaires sont debout, toujours droits, toujours en mouvement, avec leurs mains accrochées à la ceinture de l'adversaire. Ces ceintures sont prolongées par des lanières qui entourent chaque cuisse. La force physique n'intervient que quand le lutteur essaie une prise et qu'il réussit à mettre l'adversaire sur terre. Comme dans le jeu d'échecs, pour chaque prise il y a une prise défensive. Les prises sont la prise de jambe ou coup extérieur, le talon arrière, l'accrochage, le coup intérieur-extérieur ou crochet, le déclic extérieur, la hanche, la fesse. On considère qu'il y a chute lorsque l'un des adversaires touche le sol avec ses épaules ou ses genoux, ou s'il tombe avec les deux mains derrière son dos. Si les deux tombent en même temps c'est une «chute-crampon» («hundafall», littéralement «chute de chiens»). Si une chute n'intervient pas dans un laps de deux minutes, la manche est jouée et chacun a droit à un demi-point.
Le terrain doit être plat et de niveau. A l'intérieur un plancher de bois est recommandé. La surface fait environ 5 x 8m et à l'extérieur du terrain il faut une bande de 1 à 2m de large de la même matière que le terrain.
Après la salutation initiale, les adversaires saisissent la ceinture de l'autre. La main droite passe sous le bras gauche de l'adversaire, au-dessus et juste derrière la hanche de celui-ci. Avec la main gauche il tient la partie extérieure de la ceinture sur la cuisse droite de son adversaire. Le pied droit est peu en avant du gauche. Avant de commencer les sept prises, les joueurs se déplacent par petits pas légers comme des mouvements de valse, testant le point faible de l'adversaire et attendant de pouvoir le déséquilibrer et le précipiter au sol.
Aujourd'hui encore ce sport est pratiqué par de nombreux jeunes et chaque hiver des compétitions ont lieu autour des églises ou parmi les troupeaux de moutons, dans les gymnases et écoles.
http://www.iceland.org/fr/lambassade/tout-sur-Islande/fetes-traditions/glima/
La lutte était le sport le plus répandu/populaire à l'époque Viking. Il était pratiqué dans toutes les classes de la société. Les femmes s'adonnaient également à la lutte. Partout où les Vikings se rassemblaient, la lutte faisait partie des divertissements. Thor était le dieu de la lutte et les règles de la lutte étaient même écrites dans le système judiciaire. Dans le livre des lois connu sous le nom de "Grågås", il y avait des règles de lutte. Il existait trois styles principaux : Lutte libre, Glima et Lutte brute.
"Lutte libre" et Glima.
Ces variantes étaient des jeux et à ce titre très appréciées par la population. Les garçons commençaient à s'entraîner dès l'âge de 7 ou 8 ans et continuaient à lutter jusqu'à un âge avancé. Les compétitions étaient divisées en plusieurs catégories basées sur la force et l'habileté. Des compétitions par équipe étaient également organisées entre différents districts.
La lutte libre était à peine différente de celle d'aujourd'hui. En Glima, la force n'était pas aussi importante que la technique et l'équilibre. Les combattants se projetaient au sol par de façon fulgurante, grâce à des mouvements rapides et à la ruse, aussi bien avec les pieds qu'avec les mains.
La Glima est encore pratiquée en Scandinavie de nos jours et l'on pense qu'elle est inchangée depuis l'époque Viking.
"Lutte brute".
Les combats étaient brutaux et sauvages. Les combattants étaient extrêmement puissants et parfois psychologiquement déséquilibrés (fous !). La force de ces hommes est la base sur laquelle se sont développées les légendes de géants qui luttaient contre des créatures surnaturelles. L'issue de ces batailles se décidait soit épinglant son adversaire de face soit par une projection arrière. Une autre façon de remporter la victoire pouvait être de faucher les deux jambes.
Les Viking appréciaient aussi la lutte aquatique (dans l'eau).
http://www.viking.no/e/life/sports/ewrestle.htm
Explications supplémentaires sur ces autres styles de lutte viking
Hryggspenna
Hryggspenna est similaire aux autres styles de lutte contemporaine (comme la lutte gréco-romaine) et est plus une confrontation de force que de technique. En Hryggspenna, les opposants saisissent l'autre par le haut du corps; quiconque touche le sol par une autre partie de son corps que les pieds a perdu le combat.
Lausatök
En Lausatök (lutte lâcher-attraper), les opposants peuvent utiliser la prise de leur choix. Ce style est une reconstruction moderne étant donné qu'il n'était plus pratiqué depuis au moins 100 ans avant d'être restauré par la génération passée.
C'est un style beaucoup plus agressif qui se différencie de nombreuses façons avec les autres styles de luttes islandaises. Lausatök existe sous deux formes :
- une version pour la défense personnelle
- et une version pour la compétition sportive, amicale.
Dans les deux cas, toutes les techniques de lutte sont autorisées mais, dans la version édulcorée, elles doivent être exécutée de façon à ne pas blesser l'adversaire. Dans un tel combat sportif, le vainqueur est celui qui reste debout tandis que l'autre est allongé sur le sol. Cela signifie que si les deux opposants tombent ensemble au sol, le combat doit continuer au sol par l'usage de techniques obligeant l'autre à rester au sol tandis qu'on se relève soi-même.
Encore plus différente des autres formes de lutte islandaise : le lausatök utilisé pour la défense personnelle (tel qu'enseignée seulement dans une paire d'endroits en Scandinavie). Dans ce type d'entraînement, les techniques douloureuses ou la façon d'exécuter les techniques, qui ne sont pas autorisées dans les autres styles de luttes islandaises, sont étudiées aussi librement et créativement que possible tant qu'on ne blesse pas son partenaire. Lausatök est une des influences dans la création de l'art martial européen Runa Glima qui inclut les armes "bâton bagué simple", "double bâton bagué", "triple bâton bagué" et couteau. Les runes historiques dans le contexte d'un combat psychologique sont aussi étudiées par les pratiquants de la Glima qui sont réputés pour avoir recours à des sorts magiques.
http://en.wikipedia.org/wiki/Glima
Champions historiques de glima
Le prix suprême en Glima a toujours été la Grettisbelti (ceinture de champion). Le vainqueur est appelé pendant des décennies le Glímukóngur, c'est à dire le Roi de la Glima. Les compétition de Glima islandaise ont toujours eu lieu sans catégorie de poids et les meilleurs lutteurs de chaque époque s'y sont mesurés. Ci-dessous, une liste des vainqueurs par année, avec le nom de leur club ou ville.
Rois de la Glima d'Islande (champion national)
1905 Ólafur Valdimarsson (UMFA)
1906 Ólafur Valdimarsson (UMFA)
1907 Jóhannes Jósefsson (UMFA)
1908 Jóhannes Jósefsson (UMFA) 4ème des Jeux Olympiques de 1908 en gréco-romaine chez les - de 73kg
1909 Guðmundur A. Stefánsson (Ármann)
1910 Sigurjón Pétursson (Ármann)
1911 Sigurjón Pétursson (Ármann)
1912 Sigurjón Pétursson (Ármann) 5ème des Jeux Olympiques de 1912 en gréco-romaine chez les - de 82,5kg
1913 Sigurjón Pétursson (Ármann)
1919 Tryggvi Gunnarsson (Ármann)
1920 Tryggvi Gunnarsson (Ármann)
1921 Hermann Jónasson (Ármann)
1922 Sigurður Greipsson (Umf. Bisk)
1923 Sigurður Greipsson (Umf. Bisk)
1924 Sigurður Greipsson (Umf. Bisk)
1925 Sigurður Greipsson (Umf. Bisk)
1926 Sigurður Greipsson (Umf. Bisk)
1927 Þorgeir Jónsson (Stefni)
1928 Þorgeir Jónsson (Stefni)
1929 Sigurður Thorarensen (Ármann)
1930 Sigurður Thorarensen (Ármann)
1931 Sigurður Thorarensen (Ármann)
1932 Lárus Salómonsson (Ármann)
1933 Lárus Salómonsson (Ármann)
1934 Sigurður Thorarensen (Ármann)
1935 Sigurður Thorarensen (Ármann)
1936 Sigurður Thorarensen (Ármann)
1937 Skúli Þorleifsson (Ármann)
1938 Lárus Salómonsson (Ármann)
1939 Ingimundur Guðmundsson (Ármann)
1940 Ingimundur Guðmundssson (Ármann)
1941 Kjartan Bergm. Guðjónsson (Ármann)
1942 Kristmundur J Sigurðsson (Ármann)
1943 Guðmundur Ágústsson (Umf. Vöku)
1944 Guðmundur Ágústsson (Ármann)
1945 Guðmundur Ágústsson (Ármann)
1946 Guðmundur Ágústsson (Ármann)
1947 Guðmundur Ágústsson (Ármann)
1948 Guðmundur Guðmundsson (Ármann)
1949 Guðmundur Guðmundsson (Ármann)
1950 Rúnar Guðmundsson (Umf. Vöku)
1951 Rúnar Guðmundsson (Ármann)
1952 Ármann J Lárusson (Umf. R)
1953 Rúnar Guðmundsson (Ármann)
1954 Ármann J Lárusson (Umf. R)
1955 Ármann J Lárusson (Umf. R)
1956 Ármann J Lárusson (Umf. R)
1957 Ármann J Lárusson (Umf. R)
1958 Ármann J Lárusson (Umf. R)
1959 Ármann J Lárusson (Umf. R)
1960 Ármann J Lárusson (Umf. R)
1961 Ármann J Lárusson (Umf. Breiðablik)
1962 Ármann J Lárusson (Umf. Breiðablik)
1963 Ármann J Lárusson (Umf. Breiðablik)
1964 Ármann J Lárusson (Umf. Breiðablik)
1965 Ármann J Lárusson (Umf. Breiðablik)
1966 Ármann J Lárusson (Umf. Breiðablik)
1967 Ármann J Lárusson (Umf. Breiðablik)
1968 Sigtryggur Sigurðsson (KR)
1969 Sveinn Guðmundsson (HSH)
1970 Sigtryggur Sigurðsson (KR)
1971 Sigtryggur Sigurðsson (KR)
1972 Jón E Unndórsson (KR)
1973 Jón E Unndórsson (KR)
1974 Hjálmur Sigurðsson (Umf. Víkverja)
1975 Pétur V Yngvason (Umf. Víkverja)
1976 Ingi Þór Yngvason (HSÞ)
1977 Ingi Þór Yngvason (HSÞ)
1978 Ómar Úlfarsson (KR)
1979 Ingi Þór Yngvason (HSÞ)
1980 Pétur V Yngvason (HSÞ)
1981 Ingi Þór Yngvason (HSÞ)
1982 Pétur V Yngvason (HSÞ)
1983 Eyþór Pétursson (HSÞ)
1984 Pétur V Yngvason (HSÞ)
1985 Ólafur H Ólafsson (KR)
1986 Ólafur H Ólafsson (KR)
1987 Eyþór Pétursson (HSÞ)
1988 Pétur V Yngvason (HSÞ)
1989 Ólafur H Ólafsson (KR)
1990 Ólafur H Ólafsson (KR)
1991 Ólafur H Ólafsson (KR)
1992 Jóhannes Sveinbjörnsson (HSK)
1993 Jóhannes Sveinbjörnsson (HSK)
1994 Orri Björnsson (KR)
1995 Jóhannes Sveinbjörnsson (HSK)
1996 Ingibergur Jón Sigurðsson (Ármann)
1997 Ingibergur Jón Sigurðsson (Umf. Víkverja)
1998 Ingibergur Jón Sigurðsson (Umf. Víkverja)
1999 Ingibergur Jón Sigurðsson (Umf. Víkverja)
2000 Ingibergur Jón Sigurðsson (Umf. Víkverja)
2001 Ingibergur Jón Sigurðsson (Umf. Víkverja)
2002 Ingibergur Jón Sigurðsson (Umf. Víkverja)
2003 Ólafur Oddur Sigurðsson (HSK)
2004 Pétur Eyþórsson (Víkverja)
2005 Pétur Eyþórsson (KR)
2006 Jón Birgir Valsson (KR)
2007 Pétur Eyþórsson (KR)
2008 Pétur Þórir Gunnarsson (HSÞ)
2009 Pétur Þórir Gunnarsson (HSÞ)
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Éloge funèbre d'Ármann J Lárusson (1932-2012) : https://www.mbl.is/greinasafn/grein/1445587/
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