lundi 25 octobre 2021

Nouvelles estimations des durées de règnes de champions iconiques - 2ème partie


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  Antiquité

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Lorsque j'ai rédigé  le livre Le meilleur combattant de tous les temps (5ème et dernière édition à ce jour, en 2012), j'ai principalement utilisé les récits de voyage de Pausanias, les recherches de Luigi Moretti et la base de données http://www.fhw.gr/olympics/ancient/en/db.html (cette dernière semblant curieusement ne plus fonctionner en 2021) pour identifier et comparer les plus grands champions de l'Antiquité grecque et romaine.  

Je viens de découvrir, cette année (octobre 2021), un site http://ancientworldonline.blogspot.com/2019/01/connected-contests-ancient-athletes.html , projet de Charles E. Jones , bibliothécaire Tombros pour les classiques et les sciences humaines à la Pattee Library, Penn State University , avec une nouvelle base de données http://www.connectedcontests.org/database/  encore plus fournie que la précédente car elle recense non seulement les titres olympiques mais aussi ceux des autres grands Jeux de l'époque antique. La base de données contient les noms et palmarès de milliers d'athlètes, leur cité d'origine et les lieux où ils remportèrent leurs couronnes de vainqueurs. 


Cette trouvaille, Connected Contests, est un outil de recherche en ligne évolutif pour faciliter l'étude des réseaux agonistiques dans l'ancien monde post-classique. Il fait partie d'un projet de recherche plus large sur l'histoire des festivals sportifs et autres festivals agonistiques de 300 avant J-C à 300 après J-C (voir ci-dessus sous à propos). Ce site Web vise à fournir une base de données intuitive des nombreux concours du monde grec, et des athlètes, artistes et autres participants à ces concours. 
 
Qu'y a-t-il dans la base de données ?
 
(Je cite :) "La base de données est compilée à partir de collections et de catalogues modernes dans le but de rendre ces données spécialisées disponibles en tant qu'outil accessible et public pour des études ultérieures et des analyses de réseau sur les athlètes et leur rôle dans la connexion de la Méditerranée. A ce moment (avril 2020) nous avons saisi une sélection des données comprenant entre autres :
- l'Isthmionikai - que nous avons basé sur Isthmionikai d' Andrew Farrington   : a catalogue of Isthmian vainqueurs (2012)  
- ainsi que le Pythonikai (collecté par Jean-Yves Strasser, 2001), 
- Aktionikai 
- et Capitolionikai (basé sur L'Agon Capitolinus de Caldelli (1993). 
 Nous sommes actuellement en train d'ajouter le dernier des >1000 Olympionikai (collecté par Luigi Moretti en 1957). 
- Les Nemeonikai sont attendus cet été,  complétant ainsi tous les vainqueurs connus du periodos." (fin de citation)
 
Grâce à cet outil, je vais pouvoir détailler les palmarès de tous les vainqueurs antiques déjà présents dans mon livre en commençant par les meilleurs, déjà identifiés comme "iconiques".

Quelles étaient les compétitions de référence à l'époque ?

La Grèce créa d'abord :
 
- les Jeux Olympiques organisés tous les 4 ans depuis 776 avant J-C (la création est antérieure mais difficile de faire la part entre histoire et mythe);
 
puis ajouta progressivement :
 
- les Jeux Pythiques, organisés tous les 4 ans dans leur forme définitive depuis 582 avant J-C
- les Jeux Isthmiques organisés tous les 2 ans depuis 581/580 avant J-C
- et les Jeux  Néméens organisés tous les 2 ans depuis 573 avant J-C
 
pour former un circuit d’épreuves sacrées nommé la Période.
 
L’Empire Romain, conquérant du « Monde Grec » en 146 avant JC, absorba ces pratiques et ajouta des compétitions similaires élargissant la Période à sept puis neufs réunions, avec : 
 
- les Agones Capitolini ou (Megala) Capitolia, organisés tous les 4 ans à partir de 86 après J-C
- les Jeux d'Actium ou Actia de Nikopolis organisés tous les 4 ans, fondés par Auguste pour célébrer sa victoire contre Marc Antoine de 31 avant J-C et dont la première édition se déroula en 27 avant J-C (à ne pas confondre avec les Ludi Augustales ou Augustalia organisés tous les ans en octobre)
 - et les Jeux d'Argos (Hekatombia puis Heraia d'Argos) organisés tous les 1 ou 2 ans et qui changent de nom au IIIème siècle avant J-C ;

puis : 
 
- les Jeux de Neapolis (Naples) ou Sebasta organisés tous les 4 ans à partir de l'an 2 après J-C
- et les Jeux de Puteoli (Pouzzoles) ou Eusebeia organisés tous les 4 ans à partir de 142 après J-C (placés entre les Capitolia et les Sebasta).
 
jusqu’à ce qu'ils tombent en disgrâce en 393 après JC (date à laquelle elles furent abolies pour des raisons religieuses).
 
Sources antérieures

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Titus Flavius Archibios/Archibius d’Alexandrie  

Estimation préalable de sa domination cumulée en  pancrace et lutte : obtenue en calculant le nombre de ses titres pentétériques : 2+4+4 (Olympia+Capitolia+Pythia) correspondant aux 1ère, 2ème et 3ème années des 4 que compte la Période x (multiplié) par le coefficient 4/3 = 13,3... arrondie à 14 années

Nouvelle source d'informations (Université de Pennsylvanie) : http://www.connectedcontests.org/database/persons/617

Palmarès fourni par ce site universitaire  :

- Jeux Olympiques ou Olympia (périodicité : 4 ans) : 2 (dates : 101 et 105 ap. JC) les deux en pankration
- Jeux Pythiques ou Pythia à Delphes (périodicité : 4 ans) : 4 (dates non précisées entre 90 et 110 ap. JC) trois en pankration et une en pale (lutte) dans l'ordre chronologique suivant : pankration-pankration-pale-pankration (peut-être un doublé final)
- Jeux Isthmiques ou Isthmia (périodicité : 2 ans) : 1
(date non précisée) en pankration                           - Jeux Néméens ou Nemea (périodicité : 2 ans) : 4 (dates non précisées) toutes en pankration + 1 cinquième couronne à un autre concours Argous aspis dans une discipline non précisée
- Agones Capitolini ou Megala Capitolia (périodicité : 4 ans) : 4 (dates : 94 ap. JC, 98, 102 et 106) toutes en pankration
- Jeux d'Argos (Hekatombia puis Heraia d'Argos) (périodicité : 1 ou 2 ans)
- Jeux d'Actium (Actia) (périodicité : 4 ans) : 3 (dates non précisées entre 90 et 110) deux en pankration et une en pale (lutte)
- Sebasta de Neapolis (Naples) (périodicité : 4 ans) : -
- Jeux (Eusebeia) de Puteoli (Pouzzoles) (périodicité : ?) : -

Et pour finir les plus fameux Jeux d'Ionie (cependant hors des grands Jeux de la Période) : 

- Koinon Asias à Smyrna en Ionie (périodicité : ?) : 2 (dates non précisées) une en pankration et une en pale (lutte)

- Balbillea à Ephesos (en Ionie) : 3 (dates non précisées entre 90 et 110) une en pugme (pugilat), une en pankration (pancrace) et une en pale (lutte).

Comme il n'y a pas trace d'autres victoires d'Archibios en pugilat, peut-être qu'il a conquis les trois couronnes (dans les disciplines lutte, pugilat et pancrace) lors des mêmes Jeux d'Ephèse (Balbillea), à l'instar de Kleitomachos de Thèbes qui est le seul à y être parvenu lors d'un grand concours de la Période : les Jeux isthmiques de 216 avant J-C.

Nouvelle estimation de la domination

Années connues des principaux sacres : 94-98-101-102-105-106 (la période 94-106 inclus représente 13 années consécutives)

Nombre de titres de la Période (j'exclus les Argous aspis, Koinon Asias et Balbillea) par ordre d'importance : 2 Olympia + 4 Pythia + 1 Isthmia + 4 Nemea + 4 Capitolia + 3 Actia = 18

En ne regardant que les concours pentétériques (périodicité : quatre années révolues) de la Période : 2 Olympia + 4 Pythia + 4 Capitolia + 3 Actia = 13 couronnes majeures, dont 11 en pankration et 2 en pale, qui pourraient simplement être converties en 13 années de domination.

Tentative de reconstitution chronologique : 

La carrière au plus haut niveau de cet athlète (essentiellement pancratiaste) compte des titres (aux dates connues) répartis sur quatre Périodes (ou "grand chelem" de concours panhelléniques) mais sa carrière est peut-être même à cheval sur cinq olympiades. 

Une de ses victoires aux Jeux Néméens/Nemea le fut en catégorie "enfant" (15-17 ans environ pour les épreuves lourdes/de combat) et une autre aux Jeux Pythiques/Pythia le fut en catégorie "imberbe" (18-20 ans environ pour les épreuves lourdes). 

Nous connaissons précisément les dates de ses victoires aux Capitolia (qui étaient organisées la 2ème année de l'olympiade) et aux Olympia (qui étaient organisées la 1ère année de l'olympiade). Reste à placer progressivement les autres concours en commençant par les plus importants :

- les Pythia (3ème année de la Période, tenus depuis 590-582 avant J-C)

- les Isthmia (selon les sources 1ère et 3ème années de la Période ou 2ème et 4ème, tenus depuis les années 581/580 avant J-C) et Nemea (la 2ème et 4ème année de la Période, tenus depuis 573 avant J-C)

- et ensuite les autres concours ajoutés sous l'ère romaine : Acta, Sebasta, Eusebeia ...

1) Connus : 94Capitolia-98Capitolia-101Olympia-102Capitolia-105Olympia-106Capitolia

2) Par olympiade : 

- olympiade n°217 : 89(pas d'Olympia)-90(pas de Nemea ou de Capitolia)-91(pas de Pythia)-92Nemea (1ère couronne catégorie "enfants")

- olympiade n°218 : 93(pas d'Olympia)-94Capitolia-95Pythia(catégorie "imberbe")-96Nemea (2ème)

- olympiade n°219 : 97Isthmia(1ère et seule connue)-98Capitolia-99Pythia-100Nemea (3)

- olympiade n°220 :  101Olympia-102Capitolia-103Pythia(doublé pancrace-lutte?)-104Nemea (4)

- olympiade n°221 :  105Olympia-106Capitolia-107Pythia (lutte seulement ?-108(pas de Nemea)

3) Reste à ajouter les trois couronnes obtenues aux Actia ...

D'après le documents "Les Sebasta de Naples à l'époque de Domitien", page 1168 : "Les Sebasta de Naples avaient lieu après les Capitolia et avant les Actia", Jean-Yves Strasser émettant l'hypothèse d'un glissement ou d'un prolongement des Sebasta jusqu'au 23 septembre.

Les Capitolia se déroulant la deuxième année de la Période au début de l'été, pourrait comprendre que les trois s'enchaînent : Capitolia fin juillet-début août, Sebasta en septembre et Actia logiquement en septembre également puisque la victoire d'Actium fut remportée par Octave (futur Auguste) le 2 septembre 31 avant J-C.

"Les Actia se tiennent tous les quatre ans à Nicopolis d'Epire, à partir de 27 avant J-C pour commémorer la victoire d'ACtium de 31 avant J-C. Octave (Auguste) en fait, par son patronage impérial, l'une des manifestations agonistiques les plus prestigieuses de l'époque : un concours isolympique pentétérique. Les Actia tombent approximativement la même année que les Capitolia.", nous dit Wikipédia

- olympiade n°217 : [...] 92Nemea (1ère couronne catégorie "enfants")

- olympiade n°218 : 93(pas d'Olympia)-94Capitolia(1ère couronne)-95Pythia(catégorie "imberbe")-96Nemea (2ème)

- olympiade n°219 : 97Isthmia(1ère et seule connue)-98Capitolia (2ème) et Actia-99Pythia-100Nemea (3)

- olympiade n°220 :  101Olympia-102Capitolia (3) et Actia (doublé lutte et pancrace)-103Pythia(doublé lutte et pancrace)-104Nemea (4)

- olympiade n°221 :  105Olympia-106Capitolia (4) [...]

Les victoires d'Archibios en pancrace (pankration) s'étalent sur donc sur 14 années tandis que la victoire en lutte peut être imputée à un doublé alors qu'Archibios était dans la meilleure Période de sa carrière sportive (la 220ème olympiade) ou éventuellement après.

Quoiqu'il en soit, sa domination peut ainsi être révisée à 14 années (en pankration) mais avec aussi deux couronnes majeures (Actia et Pythia) en lutte. Pour ces deux couronnes en lutte, sachant que plusieurs athlètes de l'Antiquité ont tenté ce même défi, je pense qu'il a tenté le doublé lors d'une même session des Jeux. 

Estimation (cumulant les deux disciplines) : 14 + 2 = 16 années

Précisions sur l'âge probablement de cet athlète : Lors de son premier grand titre (Nemea) catégorie "enfants" (paides), il aurait eu 16 ou 17 ans, et lors de son dernier, dans la Rome impériale, aux Capitolia de l'année 106 ap. J-C, il aurait eu 30 ou 31 ans. 

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Tiberius Claudius Patrobius d'Antiocheia de Syrie  

Estimation préalable de sa domination : 10+/-1  ou 12+/-1 ans de domination en lutte (sur ses seuls titres olympiques et pythiques connus : 3 à Olympie et 2 ou 3 aux Pythia de Delphes).

Nouvelle source d'information (Université de Pennsylvanie) : http://www.connectedcontests.org/database/persons/301


Palmarès fourni :

- Jeux Olympiques (périodicité : 4 ans) : 3 (dates non précisées mais entre 43 et 60 après J-C)
- Jeux Pythiques (périodicité : 4 ans) : 1 (date non précisée
mais entre 43 et 60 après J-C)
- Jeux Isthmiques (périodicité : 2 ans) : 1
(date non précisée mais entre 43 et 60 après J-C) 

- Jeux Néméens (périodicité : 2 ans) : 2 (dates non précisées mais entre 43 et 60 après J-C)

- Agones Capitolini ou Capitolia (périodicité : 4 ans) : N'existaient pas encore car institués par l'empereur Domitien seulement en 86 après J-C.
- Jeux d'Argos (Hekatombia puis Heraia d'Argos) (périodicité : 1 ou 2 ans) : -
- Jeux d'Actium (Actia) (périodicité : 4 ans) :
(date non précisée mais entre 43 et 60 après J-C)

- Sebasta de Neapolis (Naples) (périodicité : 4 ans) : 1 (date non précisée mais entre 43 et 60 après J-C)
- Jeux (Eusebeia) de Puteoli (Pouzzoles) (périodicité : ?) : - 

A ces neufs couronnes de la Période étendue par les Romains, il faut ajouter à son palmarès les couronnes suivantes : 1 à Alexandria (Egypte), 5 "à domicile" à Antiochia sur l'Oronte (en Syrie), 1 à Neapolis (Italie), 1 aux Koinon Asias de Pergamon (Mysia), ...,  1 aux Koinon Asias de Sardis, 1 aux Koinon Bethynias de Nikaia (Bithynia), etc.

Un total de 19 titres dont 9 majeurs parmi lesquels 3 couronnes olympiques.

En consultant mes propres archives (http://le-meilleur-de-tous-les-temps.blogspot.com/2007/07/1-lutte-orthopale.html), basées sur les écrits de Pausanias le Périégète (IIème siècle après J-C) et de la liste des vainqueurs olympiques fournie par la Fondation du Monde Hellénique, j'ai des précisions sur les dates des sacres olympiques de ce lutteur iconique : 49, 53 et 57 après J-C :  

"Tiberius Claudius Patrobius d’Antiocheia de Syrie fut périodonique. Il remporta ses trois victoires olympiques en 49, 53 et 57 ap. JC. Il remporta aussi une victoire isthmique, deux ou trois pythiques, deux néméennes, et d’autres à Naples [Neapolis], Alexandrie [Alexandria], Antioche [Antiochia], à Pergame [Pergamon], Leodicea, Sardes [Sardis], Nicea [Nikaia], Tavium, Ancyra, etc. Ses succès sont connus car il vint à Rome sous le règne de Néron et eut droit à une inscription dans la pierre."

Le nombre de victoires pythiques n'y était pas déterminé avec précision ("2 ou 3") mais on peut être sûr qu'il y en eut au moins une (comme le confirme la nouvelle base de données de l'Université de Pennsylvanie) puisque Patrobius fut une fois périodonique, c'est-à-dire qu'il remporta les Olympia, Ishtmia (au moins 1 sur 2), Pythia et Nemea (au moins 1 sur 2) au cours d'une même Période (olympiade de 4 années).

Tentative de reconstitution chronologique de sa carrière :

- olympiade n°206 : 45-46Sebasta-47-48

- olympiade n°207 : 49Olympia-50Actia-51-52Nemea

- olympiade n°208 : 53Olympia-54Isthmia-55Pythia-56Nemea

- olympiade n°209:  57Olympia-58-59-60

Nouvelle estimation provisoire : 9 années de domination en se basant sur les titres majeurs cités par l’Université de Pennsylvanie (une durée qui correspond à la fourchette basse de "3 Olympia x 4 années =12+/-3 ans").

Cette domination du Syrien sur ses contemporains, de l'ensemble du monde gréco-romain, en lutte orthopale, s'inscrit dans une domination plus locale qui couvre près de 20 années avec 5 couronnes à Antioche-sur-l'Oronte. Cette cité, avec 500 000 habitants, est la troisième ville de l'Empire, derrière Rome et Alexandrie (cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Antioche#Antioche_romaine). 
 
"En 41 y débutèrent les premiers Jeux Olympiques de la ville.
De l'adjectif "olympique", on déduit la périodicité de quatre années des Jeux d'Antioche. Le lutteur Patrobios a marqué de son empreinte le début de ces Jeux avec probablement des victoires (consécutives) en 41, 45, 49, 53 et 57 (pour ses adieux après un troisième succès olympique).
 
Cette domination de 9 années, relativement modeste pour un athlète de ce niveau, dont la carrière couvre cinq olympiades tout de même, est à mettre en parallèle avec celle du lutteur cubain Mijain Lopez Nunes dont la carrière s'étale également sur cinq olympiades, une carrière marquée par 4 médailles d'or olympiques, mais qui n'a dominé "que" 10 années ses contemporains au niveau mondial sur l'ensemble des 22 années de carrière (https://championsetsportsdecombathistoire.blogspot.com/2021/09/les-champions-du-monde-et-champions.html).   

On pourrait s'arrêter à cette estimation de 9 années à moins qu’on considère qu’il y a un doute sur le nombre de couronnes pythiques (1 pour l’Université de Pennsylvanie mais 2 ou 3 pour d’autres sources) et qu’on « coupe la poire en deux » en choisissant arbitrairement le nombre 2. Après tout, le site AWOL n’a pas pu fournir les dates précises des sacres olympiques de Patrobios (49, 53, 57) alors que d’autres sources (la Fondation du Monde Hellénique), oui. Il se peut que leurs propres données ne soient pas exhaustives ni de la meilleure précision.

- olympiade n°206 : 45-46Sebasta-47-48

- olympiade n°207 : 49Olympia-50Actia-51Pythia-52Nemea

- olympiade n°208 : 53Olympia-54Isthmia-55Pythia-56Nemea (périodonique)

- olympiade n°209:  57Olympia-58-59-60

Estimation révisée, finale : 10 années de domination

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Straton ou Stratonikos fils de Korrhagos  d’Alexandrie  

Estimation préalable : 12 années cumulées de domination en lutte et pancrace

Nouvelle source d'informations :  http://www.connectedcontests.org/database/persons/624


Palmarès fourni
:

- Jeux Olympiques (périodicité : 4 ans) : 3 (doublé lutte et pancrace en 68 avant J-C et épreuve non précisée en 64 avant J-C)
- Jeux Pythiques (périodicité : 4 ans) : 1 (date : 62 avant J-C)
- Jeux Isthmiques (périodicité : 2 ans) : 1 (date : 60 avant J-C)
- Jeux Néméens (périodicité : 2 ans) : 4 (date : tous la même année : 63 avant J-C)

La carrière de Straton semble se concentrer sur deux olympiades; une carrière relativement courte mais intense, puisqu'il réalise un doublé et même un quadruplé en lutte et pancrace.

Que disent mes propres archives ? (http://le-meilleur-de-tous-les-temps.blogspot.com/2007/07/4-lutte-pancrace.html)

" Straton fils de Korrhagos d’Alexandrie réalisa son doublé lutte/pancrace en 68 av. JC. Il avait également remporté quatre victoires le même jour (doublés lutte/pancrace catégorie «enfants» et catégorie «imberbes») aux Jeux Néméens. Est revenu à Olympie en 64 av. JC pour y emporter une nouvelle victoire (en lutte ? … peut-être pour lever le doute quant à sa précédente victoire obtenue alors que deux de ses concurrents avaient été disqualifiés pour corruption). A été périodonique (chez les «adultes» comme l’indiquent ses titres olympiques) ce qui implique plusieurs victoires isthmiques et néméennes dans cette catégorie d’âge. A remporté notamment des titres pythiques en 70 et 66 av. JC. Il fit fortune et se construisit une palestre à Aigion pour s’y entraîner. Il remporta même plus tard des courses hippiques dans de grands Jeux, signe de son opulence."

L'explication du quadruplé à Némée (lutte+pancrace "enfants" + lutte+pancrace "imberbes") est fiable mais, du coup, la date fournie par la base de données http://www.connectedcontests.org (63 avant J-C) ne convient pas car elle est postérieure au double lutte+pancrace obtenu à Olympie (68 avant J-C) :

- soit il était déjà "enfant/paides" (15, 16 ou 17 ans dans les épreuves lourdes) en 68 avant J-C (Olympia) ; et il ne pouvait plus l'être cinq ans plus tard en 63 avant J-C (Nemea) ;

- soit sa quadruple victoire est à placer antérieurement à 68 avant J-C, par exemple en 73 avant J-C.

- soit postérieurement en 67 ou 65 avant J-C (s'il avait 15 ans en 68 avant J-C, à Olympie, et 16 en 67 puis 18 en 65 avant  J-C ... ce qui correspond à la catégorie "imberbes/ageneioi"). Mais les listes de vainqueurs d'Olympie sont les mieux connues et c'est bien parmi les adultes que Straton (Stratonikos) est enregistré.

Reconstitution de la chronologie :

- olympiade n°176 : 76-75-74-73Nemea(quadruplé lutte-pancrace et enfants-imberbes)

- olympiade n°177 : 72-71-70-69

- olympiade n°178 : 68Olympia-67-66-65

- olympiade n°179 : 64Olympia-63Nemea?-62Pythia-61/60Isthmique (périodonique)

Si on considère qu'il avait 17 ans en 73 avant J-C et qu'il a vaincu ses adverses de 15-17 ans ("paides/enfants") d'une part et de 18-20 ans ("imberbes") d'autre part, il était effectivement trop vieux pour concourir parmi les "enfants" (moins de 18 ans) mais  aussi trop jeune pour concourir parmi les adultes (21 ans et plus) à Olympie en 72 avant J-C.  

Par contre, dès 69 avant J-C (à l'âge de 21 ans) et à Olympie en 68 avant J-C (à l'âge de 22 ans), il entame avec brio sa carrière chez les adultes par un doublé lutte-pancrace à Olympie. 

Il est dit de Straton qu'il fut périodonique, c'est-à-dire les quatre titres Olympia-Pythia-Isthmia-Nemea durant la même Période. Compte tenu des dates fournies par la base de données (http://www.connectedcontests.org) de l'Université de Pennsylvanie (Pythia 62 av. J-C et Isthmia 60 av. J-C) , il semblerait que ce statut ait été acquis lors de la deuxième olympiade en tant qu'adulte. Et il se serait retiré une fois périodonique à 29/30 ans. Il y a donc au moins le titre néméen de cette Période qui manque à son palmarès.

C'est difficile d'estimer sa domination car son palmarès est certainement incomplet et les chroniqueurs de l'époque n'ont retenu que ses exploits les plus extraordinaires (un quadruplé à Némée, un doublé à Olympie, une couronne supplémentaire à Olympie (sans préciser si c'est en lutte ou pancrace) et enfin, pour la consécration, périodonique) négligeant toutes les victoires "ordinaires".

Dans quelle discipline a-t-il été périodonique étant donné qu'il affectionnait les deux dès le plus jeune âge ? Lutte ou pancrace ? Il aurait abandonné le défi de réaliser des doublés pour se spécialiser et obtenir une consécration supplémentaire.

Retour à mes propres archives :

 -  p.106 du livre Le meilleur combattant de tous les temps

Est revenu à Olympie en 64 av. JC pour y emporter une nouvelle victoire (en lutte ? … peut-être pour lever le doute quant à sa précédente victoire obtenue alors que deux de ses concurrents avaient été disqualifiés pour corruption).

- p.190 du livre : Le meilleur combattant de tous les temps

"Straton d’Alexandrie fut désigné comme le combattant polyvalent de référence par l’auteur grec du IIème siècle après JC : Pausanias. « Ils furent trois avant Straton et trois après lui à réussir le doublé Lutte Pancrace aux Jeux Olympiques ». L’estimation de 12 années de règne est peut-être inférieure à la réalité … En effet, ayant réussi l’exploit de remporter le doublé lutte-pancrace dans la catégorie « enfants » (aujourd’hui, on dirait « juniors ») et le même jour dans la catégorie « imberbes » (aujourd’hui, on dirait « espoirs »), lors de Jeux Néméens (équivalant de nos jours à un championnat ou à une coupe du monde), on peut comprendre qu’il a dû collectionner de nombreux autres titres (étant donné sa précocité). A Delphes, anciennement appelée Pythô, il s’imposa lors des Jeux de 70 et 66 avant JC. Si comme à Némée, par deux fois, et à Olympie, une fois, il y réussit des doublés, l’estimation de sa durée de règne atteindrait alors les 14 années. Mais hélas, faute de données historiques, on ne peut qu’imaginer."

Ce texte vient en contradiction/invalide, la date donnée par http://www.connectedcontests.org pour l'unique victoire aux Pythia (62 av. J-C). Il y en aurait deux : 70 et 66 av. J-C ; ce qui me semble plus logique. Les victoires olympiques étant plus recherchées que les victoires pythiques, la concurrence y est plus rude et on constate dans les palmarès des grands champions que, souvent, les couronnes pythiques précèdent les couronnes olympiques.

Compte tenu de ces deux réajustements vis-à-vis des données fournies sur Straton, je pense qu'on peut aussi douter de la date fournie par http://www.connectedcontests.org pour la victoire isthmique nécessaire à l'obtention du glorieux titre de périodonique 

- olympiade n°176 : 76-75-74-73Nemea(quadruplé lutte-pancrace et catégories enfants-imberbes)

- olympiade n°177 : 72-71-70Pythia-69?

- olympiade n°178 : 68Olympia(doublé lutte-pancrace catégorie adultes)-67Nemea?-66Pythia-65Isthmia? (périodonique)

- olympiade n°179 : 64Olympia-63-62-61

La lutte fut la discipline reine parmi les sports de combat à l'époque archaïque (VIIème et VIème siècles avant J-C) avec des noms illustres comme : les Spartiates Hipposthènes et Hetoimoklès et le Crotoniate Milon. Puis, à l'époque hellénistique, au  IVème siècle et peut-être même avant, c'est la pancrace qui attira les plus talentueux des athlètes avec des noms comme Dorieos de Rhodes, Sostratos de Sikyon et Astyanax de Milet. Mais, finalement, à compter de 212 avant J-C (doublé olympique de Kapros d'Elis) et ensuite durant l'époque romaine (146 avant J-C et au-delà), c'est l'addition de disciplines qui stimula les plus grands champions ; plus précisément c'est la réalisation d'un doublé lutte-pancrace  qui exalta la fierté des athlètes qui voulaient inscrire leur nom dans le marbre, pour la postérité.

Straton/Stratonikos s'y était préparé dès le plus jeune âge avec son incroyable quadruplé aux Nemea, alors on peut imaginer la déception que sa double victoire  aux Olympia de 68 av. JC (celle en lutte) puisse être dénigrée à cause d'une victoire "chanceuse" liée à la disqualification de plusieurs adversaires. S'il a été périodonique, je pense que c'est en pancrace mais je verrais bien la ténacité caractéristique d'un champion le faire revenir à Olympia pour faire taire définitivement ses détracteurs.   

Estimation de la durée de sa domination 

Tâche vraiment difficile car les dates indiquées ne sont pas cohérentes avec les classes d'âge et aussi parce qu'il manque certainement des titres étant donné que Straton/Stratonikos a obtenu le statut de périodonique lors de l'olympiade n°178 (année 68 av. J-C et suivantes)..

En "adultes", on peut supposer :

- qu'il a dominé la période 70-65 av. J-C inclus (au moins 5 titres sur 6 années) en pancrace

- avec des couronnes supplémentaires en lutte (en 68 av. J-C, lors du doublé olympique et en 64 av. J-C pour l'honneur).  (2 années)

Chez les "enfants" et les "imberbes" (73-70 av. J-C), on peut lui accorder au moins 2 années de domination en lutte et 2 années de domination en pancrace.

Au total : 2 + 5 = 7 années minimum en pancrace, et, 2 + 2 = 4 années minimum en lutte. Total : 7 + 4 = 11 années minimum

Anecdote

 Le nom de l'athlète est transmis dans les sources à la fois comme Stratonikos (Eusebius, Africanus) et comme Straton (Pausanias, Aelian). Aelian raconte une histoire intéressante à son sujet : Straton venait d'une famille aisée, mais en refusant de faire de l'exercice, il est tombé malade. Pour le traiter, il avait besoin de s'entraîner. Ce faisant, il est devenu extrêmement bon et a donc participé aux jeux. (Ael., VH 4.15) - CT

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Kleitomachos fls d'Hermokrates de Thèbes 

Estimation préalable : 12 années cumulées de domination en pancrace, pugilat, lutte ; respectivement (8)+(3)+(1) années .

Nouvelle source d'informations : http://www.connectedcontests.org/database/persons/527

 

 Palmarès fourni :

- Jeux Olympiques (périodicité : 4 ans) : 2 (dates : 216 av. J-C en pankration et puis 212 av. J-C en pugilat ; vaincu au pankration par Kapros d'Elis préalablement vainqueur en lutte

- Jeux Pythiques (périodicité : 4 ans) : 3 (dates non précisées, en pankration)
- Jeux Isthmiques (périodicité : 2 ans) : 3 (le même jour lutte-pugilat-pancrace, année non précisée entre 220 et 216 avant J-C)
- Jeux Néméens (périodicité : 2 ans) : -

Reconstitution de la chronologie :

- olympiade n°140 : 220-219-218Pythia(pancrace)-217

- olympiade n°141 : 216Isthmia(triplé lutte-pugilat-pancrace) et Olympia(pancrace)-215-214Pythia(pancrace)-213

- olympiade n°142 : 212Olympia(pugilat)-211-210Pythia(pancrace)-209

A cette époque, les titres olympiques et pythiques sont d'une valeur nettement supérieure à celle des Jeux isthmiques et néméens. Kleitomachos a osé tenter un triplé (réussi) aux Isthmia mais, bien plus tard, bien plus aguerri, il n'a tenté qu'un doublé (raté) aux Olympia.

Estimation de la durée de sa domination :

On peut considérer qu'il a dominé le pancrace de manière plus ou moins continue de 218 av.J-C (Pythia) à 210 av. J-C inclus, mais avec un "trou" en 212 av. J-C car vaincu par Kapros d'Elis (qui, lui, sera le premier à réaliser le doublé lutte-pancrace qui inspirera d'autres champions/olympioniques des siècles durant) et, puisqu'il n'a jamais été périodonique, pas de victoire aux Nemea durant l'olympiade n°141. : 9-1-1=7 années.

Pour le pugilat, ce sont ses deux titres de 216 (Isthmia) et 212 (Olympia) qui permettent de quantifier : 2 années

Et enfin, en lutte : un titre connu : celui de 216 av. J-C. : 1 année.

Total cumulant les règnes dans chacune des trois disciplines : 7+2+1=10 années.

Autre façon d'estimer la durée de la domination, quand on ne dispose que d'un palmarès incomplet du champion antique : attribuer la valeur "2 années" à chacun des titres olympiques et pythiques qui se succèdent en alternance tous les 2 ans, et/ou attribuer la valeur "1 année" à chacun des titres isthmiques et néméens qui se succèdent en alternance tous les ans.

Ainsi donc, en pancrace, avec trois couronnes pythiques et une couronne olympique, Kleitomachos a dominé 8 années. Mais les commentateurs (archéologues, historiens) insistent bien sur le fait qu'il n'a pas été périodonique (vainqueur des quatre grands Jeux de la Période) ; donc il faut retirer un titre néméen (1 année) de la Période où il aurait dû atteindre cette consécration (l'olympiade n°141). Domination en pancrace : 8-1= 7  années

En pugilat, un titre isthmique en 216 av. J-C et un olympique en 212 av. J-C peuvent être convertis en : 1+2= 3 années.

Enfin, en lutte, sa victoire isthmique de 216 av. J-C se convertit en : 1 année.

Total : 7+3+1= 11 années.

Archive (http://le-meilleur-de-tous-les-temps.blogspot.com/2007/07/4-en-lutte-pugilat-lutte-pancrace.html) :

"Kleitomachos (Clitomaque) fils d’Hermocratès de Thèbes est célèbre pour avoir remporté, aux Jeux Isthmiques, le même jour (en 216 av. JC) les concours de lutte, pugilat et pancrace. Ses trois victoires pythiques (218, 214, 210 av. JC) le furent en pancrace. Aux Jeux Olympiques, il remporta son premier succès en pancrace (en 216 av. JC) et son second en pugilat (en 212 av. JC). L’absence de victoires à Némée étonne pour un champion qui avait tout pour être périodonique. Cleitomachos était également célèbre pour son extrême pruderie puisqu’il quittait les réunions dès que quelqu’un parlait d’amour (Plutarque, Propos de table, VII, 7) et qu’il se détournait au spectacle de l’union de deux chiens."

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Astyanax de Milet 

Estimation préalable : 12+/-1 ans de domination en  pancrace

Lien vers la nouvelle base de données : http://www.connectedcontests.org/database/persons/531

Palmarès fourni :

- Jeux Olympiques (périodicité : 4 ans) : 3
- Jeux Pythiques (périodicité : 4 ans) : 3
- Jeux Isthmiques (périodicité : 2 ans) : 3
- Jeux Néméens (périodicité : 2 ans) : 3

Les dates de ces douze couronnes répertoriées ne sont pas précisées par l'Université de Pennsylvanie, seulement l'intervalle 330-310 av. J-C. Pourtant, avec la base de données précédente, celle de la Fondation du Monde Hellène, je connaissais déjà les dates 324, 320 et 316 avant J-C pour les titres olympiques. 

Voici mes propres archives (correspondant aux pages 98-99 du livre :  https://www.lulu.com/content/livre-reli%c3%a9-%c3%a0-couverture-rigide/le-meilleur-combattant-de-tous-les-temps---5%c3%a8me-%c3%a9dition/12798664) :

"Astyanax de Milet (vainqueur aux Jeux Olympiques de 324, 320 et 316 av. JC) était reconnu supérieur à tous les autres pancratiastes de son temps et comme étant également très fort en pugilat. On a même dit qu’il avait été six fois périodonique, Knab précisant : 3 fois périodonique en pancrace et 3 fois en pugilat. Moretti interprète différemment le texte d’Eratosthène : Astyanax aurait été, en 316 av. JC, non pas le sixième périodonique en pancrace (puisque huit le précèdent : Theogenes, Agias, Kallias, Ephotion, Dorieus, Sostratos et Dioxippos) mais le sixième homme à avoir remporté tous les Jeux de la période en pancrace : 1 olympique, 1 pythique, 2 isthmiques et 2 néméens."

Commentaire dans la base de données ConnectedContest.org :  

"Bien qu'Eratosthène FGrH 241 fr. 8J écrit qu'Astyanax a remporté six fois les periodos (Ἀ[ϲτ]υάναξ ὁ Μιλήϲιοϲ ϛ τὴν περίοδον ἀκονιτεί), Moretti (1957, n° 479) soutient que cela est impossible, car une telle durée de carrière réussie est hautement invraisemblable, car les dates des victoires présumées sont en contradiction avec d'autres victoires connues au periodos, et parce que l'athlète est probablement connu d'une autre source (Athénée) dans laquelle il est dit qu'il a remporté le periodos à trois reprises. Moretti discute plusieurs interprétations possibles et conclut qu'il est fort probable qu'Astyanax ait été la sixième personne à remporter le periodos ἀκονιτί (litt. 'sans poussière', c'est-à-dire 'sans effort' selon LSJ) - CT"

Conclusion 

Sostratos a bien été trois fois périodonique (4 titres majeurs en 4 années de la même olympiade), dont la dernière fois sans qu'aucun adversaire ne relève le défi ou avec tous les 6 titres de la Période (6 en 4 années), cela signifie donc qu'Astyanax a complètement dominé les 12 années suivantes :

- olympiade n°114 : 324Olympia-323-322-321

- olympiade n°115 : 320Olympia-319-318-317

- olympiade n°116 : 316Olympia-315-314-313

On peut raisonnablement penser qu'il a conquis d'autres couronnes avant même ces trois Périodes mais faute de mieux, l'estimation devient 12 années minimum de domination en pancrace (avec minimum 14 titres).

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Chairon de Pellene 

Estimation de la durée de domination (sur la base des quatre titres olympiques) : 4 x 4 = 16+/-3 ans de domination en lutte

Nouvelle source d'informations : http://www.connectedcontests.org/database/persons/609


 Palmarès indiqué par cette base de données :

- Jeux Olympiques (périodicité : 4 ans) : 4 (entre 360 et 340 avant J-C)
- Jeux Pythiques (périodicité : 4 ans) : ?
- Jeux Isthmiques (périodicité : 2 ans) : 2
(entre 360 et 340 avant J-C)

  - Jeux Néméens (périodicité : 2 ans) : ?

Commentaire issu de la base de données :

"L'histoire de cet athlète est intéressante : selon Pausanias, les habitants de la ville natale de Chairon ne le louent pas pour ses victoires prestigieuses (ils ne diront même pas son nom), car il avait renversé la constitution de la ville (πολιτείαν), pour laquelle il a été nommé tyran de la ville par Alexandre le Grand."

Mes propres archives : page 92 du livre et sur le blog https://le-meilleur-de-tous-les-temps.blogspot.com/2007/07/1-en-lutte-orthopale.html

Chairon de Pellene (olympionique de 356 à 344 av. JC)
Extrait de L'Elide, livre II, 13, 11 : "Le quadruple vainqueur olympique à la lutte, Chairon de Pellana, devenu tyran sous Alexandre, <> objet d'une sorte de "damnatio memoriae". Malgré ses 4 victoires à Olympie et ses 2 à l'Isthme de Corinthe [pour ce qui est connu], le souvenir de Chairon de Pellene (Pellena) fut maudit par ses concitoyens à cause du despotisme dont il fit preuve lorsqu'il devint le maître de la cité."

Également sur Wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Ch%C3%A9ron_de_Pell%C3%A8ne:

Originaire de Pellène
(en grec ancien : Πελλήνη) en Achaïe, il fut deux fois vainqueur à la lutte aux Jeux [isthmiques] et quatre fois aux Jeux olympiques dans la même discipline, puis il renversa le gouvernement établi, devint tyran de sa patrie, fonction qu'il accepta d'Alexandre le Grand. Une fois au pouvoir, il proscrivit les meilleurs citoyens, donna aux esclaves l’argent et les biens des maîtres, et leurs femmes pour épouses, interprétation du système politique de la République et des Lois de Platon. 

Dans un monde grec où l'esclavage était la norme, on comprend mieux pourquoi Chairon fut l'objet de damnatio memoriae. Son nom a dû être effacé (martelé) des plaques de marbre commémoratives. Heureusement que ses plus prestigieuses victoires, les quatre olympiques, furent conservées dans le sanctuaire d'Olympie. 

Ne pouvant me baser que sur ces quatre titres, le calcul de sa durée de règne reste inchangé :  4 x 4 = 16 +/-3 années. Ou alors de 356 à 344 av. JC inclus : 13 années peut-être consécutives. Mais cela reste des approximations car Chairon peut tout à fait :

- avoir des "trous" (années sans titre) dans l'intervalle donc une durée de domination inférieure à 13 années (à l'image du quadruple vainqueur olympique contemporain Mijain Lopez Nunez  dont la domination n'est "que" de 10 années sur la vingtaine d'années de sa carrière internationale (cf. https://championsetsportsdecombathistoire.blogspot.com/2021/09/les-champions-du-monde-et-champions.html et https://championsetsportsdecombathistoire.blogspot.com/2021/08/mijain-lopez-nunez-aux-jo-de-tokyo.html

- ou, à l'inverse, avoir conquis des titres (de la Période) avant de devenir champion olympionique (champion olympique) en 356 av. J-C. voire après son quatrième en 344 av. J-C., lui permettant d'atteindre la durée 16 années, voire de la dépasser.

Au regard des carrières d'Alexandre Karelin (de Russie) et de Mijaín López Núñez (de Cuba), la fourchette "13-16 années" me semble plus probable que "au-delà de 16 années". Par exemple, puisqu'on a retrouvé la trace de titres isthmiques, s'il avait gagné un titre dans chaque olympiade, il devrait avoir 4 titres et non simplement les deux qui sont répertoriés. Cela peut s'assimiler à des "trous" qui amèneraient les calculs suivants : 16-2 = 14 ou 13 minimum-2 =11minimum. La fourchette la plus probable devient donc "11-14 années".

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Sostratos de Sikyon 

Estimation préalable de sa domination : 10 ou 12 ans de domination en pancrace

Nouvelle source d'informations : http://www.connectedcontests.org/database/persons/496

Palmarès fourni par ConnectedContest.org :

- Jeux Olympiques (périodicité : 4 ans) : 3 (années : 364, 360, 356 avant J-C)

- Jeux Pythiques (périodicité : 4 ans) : 2 (dates non indiquées)
- Jeux Isthmiques (périodicité : 2 ans) : 1
(date non indiquée)

- Jeux Néméens (périodicité : 2 ans) ; 1 (date non indiquée)

Mes propres archives : p.98 du livre et blog :

"Sostratos fils de Sosistratos de Sikyon remporta les Jeux Olympiques de 364, 360 et 356 av. JC. Triple vainqueur olympique et double pythionique, le "briseur de doigts" (son surnom provenant de sa technique favorite) gagna aussi six fois à l'Isthme et six fois à Némée. Son règne couvrit la période 367-356 avant J-C."

Commentaires complémentaires :

"Mentionné dans Pausanias 6.4.2 ainsi que l'IAG 25 ; ils mentionnent 12 victoires à Némée et à l'Isthme combinées, ainsi que trois victoires olympiques et deux victoires pythiennes. Moretti (1957), n. 420, 425, 433 datent les victoires olympiques à 364, 360 et 356 av. Moretti et Ebert datent également les victoires pythiennes de 362 et 358 av. J.-C., à la suite de Klee et Knab. C'est la base de la plage de dates de Farrington, qui est suivie ici (Farrington (2012), p. 122-3 note 289). Sostratos était un pancratiaste. Nous ne pouvons pas savoir combien de victoires isthmiques et néméennes il a remportées : nous n'avons que la somme. Cela ne peut pas encore être pris en charge par cette base de données. Une victoire pour chaque concours a été inscrite pour le moment. - PK Sostratos s'appelait l' "Akrocheristes" ("le briseur de doigts") car il pliait les doigts de ses adversaires jusqu'à ce qu'ils cèdent. En plus de ses trois victoires olympiques, il a remporté deux fois à la Pythie, et douze victoires à la Némée et à l'Isthme réunies. - DL"

Reconstitution de sa carrière :

- olympiade n°103 : 368(pas de titre)-367Nemea-366Isthmia-361Nemea

- olympiade n°104 : 364Olympia+Isthmia-363Nemea -362Pythia+Isthmia-361Nemea

- olympiade n°105 : 360Olympia+Isthmia-359Nemea -358Pythia+Isthmia-357Nemea

- olympiade n°106 : 356Olympia+Isthmia-355(pas de titre)-354(pas de titre)-353(pas de titre)

Conclusion

La domination de Sostratos dura 12 années  (avec 17 titres de la Période).

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Dorieus de Rhodes  

Estimation préalable : 15 ans de domination en  pancrace 

Nouvelle source d'information : http://www.connectedcontests.org/database/persons/484

Palmarès fourni par le site :

- Jeux Olympiques (périodicité : 4 ans) : 3
- Jeux Pythiques (périodicité : 4 ans) : 4
- Jeux Isthmiques (périodicité : 2 ans) : 8
- Jeux Néméens (périodicité : 2 ans) : 7

Mais aussi :
- Panathenaia d'Athènes (annuels mais périodicité de 4 ans pour les Grandes Panathénées) : 4

- les Jeux d'Argos (Hekatombia d'Argos) (organisés tous les 1 ou 2 ans comme les Jeux néméens voisins) : 3

- Lykaia (rituel annuel mais peut-être que les Jeux sont pluriannuel) : 3

- Asklepia d'Epidauros (Epidoria) (périodicité 4 ans) : 4

Commentaire complémentaire :

Originaire de Rhodes, mais Paus. 6.7.4 atteste que Dorieus fut également proclamé « comme de Thurii » puisqu'il s'y enfuit de Rhodes des ennemis politiques. Également mentionné dans Syll.3 82 = IAG 23. Je suis généralement Farrington (2012), no. 1.56 et p. 118 notes 273-4. Les victoires de Dorieus peuvent être datées de manière raisonnablement sûre : il a remporté 3 victoires olympiques, 4 pythiennes, 8 isthmiques, 7 victoires néméennes, et à la suite de l'IAG 23 également 4 fois dans les Panathenaea, 4 fois dans l'Asclepiaea, 3 fois dans l'Hécatomboia et 3 fois dans la Lycée. Dorieus était un pancratiaste. - PK Dorieus était le plus jeune fils de Diagoras, et frère d'Akysilaos et Damagetos (tous les trois également dans la base de données). Il a remporté trois victoires olympiques successives en pancrace (Paus. 6.7.1). Thucydide (3,8) donne la date de sa deuxième victoire en 428 av. J.-C. (88e Olympiade) ; par conséquent, ses autres victoires étaient à la 87e Olympiade (= 432 av. J.-C.) et à la 89e Olympiade (= 424 av. J.-C.). Il a également remporté 8 victoires isthmiques, 7 victoires némées et une victoire pythienne. S'il est vainqueur en Syll.(3), 82, il a en réalité gagné 4 fois à la Pythie et également 4 fois à la Panathenaia, quatre fois à Asklepieia, trois fois à Hekatombaia et trois fois à Lykaia. Il s'était enfui de Rhodes, et fut donc annoncé comme de Thurii. Plus tard, il est retourné à Rhodes et a combattu avec Sparte contre Athènes avec ses propres navires. Il fut fait prisonnier et ramené vivant à Athènes (Paus. 6.7.4). - DL

Archives personnelles :

Fils cadet de Diagoras, Dorieus de Rhodes fut trois fois vainqueur au pancrace lors de la 87ème, de la 88ème et de la 89ème Olympiade en 432, 428 et 424 av. JC. Ce champion fut trois fois périodonique : à ses trois victoires à Olympie, il ajouta quatre victoires à Delphes entre 438 et 426 (une des victoires à Delphes ayant même été obtenue sans que personne n'ose s'opposer à lui), huit à l'Isthme de 438 à 424 et sept à Némée de 437 à 425. Il triompha également quatre fois aux Panathénées, quatre fois aux Asklépieia d'Epidaure, trois fois aux Hécatombiaia d'Argos et trois fois aux Lycaia d'Arcadie. Dorieus eut également une activité politique notable dirigée contre Athènes. Installé à Thourioi, il rejoignit les Lacédémoniens (Spartiates). 

Reconstitution de sa carrière :

- olympiade n°85 : 440-439-438Pythia+Isthmia-437Nemea

- olympiade n°86 : 436Isthmia-435Nemea-434Pythia+Isthmia-433Nemea (périodonique)

- olympiade n°87 : 432Olympia+Isthmia-431Nemea-430Pythia+Isthmia-429Nemea (périodonique)

- olympiade n°88 : 428Olympia+Isthmia-427Nemea-426Pythia+Isthmia-425Nemea (périodonique)

- olympiade n°89 : 424Olympia+Isthmia-423-422-421

Durée de sa domination en pancrace

15 années (avec 22 titres majeurs dans les grands Jeux sacrés) correspondant exactement à la période 438-424 inclus. 

Plus de 15 années ? 

Pourtant, le site ConnectedConstest présente Dorios/Dorieus comme ayant évolué/dominé la période 438-422 (ou 421). Peut-être ces années supplémentaires, 423, 422 voire 421, correspondent-elles aux autres compétitions (non stéphanides mais du circuit professionnel, comme les Panathénées). Je dois creuser ...

Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Panath%C3%A9n%C3%A9es#Concours_panath%C3%A9na%C3%AFques

Les Panathénées rassemblent tous les habitants de la cité y compris les femmes, les métèques et les esclaves. On distingue les grandes Panathénées qui se tiennent tous les quatre ans, des petites qui se déroulent les trois autres années. Les premières grandes panathénées furent organisées par Pisistrate en 566 av. J.-C. et étaient inspirées des concours olympiques. Pisistrate y ajouta également des compétitions de poésie et de musique, présentes dans les concours néméens mais absentes des concours olympiques ; par exemple, un concours de rhapsodes où l'on récitait des poèmes homériques. Ce fut également le tyran qui distingua Panathénées annuelles et Grandes Panathénées, fêtes à l'opulence plus renforcée encore et qui avaient lieu tous les quatre ans. L'itinéraire emprunté débutait en dehors de l'enceinte de la ville et s'achevait sur l'Acropole d'Athènes où se situe le Parthénon. Ce chemin était appelé la Voie sacrée.

On distinguait les concours réservés aux Athéniens et les concours ouverts à tous les Grecs. Ces derniers étaient à peu près les mêmes que ceux des concours olympiques, avec de la boxe, de la lutte, du pancrace (pankration), du pentathlon et de la course de chars, l’épreuve la plus prestigieuse. 

Dorieos/Dorieus de Rhodes a conquis quatre couronnes (en pancrace) aux Grandes Panathénées et les dates de ces victoires peuvent être : 438 et/ou 434, 430, 426 et/ou 422. 

Les jeux asclépiens, pentétériques, débutent neuf jours après les jeux isthmiques et ont donc lieu les mêmes années que les Jeux Olympiques (entre juillet et septembre selon les archéologues/historiens). Les quatre victoires de Dorieos ont dû avoir lieu en 440 et/ou 436, 432, 428 et/ou 424 avant J-C. (Lire la page 140 dehttps://www.persee.fr/doc/metis_1105-2201_1996_num_11_1_1051)

Si on opte pour 438, 434, 430 et 426 av. J-C pour les victoires aux Panathénées et 436, 432, 428 et 424 avant J-C pour les victoires aux Jeux Asclépiens, cela reste dans l’intervalle 438-424 des grands Jeux sacrés de la Période.

La durée de la domination est donc maintenue à 15 années en pancrace … ce qui est le record absolu.

Anecdote sur son physique :

L'auteur Pausanias le Périégète décrit dans son Elide tout un groupe de statues iconiques (littéralement « à l'image de leurs modèles »), aperçues à Olympie, qu'il désigne sous le nom de Diagorides. Il s'agit de la célèbre famille de Diagoras de Rhodes : des vainqueurs olympiques (« olympioniques ») en pugilat ou en pancrace sur trois générations. Diagoras, avec ses quatre coudées et cinq dactyles (doigts) est le plus grand de tous : approximativement 1,95 m (6 5). Ses fils, dont Dorieus, mesurent environ quatre coudées soit 1,80 m (5 11). 

Dorieos devait donc posséder approximativement un physique du même gabarit que celui de Fedor Emelianenko : 1m83, 106kg.

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Théogènes/Théagènes de Thasos 

Estimation préalable de la durée de sa domination : entre 10 et 19 ans (selon les titres pris en compte), estimation moyenne 15 ans de domination à cheval sur deux disciplines : pugilat et pancrace.

Nouvelle source d'informationhttp://www.connectedcontests.org/database/persons/451


Palmarès fourni par ce site  :

- Jeux Olympiques (périodicité : 4 ans) : 2 (480 av. J-C en pugilat et 476 av. J-C en pankration)
- Jeux Pythiques (périodicité : 4 ans) : 3 (dates non précisées, en pugilat)
- Jeux Isthmiques (périodicité : 2 ans) : 10 (dates non précisées, 9 couronnes en pugilat et 1en pankration)
- Jeux Néméens (périodicité : 2 ans) : 9 (dates non précisées, tous les couronnes en pugilat)

Ainsi que d'autres Jeux hors de la Période : 

- les Jeux d'Argos (Hekatombia d'Argos)  : 1 (une couronne en dolichos - course de fond de 24 stades, soit environ 4800 mètres, date non précisée entre 490 et 474 av. J-C)

- Jeux olympiques d'Elis (ne pas confondre avec les Jeux olympiques d'Olympia) : 1 (480 av. en pankration)

- Jeux de Phthiotis (en Thessalie) : (une couronne en dolichos)

Commentaires complémentaires

" Pour la datation, je suis Farrington (2012), no. 1.32 et p. 110-1 note 237 ; les victoires centrales furent les victoires olympiques de Théogène en 480 et 476 en boxe respectivement pancrace, attestées à Paus. 6.6.5. Syll.³ 36A = IAG 21 ainsi que Paus. 6.11.5 attestent cependant également 10 victoires isthmiques, 3 pythiennes et 9 néméennes, principalement en boxe, ainsi qu'une victoire dolichon à l'Hékatomboia d'Argos. Pausanias ajoute spécifiquement une victoire à Phthia en Thessalie également pour les dolichos. L'inscription dit qu'il était invaincu depuis 22 ans et qu'il a remporté 1 300 victoires ; Pausanias 6.11.5 parle de 1400 victoires. Klee (1918 : 89-91) postule ses victoires isthmiques entre 490 et 474 (les remportant toutes), avec peut-être 486 étant la double victoire attestée à la fois en boxe et en pancrace, bien qu'il fonde cela sur IvO 153 dont je ne suis pas certain. concerne Théogène - Farrington suggère que la dernière victoire isthmique de Théogène était sa double victoire, qui peut avoir été aussi tardive que 470 ; Klee (1918 : 70) évalue les victoires pythiennes à 482, 478 et 474 ; Klee (1918 : 99-101) postule les victoires de Némée de 489 à 473, remportant chaque combat de boxe. - PK NB : Moretti (1957), nos. 201 et 215 déclarent à tort que le nom du père est Timosthène (les sources disent clairement Timoxenos). - CT"

Mes propres archiveshttps://le-meilleur-de-tous-les-temps.blogspot.com/2007/07/4-en-lutte-pugilat-lutte-pancrace.html

Théogènes (Théagènes) fils de Timosthènes de Thasos remporta son premier titre olympique au Pugilat en 480 av. JC, lors de la 75ème olympiade. Selon Pausanias, ce « pancraciaste » participa à la compétition de Pugilat uniquement pour vexer le boxeur Euthymos. Théagénès remporta le titre mais fut ensuite trop fatigué pour se présenter au tournoi de Pancrace. Et les juges (Hellanodices) lui infligèrent une double amende : d'un talent consacrée au dieu et d'un talent pour le dommage causé à Euthymos. Théagènes paya la première amende mais en lieu et place de la seconde, se contenta de ne pas participer au concours de Pugilat quatre ans plus tard. Tandis qu’Euthymos remportait le titre au Pugilat, Théagènes gagnait son second en Pancrace, en 476 av. JC. Il avait auparavant réalisé le doublé pugilat/pancrace aux Jeux Isthmiques de 486 av. JC. Mais tous ses autres titres ont été obtenus au pugilat.

Il remporta aussi de nombreuses autres victoires : 3 aux Jeux Pythiques, 10 aux Jeux Isthmiques (c'est-à-dire sur une période de 20 années) et 9 aux Jeux Néméens. Il obtint même un titre en course à Phthia, la traditionnelle patrie du héros légendaire de l'Iliade (Achille "aux pieds légers"). On découvrit également à Olympie une inscription indiquant que Théagénès avait participé à plus de 1400 combats (soit une moyenne de 70 par an sur l'ensemble de sa très longue carrière !). Et sa légende se perpétua même après sa mort quand les gens de Thasos élevèrent une statue en bronze en sa mémoire. On prétend qu'un homme, qui n'avait jamais gagné un combat contre Théagénès, venait chaque nuit près de la statue pour la frapper. Une nuit, la statue se détacha, s'écrasa sur l'adversaire en colère et le tua. Les fils du malheureux poursuivirent la statue pour meurtre ce qui était parfaitement sensé sous la loi grecque. (Les Grecs pensaient que tout meurtre devait être puni, qu'il ait été perpétré par une personne, un animal ou un objet !) Les habitants de Thasos précipitèrent la statue coupable dans l'océan pour classer l'affaire. Dans les années qui suivirent la famine et la peste touchèrent Thasos, et les gens demandèrent conseil aux oracles qui leurs demandèrent d'accueillir à nouveaux tous les habitants de Thasos qui avaient été exilés. Les habitants de Thasos suivirent le conseil, mais les cultures ne poussaient toujours pas. A nouveau, ils consultèrent les oracles. La prêtresse leur répondit qu'ils avaient oublié le grand Théagènes. Peu après, des pècheurs repéchèrent la statue de l'athlète, elle fut replacée à sa place originelle et un sacrifice fut offert aux dieux.

https://le-meilleur-de-tous-les-temps.blogspot.com/2007/05/les-grands-jeux-sacrs-de-la-grce.html

Le palmarès de Théagènes de Thasos, cité dans les commentaires de l’Elide (II) de Pausanias, aux éditions Les Belles Lettres, indique que les Jeux Néméens avaient lieu les années impaires (Théagènes vainqueur en 489, 487, 485, 483, 481, 479, 477, 475 et 473 av. JC) tandis que les Isthmiques avaient lieu les années paires (Théagènes vainqueur en 490, 488, 486, 484, 482, 480, 478, 476 et 474). « Paires » ou « impaires » en fonction de notre calendrier chrétien, bien sûr.

https://le-meilleur-de-tous-les-temps.blogspot.com/2007/05/4-combattants-polyvalents.html 

L’homme le plus grand « de tous les temps » (depuis que les données sont vérifiables scientifiquement) ne fut pas un sportif. Né en 1918 et mort en 1940, Robert Pershing Wadlow atteignit 2m72 et avait pesé jusqu’à 223 kg (199 kg le jour de sa mort). A l’âge de 9 ans, il était capable de porter son père (qui mesurait 1m82 et pesait 72 kg) jusqu’en haut des escaliers de la maison familiale. A cet âge-là, Robert Wadlow mesurait 1m89 pour 82 kg !

Cet exploit n’est d’ailleurs pas sans rappeler celui de Théogènes de Thasos (champion de Pugilat et de Pancrace entre 490 et 473 av. JC) qui s’était rendu célèbre, lui aussi, à l’âge de 9 ans, pour avoir porté une statue de bronze que peu d’hommes adultes de son époque auraient pu déplacer.

On dit aussi de Théogènes de Thasos qu’il remporta entre 1200 et 1400 couronnes (victoires) lors de sa glorieuse carrière (Il était considéré comme le 2ème plus grand champion des sports de combat de l’Antiquité derrière Milon de Crotone). Ce nombre n’est pas si impossible qu’il y paraît puisque le Livre Guiness des Records cite deux boxeurs (de l’époque contemporaine) ayant livré plus de 1000 combats :
- Bobby Dobbs : 1024 combats au cours de sa carrière ;
- et Abraham Hollandersky alias Abe « Le crieur de journaux » avec quelques 1309 combats de 1905 à 1918 (un bon nombre d’entre eux étant tout de même des exhibitions).

La polyvalence de Théogènes lui permit même de remporter une course de fond (le dolique, proche du 5000m moderne) lors d’une compétition à Phthia, patrie du célèbre Achille « aux pieds agiles »
[et aux Hekatombia d'Argos].

Ce Théogènes/Théagènes tenait donc du pugiliste (essentiellement), du pancratiaste (au moins pour 2 de ses 24 titres majeurs) mais aussi un peu du coureur de fond (ce qui semble complètement contradictoire avec ses prédispositions pour les épreuves lourdes), et, pour couronner le tout, il fut extrêmement précoce dans son développement, capable de prouesses musculaires bien supérieures aux adultes moyens de son époque.

Pour se représenter ce champion qui fut coureur, pugiliste puis pancratiaste, on pourrait imaginer un adolescent/jeune homme au physique de Carl Lewis (1m88, 80kg) qui aurait conquis toutes les couronnes aux Jeux Isthmiques et Néméens entre 490 et 483 av. JC mais sans remporter les plus importantes : celles des Jeux Pythiques et Olympiques (y subissant notamment une cuisante défaite face à Euthymos de Locres Epizéphyriennes à son entrée dans la catégorie « andres » -21 ans et plus- en 484 av. JC). Mais à partir des Jeux Pythiques de 482 av. JC, il remportera absolument tous les titres. Il sera notamment périodonique en pugilat (six titres dont les JO de 480 et les JP de 478) puis périodonique en combinant pugilat et pancrace (six titres dont les JO de 476 et les JP de 474 av. JC). Son physique aurait alors été comparable à celui du kick-boxeur (à mi-chemin entre pugilat et pancrace) Ernesto Hoost : 1m89, de 88 à 107 kg (lors de ses victoires en K2 et K1) … soit +1 ou 2 kg par an.  

Non seulement Théagènes de Thasos établit une impressionnante main mise sur le pugilat avec cestes, malgré un compatriote parmi les meilleurs pugilistes de tous les temps (Euthymos de Locres) mais en plus il se permit d'aller défier d'excellents pancratiastes sur leur terrain.

Ainsi, à une époque où le géant Agias de Pharsalos (2m09) régnait sur le pancrace, "l'imberbe" Théagènes de Thasos eut le culot de tenter un doublé pugilat/pancrace en 486 av. J-C (année où Agias remportait pourtant ses deuxièmes Jeux Pythiques, deux ans avant son plus grand succès lors des Jeux Olympiques de 484 av. J-C).

Bien plus tard, en 476 av. J-C, alors que le pancrace s'était trouvé un nouveau maître en la personne de Kallias d'Athènes (déjà vainqueur des Jeux Pythiques de 478 av. J-C et bientôt des Jeux Olympiques de 472 av. J-C), Théagènes de Thasos fit une nouvelle irruption dans ce sport de combat éprouvant et y décrocha le titre olympique obligeant Kallias a attendre quatre années supplémentaires !

Extrêmement précoce (la force d'un homme adulte à seulement 9 ans) et probablement encore plus orgueilleux, Théagènes régna quasiment sans partage de 15 ans (premier âge où on est autorisé à participer aux épreuves lourdes) à 33 ans. Il voulut inscrire son nom dans la postérité en accomplissant ce que personne n'avait réussi avant lui : s'imposer dans deux sports de combat différents.

Il régna ainsi 18 années sur le pugilat (autant que Glaukos de Karystos) mais en plus 2 années sur le pancrace (autant que Royce Gracie ou Antonio Rodrigo "Minotauro" Nogueira).

Reconstitution de la chronologie de sa carrière :

- olympiade n°72 : 492-491-490Isthmia(pugilat)-489Nemea(pugilat)

- olympiade n°73 : 488Isthmia(pugilat)-487Nemea(pugilat)-486Isthmia(pugilat et pancrace)-485Nemea(pugilat)

- olympiade n°74 : 484Isthmia(pugilat)-483Nemea(pugilat)-482Pythia(pugilat)+Isthmia(pugilat)-481Nemea(pugilat)

- olympiade n°75 : 480Olympia(pugilat)+Isthmia(pugilat)-479Nemea(pugilat)-478Pythia(pugilat)+Isthmia(pugilat)-477Nemea(pugilat)

- olympiade n°76 : 476Olympia(pancrace)+Isthmia(pugilat)-475Nemea(pugilat)-474Pythia(pugilat)+Isthmia(pugilat)-473Nemea(pugilat)

PS : L'hypothèse de Farrington (doublé pugilat + pancrace réussi aux Isthmia  en 474 av. J-C plutôt qu'en 486 av. J-C) me semble plus logique. En 486 av. J-C, Théogènes n'avait encore conquis aucun titre pythique ni olympique. Son ambition devait se focaliser sur ces titres suprêmes plutôt que sur une double victoire originale. Une fois ces deux compétitions remportées (Pythia en 482 av. J-C et Olympia en 480 av. J-C), on peut imaginer qu'il voulut faire encore plus, créer un exploit sans précédent. Il n'a pas réussi le doublé en 480 av. (trop marqué par le tournoi de pugilat pour enchaîner avec le pancrace) et n'a pas été autorisé à récidiver sa tentative en 476 av. J-C. C'est donc fort probablement après, par opiniatreté, qu'il a essayé dans un autre des grands Jeux sacrés : les Isthmia. L'exploit accompli, il pouvait boucler la Période et prendre sa retraite.    

Oui mais ...  Kallias fils de Didymias d’Athènes a remporté les éditions de 476 et 474 à l'Isthme en pancrace (obtenant sa première dès 484) av. J-C). C'est donc l'hypothèse de Klee (doublé en 486 av. J-C) qu'on va finalement garder. 

J'ajoute que c'est en plein dans la période de domination (estimée à 11 années) de Kallias fils de Didymias d’Athènes que Théagènes/Théogènes remporta les Jeux Olympiques de 476 av. J-C. Après Euthymos de Locres Epizéphyriennes, il ajouta ainsi un autre grand nom à son palmarès.

Durée de sa domination

- pugilat : 18 années (490-473 inclus)  

- pancrace : titre olympique 476 et titre isthmique 474  soit un  total de 2 années

Total (pugilat et pancrace réunis) : 20 années !


PS : Théagènes/Théogènes de Thasos fut le grand rival d'Euthymos de Locres Epizéphyriennes qui remporta trois titres olympiques en pugilat en 484, 476 et 472 avant J-C ; c'est-à-dire : 

- un premier titre olympique (484 av. J-C) avant que Théagènes n'atteigne ce niveau suprême d'adversité ;

- une défaite contre Théagènes en 480 av. J-C mais tellement disputée que Théagènes ne put enchaîner avec le tournoi de pancrace ;

- un deuxième titre en 476 av. J-C au bénéfice de la non-inscription de Théagènes qui avait promis aux hellanodiques (juges) de se concentrer sur la pancrace ;

- et un troisième titre en 472 av. J-C juste après la retraite sportive de Théagènes.

Et probablement d'autres couronnes avant 484 (mais pas de couronnes isthmiques ou néméennes de 490 à 485, toutes remportées par Théagène), comme les Pythia de 486 et/ou 490 av. J-C.

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Glaukos de Karystos  

Estimation préalable : entre 8 années (sur la base des titres olympiques et pythiques) et 18 années (sur la base des titres isthmiques et néméns), estimation moyenne : 13 ans de domination en  pugilat 

Nouvelle source d'information : http://www.connectedcontests.org/database/persons/436


Palmarès fourni par la base de données
:

- Jeux Olympiques (périodicité : 4 ans) : 1 (520 avant J-C)
- Jeux Pythiques (périodicité : 4 ans) : 2 (dates non précisées entre 525 et 510 avant J-C)
- Jeux Isthmiques (périodicité : 2 ans) : 8
(dates non précisées entre 525 et 510 avant J-C) 

- Jeux Néméens (périodicité : 2 ans) : 8 (dates non précisées entre 525 et 510 avant J-C)

Commentaires complémentaires

Soi-disant également mentionné dans le Suda/Suidas, s.v. 'Γλαῦκος', sa source principale est Paus. 6.10.1-3. Il donne l'origine de Glaukos, bien qu'il ait également avancé la légende selon laquelle Glaukos était d'Anthédon béotien, descendant de son homonyme, la divinité de la mer. Pausanias énumère les victoires de Glaukos : un Olympien, deux Pythiens, huit Némées et huit Isthmiques. Pour la datation, je suis Farrington (2012), no. 1.17 et p. 104 note 213, basée sur la mention par Pausanias du sculpteur de la statue de Glaukos (à savoir Glaukias d'Aigina). Farrington ajoute et discute brièvement une autre source, peut-être plus discutable, à savoir. le Ῥητορικαί de la Lexica Suguerina. - PK Hormis une victoire olympienne, Glaukos s'est également imposé deux fois aux jeux Pythiens, 8 fois aux Isthmia et 8 fois aux Némée (Paus. 6.10.3). Moretti 1957, n. 134 mentionne de nombreuses autres sources en référence à la grandeur de Glaukos en tant qu'athlète. - DL Peut-être que si nous acceptons les preuves fragiles pour mettre sa victoire olympique en 520 avant JC, ses victoires à Némée se situent entre 525 avant JC et 515 avant JC. - EK

Mes propres archives : https://le-meilleur-de-tous-les-temps.blogspot.com/2007/07/2-en-pugilat.html et pages 93-94 du livre https://www.lulu.com/content/livre-reli%C3%A9-%C3%A0-couverture-rigide/le-meilleur-combattant-de-tous-les-temps---5%C3%A8me-%C3%A9dition/12798664?page=1&pageSize=4

La taille de Glaukos, fils de Démylos, de Karystos (vainqueur aux Jeux Olympiques de 520 av. JC) aurait été de 5 coudées moins 4 doigts soit environ 2m15 (si sa statue était à l’échelle comme celle des vainqueurs iconiques). Quant au nombre de victoires obtenues, il varie selon les sources :
- Anecd.Graeca : 3 pythiques et 10 isthmiques (rien n’est dit sur les néméennes)
- Pausanias : 2 pythiques, 8 isthmiques et 8 néméennes.

Glaukos cultivait la terre de son père Démylos mais un jour, le soc de sa charrue s’était détaché de l’araire et il le rajusta en se servant de sa main comme d’un marteau. Démylos fut stupéfait par ce spectacle et amena son fils à Olympie pour qu’il participe au concours de Pugilat. Et là, comme Glaucos n’avait pas d’expérience du combat, il se fit blesser par ses adversaires. Alors qu’il boxait contre le dernier d’entre eux [en finale], on croyait qu’il renonçait à cause de ses blessures. Et là, son père lui cria : « Mon enfant, assène le coupe de l’araire !». Et il remporta la victoire.
La statue que Pausanias décrit a l’allure d’un combattant qui feinte car Glaukos [étant donné sa taille] était naturellement le plus doué des athlètes de son temps pour l’esquive au combat.
Pour les Grecs du IVème siècle, son nom était synonyme de champion. Simonide composa une ode pour sa victoire où il déclarait que ni Pollux (champion mythologique en Pugilat) ni Héraklès (champion mythologique en Lutte et Pancrace) n’auraient pu rivaliser avec lui.

https://le-meilleur-de-tous-les-temps.blogspot.com/2007/05/2-les-meilleurs-pugilistes-pugilat-avec.html et page 185 du livre. 

Glaukos de Karystos a accumulé des titres isthmiques et néméens sur près de 18 années. Cependant, pendant sa carrière, il n’a remporté au mieux « que » 4 titres olympiques et pythiques sur les 9 possibles. On peut donc supposer qu’il a dû partager ces couronnes avec différents rivaux.

Nouvelle estimation de la durée de sa domination :

Les  Anecdota Graeca (https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6286122p.texteImage) sont une compilation de textes indédits en grec (et en latin) datant du XIXème siècle. Le terme lui-même provient du grec ancien ἀνέκδοτος , anékdotos (« non publié, inédit ») et de ἀνέκδοτα, anékdota (« faits inédits »).

Je vais considérer que Pausanias, du IIème siècle est plus fiable, et plus complet, dans la descritpion du palmarès.

Huit couronnes isthmiques et huit néméennes permettent aisément d'affirmer que Glaukos a dominé le pugilat pendant 16 années consécutives. Durant cette période, Glaukos a conquis trois titres majeurs (ou quatre selon des sources postérieures à Pausanias) : un olympique et deux pythiques.

Tentative de reconstitution de sa carrière avec les dates fournies par AWOL: 

- olympiade n°63 : 528-527-526-525Nemea

- olympiade n°64 : 524Isthmia-523Nemea-522Isthmia+Pythia-521Nemea

- olympiade n°65 : 520Olympia+Isthmia-519Nemea-518Isthmia+Pythia-517Nemea

- olympiade n°66 : 516Isthmia-515Nemea-514Isthmia-513Nemea

- olympiade n°67 : 512Isthmia-511Nemea-510Isthmia-509

J'ai placé les deux victoires pythiques : une avant (522 av. J-C) et une après (518 av. J-C) le sacre olympique de 520 av. J-C.  Cela ferait de Glaukos un périodonique pour l'olympiade n°. Si ce n'est pas le cas, je pourrais aussi placer la deuxième victoire pythique en 514 av. J-C voir en 510 av. J-C. Ainsi, qu'il y ait eu deux ou trois victoires aux Pythia de Delphes ne changerait pas la durée de sa domination : 16 années (avec 16 + 2 + 1 = 19 couronnes de la Période selon Pausanias). 

NB : L'équivalent moderne de Glaukos, en termes de gabarit, est Semmy Schilt (plus polyvalent que Glaukos toutefois puisque : karatéka, pancratiaste et kick-boxeur) :

- 2 fois champion du monde de karaté Daido Juku Hokutoki en toutes catégories, en 1996 et 1997.

- 1 fois Openweight King of Pancrase de 1999 à 2001

- 4 fois vainqueur du K1 Grand Prix (2005 K-1 World Grand Prix Champion, 2006 K-1 World Grand Prix Champion, 2007 K-1 World Grand Prix Champion, 2009 K-1 World Grand Prix Champion)

-  champion du K1 catégorie "super-lourds" de 2007 à 2013 (https://en.wikipedia.org/wiki/List_of_K-1_champions#K-1_Super_Heavyweight_Championship) date de sa retraite (https://liverkick.com/sem-schilt-retires-due-to-heart-condition/

- champion "poids lourds" du Glory en 2012

- et 1 fois vainqueur du Glory Grand Slam (Glory 2012 Heavyweight Grand Slam Tournament Champion)

Total : en karaté (2 ans : 1996 et 97), en pancrace (2 ans : 1999-2001) et en kick-boxing (2005-2013 : 8 ans dont 5 tournois majeurs : 2005, 2006, 2007, 2009 et 2012) soit 12 années de domination sur une carrière au niveau international/mondial de 17 années.  

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Milon de Crotone  

Estimation préalable : 26+/-1 années de domination en lutte sur la base de ses principaux titres : six olympiques et 7 pythiques ; auxquels s'ajoutent 19 autres couronnes de la Période (isthmiques et néméens).

Nouvelle source d'informationhttp://www.connectedcontests.org/database/persons/429

 

Palmarès fourni :  

- Jeux Olympiques (périodicité : 4 ans) : 7 (540, 532, 528, 524, 520, 516 et 512 avant J-C)
- Jeux Pythiques (périodicité : 4 ans) : 6 (dates non précisées, entre 540 et 516 avant J-C)
- Jeux Isthmiques (périodicité : 2 ans) : 10
(dates non précisées, entre 540 et 516 avant J-C)

- Jeux Néméens (périodicité : 2 ans) : 9 (dates non précisées, entre 540 et 516 avant J-C)

 

NB : Erreur du site AWOL : en 512 av. J-C, Milon a dû s’incliner face à son jeune compatriote, par épuisement

Commentaires complémentaires :

Je suis Farrington (2012), no. 1.13 et p. 103 note 208 pour la datation, en référence à une remarque d'un scolastique sur Théocrite IV et Moretti (1953), no. 115. Une liste de vainqueurs qui est attribuée à Sextius Julius Africanus (Ol. 62) mentionne que Milon a remporté six victoires en lutte à l'Olympia, six à la Pythie, dix à l'Isthme et neuf à la Némée. 

Farrington est contradictoire dans son livre sur les victoires isthmiques : déclarant à la note 1.13 : Milo a remporté 10 fois les Jeux Isthmiques et dans sa note 208, il a déclaré qu'il avait gagné 6 fois. J'ai suivi la description de Africanus - PK/YP A remporté six fois les jeux olympiques, six fois les jeux pythiques, dix fois les jeux isthmiques et neuf fois les jeux de Némée (Eusebius; Iulius Africanus).

 Pausanias (6.14.5) nuance que Milon a remporté six jeux olympiques, dont un chez les garçons, et sept jeux Pythiens, dont un chez les garçons. Eusèbe et Iulius Africanus mentionnent Milon à la 62e Olympiade (=532 avant JC). Moretti 1957, n. 122 raisons que ce doit être le premier de ses cinq jeux olympiques; sa victoire dans la catégorie des "paides" est datée de la 60e Olympiade (= 540 av. J.-C.), mais sans argumentation. - DL Si sa deuxième victoire olympique a eu lieu en 532 av. J-C alors qu'il avait peut-être environ 20 ans (ayant peut-être παῖς de 12 ans en 540 av. J.-C.), alors il aurait très peu de chances d'avoir remporté sa sixième victoire olympique avant 516 av. quand il était sur ce compte à la fin de la trentaine. - EK- EK

Mes propres archives :

https://le-meilleur-de-tous-les-temps.blogspot.com/2007/07/1-en-lutte-orthopale.html

Milon fils de Diotimos de Crotone était un aristocrate d'une cité de la "Grande Grèce", au sud de l'Italie. Couronné une première fois à Olympie alors qu'il n'était qu'un adolescent (en 540 av. JC), il ajouta ensuite 5 nouvelles couronnes consécutives de 532 à 516 av. JC. Il complétera ces 6 titres olympiques par 7 victoires aux Jeux Pythiques (épreuves presque aussi prestigieuses qui se déroulaient à Delphes tous les 4 ans). Milon ne connaîtra sa première défaite qu'en 512 av. JC, pas parce qu'il était moins puissant que son adversaire mais parce que celui-ci l'épuisa à force d'éviter ses attaques, alors que Milon avait largement dépassé la quarantaine. Cet homme doté d'une force surhumaine aimait à l'exhiber en tenant dans sa main une grenade et en défiant quiconque de lui ouvrir les doigts ou d'écraser le fruit en les serrant. Pour s'entraîner, il soulevait un veau tous les matins et le portait jusqu'à ce qu'il devienne adulte. Il fut 5 fois periodonique à l'âge adulte après l'avoir été enfant, ce qui n'arriva plus à un jeune athlète avant Moschos de Colophon (en 200 av.JC).Une épigramme attribuée à Simonide attribue une septième victoire olympique à Milon : "Milone Olympioniko Eptakis", quand Timasithéos de Crotone avait refusé de se mesurer à lui. Milon était non seulement imbattable à la lutte debout (orthopale) mais aussi à la lutte de soumission, discipline non olympique (nommée kato pale "lutte totale" ou alyndisis "lutte allongée"). A la fin de sa carrière sportive, sa cité reconnaissante érigea une statue en son honneur et Milon la posa lui-même sur son socle. On estima le poids de la statue à 900 kg ! Mais Milon n'était pas qu'un lutteur. Disciple du philosophe et mathématicien Pythagore, dont il avait épousé la fille Mya, il était prêtre d'Héra du Lakinion et il aurait combattu revêtu d'une peau de lion, lors de la guerre contre Sybaris. C'était un cavalier réputé et il excellait dans l'art de la guerre.

Milon connut la mort, dévoré par des bêtes sauvages (probablement des loups), alors qu’il s’était retrouvé les mains emprisonnées dans une souche d’arbre après avoir voulu écarter, à mains nues, le bois maintenu par des coins. Seul dans la forêt et épuisé sans manger ni boire, il devint une proie facile pour les animaux ; comble de la déchéance, symbole de l’orgueil. Cette fin tragique inspira le sculpteur français du XVIIème siècle Pierre Puget.

Concernant son physiquehttps://le-meilleur-de-tous-les-temps.blogspot.com/2007/05/gabarit-du-champion.html

Sa statue : https://le-meilleur-de-tous-les-temps.blogspot.com/2007/04/la-statue-de-milon-de-crotone.html

Le classement des meilleurs lutteurs (tous styles confondus) de l'Histoire : https://le-meilleur-de-tous-les-temps.blogspot.com/2007/05/1-luttes-orthopale-bokh-yagli-gures.html

Milon de Crotone, le Grec du sud de l’Italie, et « Gaddar Kel » Aliço, le Turc Ottoman, rivalisent en tête du classement des meilleurs lutteurs de tous les temps. Leur domination sur la ou les compétitions de référence de leur temps atteint la durée incroyable de 26 années. A ce stade de l’étude, c’est le nombre de titres qui peut permettre de départager ces deux hommes : un total de 32 victoires panhelléniques (Olympiques, Pythiques, Isthmiques ou Néméennes) permet à Milon de devancer Aliço (26 succès consécutifs au Kirkpinar).

Son palmarès détaillé https://le-meilleur-de-tous-les-temps.blogspot.com/2007/05/palmars-de-milon-de-crotone.html


De Milon de Crotone, on sait qu’il remporta :
- un titre olympique dans la catégorie « paides » (15, 16 ou 17 ans) en 540 avant JC,
- puis 5 titres olympiques dans la catégorie « andres » (21 ans ou plus) en 532, 528, 524, 520 et 516 av. JC (échouant pour la première fois en 512 alors qu’il avait dépassé la quarantaine),
- ainsi que 7 titres pythiques, 10 isthmiques et 9 néméens.

On sait aussi qu’il fut six fois « périodonique », c’est-à-dire vainqueur d’au moins une fois chacun des Jeux sacrés au cours de la même Période.

On peut imaginer que les grands compétiteurs recherchaient, en plus du titre olympique, le statut prestigieux de « périodonique ». Certains ont réussi à l’être en remportant six couronnes sur la Période mais la plupart concédèrent sûrement des « impasses » ; c’est-à-dire se contentèrent d’un titre par année.

Par exemple, la carrière de Milon s’étalant sur 7 Périodes, en se contenant du minimum (un titre de chaque Jeux sacré par Période), il aurait dû remporter :
- 6 titres olympiques (un lui échappant à cause des catégories d’âge)
- 7 pythiques
- 7 néméens
- et 7 isthmiques.

En réalité, il obtint cinq titres supplémentaires : 2 néméens et 3 isthmiques. Cela signifie que, durant 5 des 7 olympiades que compte sa carrière, il doubla sa participation soit Jeux Néméens soit aux Jeux Isthmiques (en alternance, et en commençant par les Jeux Isthmiques). On peut supposer que les olympiades durant lesquelles ils se contenta « du minimum » pour être périodonique furent la première Période de sa carrière (trop jeune pour tenter plus) et la septième (trop vieux pour supporter une telle intensité). 

 Âge du champion : https://le-meilleur-de-tous-les-temps.blogspot.com/2007/05/ge-du-champion-dbut-de-rgne-chez-les.html


Milon de Crotone domina ses contemporains durant 7 olympiades (28 années) à partir de l’âge de 15 ou 16 ans (c’est-à-dire de 15 à 43 ans ou de 16 à 44 ans) entre 540 et 512 av. JC ; mais pas à partir de l’âge de 17 ans : sinon, il aurait pu concourir chez les « andres » en 536 av. JC (puisqu’âgé de 21 ans) et y aurait donc été battu. Or, il est dit qu’ « il ne posa jamais un genou à terre » ; ce qui signifie que même lors de son ultime combat (à l’âge avancé de 43 ou 44 ans), il ne fut pas mis à terre par son jeune adversaire.

S’il commença son règne à Olympie à l’âge de 15 ans (en 540 av. JC), son 1er titre pythique fut obtenu à l’âge de 17 ans (en 538) dans la catégorie « paides » et son deuxième (en 534) dans la catégorie « andres » puisqu’âgé de 21 ans.
S’il commença son règne à l’âge de 16 ans, son premier titre pythique fut obtenu chez les « imberbes » à l’âge de 18 ans (cette catégorie couvrant la tranche 18-20 ans).

Pausanias nous donne la réponse dans l’Elide 14,5 :
« […] à Pythô six victoires chez les adultes une chez les enfants là aussi […] ».
C’est logique puisque Milon de Crotone fut périodonique dans la catégorie d’âge « paides » comme personne d’autre ne le sera à l’exception de Moschon de Colophon en pugilat, vers 200 avant JC.

Milon de Crotone demeura ainsi invaincu de l’âge de 15 à 43 ans (entre 540 et 512 av. JC), plus que les 26 années de règne de « Gaddar Kel » Aliço sur le Kirkpinar : de 1861 à 1887 (battu en 1887 par « Koca » Youssouf Ismaelo). 

Reconstitution de sa carrière : https://le-meilleur-de-tous-les-temps.blogspot.com/2007/05/carrire-sur-sept-olympiades.html

 Pour établir la carrière, probable, de Milon de Crotone, c’est la version suivante qui sera retenue : les Jeux Isthmiques et Néméens avaient lieu, à deux ou trois mois d’intervalle (en mai et juillet), les deuxièmes et quatrièmes années de la Période.

60ème Olympiade : « Périodonique » (pour la 1ère fois)

Jeux Olympiques de 540 av. JC : « Olympionique » chez les « paides » (15 ans) (1er titre)
Jeux Isthmiques de 540/39 av. JC : « Isthmionique » (1er titre)
Jeux Pythiques de 538 av. JC : « Pythionique » (1er titre)
Jeux Néméens de 537 av . JC : « Néméenique » (1er titre)

61ème Olympiade : ne fut pas périodonique

Jeux Olympiques de 536 av . JC : Absent d’Olympie probablement parce qu’il appartenait cette année-là à la catégorie des « imberbes » (19 ans) non représentée aux Jeux.
Jeux Isthmiques de 535 av. JC : « Isthmionique » (2ème titre)
Jeux Pythiques de 534 av. JC : « Pythionique » (2ème titre)
Jeux Isthmiques et Néméens de 533 av. JC : « Isthmionique » (3ème titre) + « Néméenique » (2ème titre)

62ème Olympiade : « Périodonique » (2ème fois)

Jeux Olympiques de 532 av. JC : « Olympionique » chez les « andres » (21 ans ou plus) (2ème titre)
Jeux Néméens de 531 av. JC : « Néméenique » (3ème titre)
Jeux Pythiques de 530 av. JC : « Pythionique » (3ème titre)
Jeux Isthmiques et Néméens de 529 av. JC : « Isthmionique » (4ème titre) + « Néméenique » (4ème titre)

63ème Olympiade : Périodonique (3ème fois)

Jeux Olympiques de 528 av. JC : « Olympionique » chez les « andres » (3ème titre)
Jeux Isthmiques de 527 av. JC : « Isthmionique » (5ème titre)
Jeux Pythiques de 526 av. JC : « Pythionique » (4ème titre)
Jeux Isthmiques et Néméens de 525 av. JC : « Isthmionique » (6ème titre) + « Néméenique » (5ème titre)

64ème Olympiade : Périodonique (4ème fois)

Jeux Olympiques de 524 av. JC : « Olympionique » chez les « andres » (4ème titre)
Jeux Néméens de 523 av. JC : « Néméenique » (6ème titre)
Jeux Pythiques de 522 av. JC : « Pythionique » (5ème titre)
Jeux Isthmiques et Néméens de 521 av. JC : « Isthmionique » (7ème titre) + « Néméenique » (7ème titre)

65ème Olympiade : Périodonique (5ème fois)

Jeux Olympiques de 520 av. JC : « Olympionique » chez les « andres » (5ème titre)
Jeux Isthmiques de 519 av. JC : « Isthmionique » (8ème titre)
Jeux Pythiques de 518 av. JC : « Pythionique » (6ème titre)
Jeux Isthmiques et Néméens de 517 av. JC : « Isthmionique » (9ème titre) + « Néméenique » (8ème titre)

66ème Olympiade : Périodonique (6ème fois)

Jeux Olympiques de 516 av. JC : « Olympionique » chez les « andres » (6ème titre)
Jeux Néméens de 515 av. JC : « Néméenique » (9ème titre)
Jeux Pythiques de 514 av. JC : « Pythionique » (7ème titre)
Jeux Isthmiques 513 av. JC : « Isthmionique » (10ème titre)

67ème Olympiade : ne fut pas périodonique

Jeux Olympiques de 512 av. JC : Vaincu par Timasithéos de Crotone, un jeune compatriote qui obtiendra l’abandon de Milon par épuisement.

Avec cette description de la carrière probable de Milon de Crotone, l’estimation de la durée de son règne (« environ 26 années ») s’en trouve affinée :
il serait bien resté invaincu 28 années et aurait régné exactement 27 années avec un seul « trou » dans sa carrière : la non-participation aux Jeux Olympiques de 536 avant JC. Puis, lors de la 29ème année de sa carrière, il aurait connu sa première défaite, par abandon, victime d’épuisement.[comme son homologue moderne "Gaddar Kel" Aliço]

 

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Tisandros de Naxos en Sicile  

Estimation préalable : 16+/-1 ans de domination en pugilat  sur la base de ses seuls titres connus : 4 couronnes olympiques et 4 couronnes  pythiques.

Nouvelle source d'information : http://www.connectedcontests.org/database/persons/607


Palmarès fourni :

- Jeux Olympiques (périodicité : 4 ans) : 4 (de 572 à 560 avant J-C)
- Jeux Pythiques (périodicité : 4 ans) : 4
(de 572 à 560 avant J-C)

- Jeux Isthmiques (périodicité : 2 ans) : 1 ? (date non précisée)
- Jeux Néméens (périodicité : 2 ans) : 1 ?
(date non précisée)

 Commentaires complémentaires

Les noms des festivals d'Olympie et de Delphes ne sont pas mentionnés par Pausanias, mais sont très clairs d'après le contexte : Ἀργείοις ἐς ὑπομνήματα τοὺς Ἴσθμια νικήσαντας.' ('Pour Tisandros a remporté le match de boxe dans la catégorie des hommes à quatre reprises à Olympie, et il y avait autant de victoires pour lui à Pytho.'). Il n'est cependant pas clair si Tisandros a concouru à l'Isthme et à Némée, c'est pourquoi Farrington le désigne comme un Isthmionikes douteux. Commentaires de DL : Pausanias mentionne les quatre victoires olympiques de Tisandros (ainsi que quatre victoires pythiques). Il ajoute que Némée et Isthme n'ont pas encore tenu de listes de victoires, ce qui implique que Tisandros avait également remporté des victoires lors de ces festivals. Les Nemea ont eu lieu pour la première fois en 573 avant JC (Moretti 1957, n° 94) et après 500 avant JC, nous connaissons la plupart des vainqueurs olympiques de pugme. Aussi le fait que Pindare ait mentionné Tisandros suggère une certaine ancienneté des victoires de Tisandros. Ainsi, la datation vers le milieu du VIe siècle av. J.-C., à la suite de Moretti 1957, no. 94. Moretti suggère que les victoires ont eu lieu aux 52e, 53e, 54e et 55e Olympiades (572, 568, 564 et 560 avant JC).

Mes propres archives:

https://le-meilleur-de-tous-les-temps.blogspot.com/2007/07/2-en-pugilat.html

Tisandros, fils de Cléocritos, de Naxos (la plus ancienne colonie grecque de Sicile) fut vainqueur de 572 à 560 av. JC. Il peut ne pas avoir participé aux Jeux Isthmiques et Néméens, comme le suggère Moretti, ou ses victoires ne sont tout simplement pas répertoriées (comme toutes celles antérieures à 500 av. JC) comme le pense Pausanias. Selon Philostrate (Gymnastikos, 43), Tisandros accrut la vigueur de ses bras en nageant autour des promontoires de l’île. Tisandros a peut-être été célébré par Pindare dans une ode qui semble plutôt en rapport avec un succès à l’Isthme.

Essai de reconstitution de sa carrière

576-575-574Pythia-573Nemea

572Olympia-571-570Pythia-569

568Olympia-567-566Pythia-565

564Olympia-563-562Pythia-561

560Olympia

Durée du règne 16 +/1 années

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Hétoimoklès de Lacédémone  

Estimation préalable : 20+/-3 ans de domination en lutte 

Nouvelle source d'information : http://www.connectedcontests.org/database/persons/1885

Palmarès fourni :

- Jeux Olympiques (périodicité : 4 ans) : 5 (dates non précisées, entre 610 et 575 avant J-C)

Commentaires complémentaires

Pausanias mentionne ses cinq victoires olympiques en "pale" (lutte). Il était le fils d'Hipposthènes (voir ID 52). Peut-être que l'une de ces victoires était dans la catégorie d'âge 'paides', comme c'était le cas pour son père. Nous ne pouvons donner qu'une chronologie estimée de ses victoires olympiques, datant du début du VIe siècle av. J.-C., voir aussi Moretti 1957, no. 82-86 

Mes propres archives : (https://le-meilleur-de-tous-les-temps.blogspot.com/2007/07/1-en-lutte-orthopale.html)
Hetoimokles, remporta l’épreuve de lutte catégorie « paides » en 604 av. JC puis enchaîna quatre titres catégorie « andres » (hommes adultes) en 600 ; 596 ; 592 et 588 av. JC.

Durée de la domination :  

Etant donné que les Jeux Olympiques étaient la seule grande compétition panhellénique à cette époque, chaque couronnne valait exactement 4 années de domination. La durée est donc simple à calculer : 5 x 4 = 20 années. . Au minimum, en considérant que Hetoimoklès a pris sa retraite sportive au lendemain de sa 5ème et dernière victoire, sa durée de domination, couvrant la période 604-588 avant J-C inclus, correspond exactement à 17 années.

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Hipposthènes de Lacédémone  

Estimation préalable : 24+/-3 ans de domination en lutte

Nouvelle source d'information : http://www.connectedcontests.org/database/persons/1742

 

Palmarès fourni :

- Jeux Olympiques (périodicité : 4 ans) : 6 (632 "paides", 624, 620, 616, 612 et 608 avant J-C)

Commentaires complémentaires :

Introduction du "pale" (lutte) pour les "paides" (enfants) aux Jeux Olympiques (37e Olympiade = 632 av. J.-C.). Hipposthènes fut le premier vainqueur. A partir de la 39e Olympiade, il s'impose parmi les"andres" (hommes adultes)lors de 5 Jeux Olympiques successifs (Eusebius ; Iulius Africanus ; Pausanias). Son fils, Hetoemokles, a remporté cinq victoires olympiques en pale (voir ID Hetoimokles) (Paus. 3.13.9; Eusebius; Iulius Africanus).

Durée de la domination :

Etant donné que les Jeux Olympiques étaient la seule grande compétition panhellénique à cette époque, chaque couronnne valait exactement 4 années de domination. La durée est donc simple à calculer : 6 x 4 = 24 années. . Au minimum, en considérant qu' Hipposthènes a pris sa retraite sportive au lendemain de sa 6ème et dernière victoire, sa durée de domination, couvrant les périodes 632-629 inclus et 644-608 avant J-C inclus, correspond exactement à 21années.

4 commentaires:

  1. Hipposthénès de Sparte. Ce dernier athlète remporta à la lutte la première victoire à Olympie dans la catégorie des enfants60, avant d’être à cinq reprises vainqueur dans la catégorie des adultes61. Dans l’exposé de la visite de Sparte, Pausanias, cheminant à travers des monuments religieux, en vient à signaler le sanctuaire consacré à cet athlète (Ἱπποσθένους ναός), en ajoutant : « On vénère Hipposthénès à la suite d’un oracle, en lui réservant des honneurs comme s’il s’agissait de Poséidon (σέβουσι δὲ ἐκ μαντεύματος τὸν Ἱπποσθένην ἅτε Ποσειδῶνι τιμὰς νέμοντες) »62

    60 Paus. V, 8, 9.
    61 Paus. III, 13, 9 (cf. Olympionikai, n° 61, 66, 68, 70, 73, 75).
    62 Paus. III, 15, 7.

    Source : https://journals.openedition.org/mythos/2386

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  2. « Selon moi (ἐμοὶ δοκεῖν), il rivalisait là avec Achille en voulant obtenir la victoire à la course dans la patrie du plus rapide de ceux qu’on appelle les Héros (τοῦ ὠκίστου τῶν καλουμένων ἡρώων). »67 Mais c’est la voix de l’oracle qui est le garant de l’héroïsation de Théogénès, puisque la Pythie fut même consultée à deux reprises : la première fois lors de la famine qui sévissait en raison de l’outrage fait à la statue de Théogénès68, puis une deuxième fois, à titre d’explication complémentaire, car la réponse pythique avait été initialement mal interprétée69 ; résumé par Pausanias la première fois, l’oracle est cité textuellement dans le deuxième cas : « Mais Théogénès, vous l’avez laissé hors de votre mémoire, lui qui est le plus grand d’entre vous. »70

    67 Paus. VI, 11, 5 (trad. Pouilloux). Une victoire au dolique dans un concours d’Argos est signalée da (...)
    68 Paus. VI, 11, 7.
    69 Paus. VI, 11, 7-8.
    70 Paus. VI, 11, 8 : Θεαγένην δ’ ἄμνηστον ἀφήκατε τὸν μέγαν ὑμέων. La prophétie est répertoriée dans F(...)

    Source : https://journals.openedition.org/mythos/2386

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  3. Récapitulatif :
    - Archibios : 14 années en pancrace +2 années en lutte = 16 années de domination
    - Patrobius : 10 années de domination en lutte
    - Straton : 7 années minimum en pancrace + 4 minimum en lutte = 11 années minimum de domination
    - Kleitomachos : 7 années en pancrace + 3 années en pugilat + 1 année en lutte = 11 années de domination
    - Astyanax : 12 années de domination minimum en pancrace
    - Chairon : 16+/-3 années de domination en lutte (palmarès volontairement effacé). Probablement dans la fourchette inférieure ( 13 à 16 années) voire même (11 à 14 années)
    - Sostratos : 12 années de domination en pancrace
    - Dorieos : 15 années de domination en pancrace
    - Théagènes : 18 années en pugilat + 2 années en pancrace = 20 années de domination
    - Glaukos : 16 années de domination en pugilat
    - Milon : 27 années de domination en lutte
    - Tisandros : 16+/-1 années de domination en pugilat
    - Hetoimoklès : 20 années de domination en lutte) (ou au minimum 17 années)
    - Hipposthènes : 24 années de domination en lutte (ou au minimum 21 années)

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  4. Dans l'article, j'écrivais :

    "Au regard des carrières d'Alexandre Karelin (de Russie) et de Mijaín López Núñez (de Cuba), la fourchette "13-16 années" me semble plus probable que "au-delà de 16 années". Par exemple, puisqu'on a retrouvé la trace de titres isthmiques, s'il avait gagné un titre dans chaque olympiade, il devrait avoir 4 titres et non simplement les deux qui sont répertoriés. Cela peut s'assimiler à des "trous" qui amèneraient les calculs suivants : 16-2 = 14 ou 13 minimum-2 =11minimum. La fourchette la plus probable devient donc "11-14 années".

    Après réflexion, je propose une autre estimation. Les titres olympiques étant les plus difficile à obtenir, on peut supposer que, normalement, Chairon de Pellène aurait dû cumuler :
    - 4 Olympia
    - 4 Pythia
    - 4 Isthmia
    - et 4 Nemea.

    Première difficulté : le nombre de Pythia et de Nemea a été effacé.
    Ne reste que :
    - 4 Olympia (première estimation large : 16+/-3 années)
    - et 2 Isthmia (deux de moins qu'escompté).

    En définitive, je vais combiner "16+/-3" avec "- 2" pour une estimation du règne de 14+/-3 années.

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