vendredi 31 mai 2024

Deux Glory Grand Prix l'un après l'autre.

Le 9 mars 2024, le Glory Grand Prix a renoué avec la tradition du tournoi à huit combattants dans une même soirée popularisé au Japon par le K1 Grand Prix dans les années 1990-2000. Dans le tournoi ci-dessous, le "King of kickboxing" Rico Verhoeven a conservé son titre en battant en finale son compatriote Rigters.  

Mais auparavant, en demi-finale, ce même Levi Rigters s'était imposé aux yeux des juges mais pas du public contre le plus petit mais très dynamique Bahram Rajabzadeh.


 

Ce même Bahram Rajabzadeh qui pesait moins de 100kg va disputer dans la foulée une deuxième Grand Prix, le 8 juin 2024, celui des 95kg, dans lequel il croisera peut-être à nouveau la route du seul combattant qui l'avait battu en plus de 60 combats avant Levi Rigters, Sergej Maslobojev. Sans oublier que seront également Tarik Khbabez, l'actuel champion, et Donegi Abena, le précédent, celui qui avait détrôné Maslobojev. 

Plusieurs revanches en perspective !

Et peut-être que le vainqueur du tournoi 95kg obtiendra une chance d'affronter le champion des poids lourds, Rico Verhoeven, étant donné que celui-ci a déjà battu presque tous les adversaires potentiels qu'il avait dans sa catégorie.

dimanche 19 mai 2024

Oleksandr Usyk est le champion unifié (WBA, WBC, IBF et WBO) des poids lourds

Le combat "d'une génération" a tenu ses promesses: Oleksandr Usyk est devenu dimanche à Ryad le nouveau champion incontesté des lourds, une première en 25 ans, grâce à sa victoire aux points contre Tyson Fury. 

La catégorie reine a enfin un nouveau roi! En ajoutant le titre WBC de son adversaire du jour à ses trophées WBA, WBO et IBF, l'Ukrainien, désigné vainqueur par décision partagée, a unifié les quatre ceintures poids lourds. Deux juges ont donné Usyk gagnant 115-112 et 114-113 [bien que la domination ait été nettement plus grande ; de l'ordre de 5 points d'écart], le troisième [probablement corrompu pour justifier d'une revanche déjà prévue dans le contrat] prenant le parti de Fury, à 114-113.

Le précédent combat d'unification de la catégorie remontait à 1999 quand Lennox Lewis avait atteint le Graal à Las Vegas à l'issue de sa victoire face à Evander Holyfield. Seulement, il n'existait à cette époque que trois ceintures. L'exploit d'Usyk est donc inédit.

"C'est un grand moment, un grand jour", a savouré l'Ukrainien de 37 ans, se disant "prêt pour une revanche". "Les Ukrainiens frappent fort!", a salué sur Telegram le président ukrainien Volodymyr Zelensky, adressant ses "félicitations au champion".

Le grand moustachu de Simferopol, qui rend malgré tout une quinzaine de centimètres à Fury (2,06 mètres) a attaqué le premier et progressivement pris le contrôle du combat, résistant aux sursauts du "Gypsy King". A mi-parcours, il comptait le double de coups portés par rapport au rusé Fury, auteur de quelques mauvais gestes [coups derrière la tête, coups sur ou sous la ceinture, coups de tête, etc.].

Fury sauvé par la cloche

Galvanisé par des chants "Usyk! Usyk!" et sous les yeux des footballeurs Cristiano Ronaldo et Neymarou encore d'Anthony Joshua, autre top boxeur des lourds, l'Ukrainien a envoyé un premier sérieux avertissement dans le huitième round au Britannique Fury, qui a continué le combat avec un gros coquard sous l'œil droit.

A la reprise suivante, Usyk est tout simplement passé à quelques secondes d'éteindre la lumière. Sur un enchaînement dévastateur au visage, il a envoyé Fury, titubant, dans un coin du ring. Le "Gypsy King" a été sauvé par la cloche, alors que l'arbitre avait commencé le décompte.

Désormais champion incontesté de la catégorie reine, Usyk rejoint des légendes de la boxe à avoir réussi une telle performance, parmi lesquelles Mohamed Ali, Joe Louis ou "Iron" Mike Tyson.


Avant la rencontre, les deux protagonistes affichaient un bilan impeccable. Et beaucoup craignaient que le choc, qualifié d'affrontement qui "n'arrive qu'une fois par génération" par le promoteur Frank Warren, ne se solde par un nul.Mais Usyk a collecté une 22e victoire en autant de combats, tandis que Fury a subi sa première défaite (34 victoires, un nul).

Le Britannique de 35 ans a décrit un "combat fantastique avec Oleksandr", estimant toutefois qu'il méritait de gagner à la place d'Usyk, et que la décision avait pu être influencée par le contexte géopolitique et la guerre en Ukraine. Même si les deux pugilistes avaient inclus une clause de revanche dans leur contrat, le Britannique s'est montré peu emballé à l'idée de l'activer laissant apparaître à mots couverts une éventuelle usure mentale dans l'optique de la suite de sa carrière dans l'immédiat."Je vais prendre des vacances, je rentre à la maison, j'en discuterai avec ma femme et mes enfants et je verrai ce que je veux faire", a-t-il déclaré à la presse . "J'aurai 36 ans dans quelques mois. Je fais de la boxe depuis que je suis petit, alors c'est comme ça", a-t-il ajouté. "Où cela s'arrêtera-t-il ? Une centaine de combats et des lésions cérébrales, pour finir dans un fauteuil roulant ? Je n'en suis pas sûr", a poursuivi le "Gypsy King".

Toutefois il n'est pas exclu que le mastodonte britannique à l'âme torturée, qui a connu par le passé la descente aux enfers, revienne sur sa décision une fois digérée la défaite. "Ce qui est sûr, c'est que tant que j'aime le sport - et je m'amusais là-dedans, je m'amusais vraiment - alors je continuerai à combattre", a-t-il assuré.

 
1ère reprise : 6-1 : Usyk
2ème reprise : 8-4 : Usyk
3ème reprise : 7-7 "power punches" et 8-5 "jab landed" : Fury
4ème reprise : 11-11 "power punches" et 5-2 "jab landed" : Fury
5ème reprise : 16-7 : Fury
6ème reprise : 15-7 : Fury
7ème reprise : 10-9 : Usyk
8ème reprise : 12-6 : Usyk
9ème reprise : 18-11 : Usyk (+ Fury compté 1 fois par l'arbitre)
10ème reprise : 13-2 : Usyk
11ème reprise : 9-6 : Usyk
12ème reprise : 14-7 : Usyk

Nous avons donc 8 reprises clairement en faveur d'Usyk, 2 reprises pour Fury et 2 incertaines qu'on peut attribuer à Fury grâce au nombre de touches. 

Les juges auraient tous dû déclarer Oleksandr Usyk vainqueur 116-111.

mercredi 15 mai 2024

Tyson Fury - Oleksandr Usyk : l'unification du titre des poids lourds. 18 mai 2024


La dernière unification du titre des poids lourds de boxe anglaise professionnelle remonte à 25 ans en arrière. Il s'agissait des combats entre le "super-lourd" britannique Lennox Lewis (1m96) et le champion issu des "poids cruisers" (86kg) Evander Holyfield (1m89). Même contraste physique qu'aujourd'hui avec le "super-lourd" britannique Tyson Fury (2m06) et le champion issu des poids cruisers (90kg) Oleksandr Usyk (1m91).


A l'époque, le premier combat entre Lewis et Holyfield (mars 1999) s'était soldé par un match nul (décision partagée) et le second (novembre 1999) par une victoire par décision unanime de Lennox Lewis. Le contrat entre Usyk et Fury prévoit également deux combats. Est-ce que le scénario "match nul" puis "victoire unanime" va se reproduire ?

Un élément déterminant dans le combat à venir sera le poids de Tyson Fury. Ce dernier est en effet capable d'afficher un physique en flagrant surpoids (plus de 120 ou 130 kg) alors qu'il pesait 112kg lorsqu'il est devenu champion pour la première fois en 2015 contre Wladimir Klitschko. 


A noter aussi que Tyson Fury a souffert contre le beaucoup plus léger (20kg de différence) Steve Cunningham (95kg) en 2013 et qu'il lui a fallu user de toutes les techniques "limites" (coup de tête, peser sur l'adversaire lors des clinchs, etc.) pour renverser une situation vraiment mal engagée (envoyé à terre dès la 2ème reprise).

 


Pour conclure, dans le livre "Le meilleur combattant de tous les temps", Oleksandr Usyk est actuellement classé au-dessus de Tyson Fury avec des règnes cumulés (amateur + professionnel) d'une durée totale de 8 années (2 chez les amateurs + 6 chez les professionnels) pour Usyk contre seulement 5 années pour Fury (comme Deontay Wilder) ; et entre les deux Anthony Joshua avec 6 années (1 chez les amateurs et 5 chez les professionnels).